Il va falloir monter en régime car à deux mois et demi des Championnats du Monde dans leur fabuleux vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines, les Bleus peinent à accrocher un premier podium en Coupe du Monde. Surtout dans des disciplines où on les sait capables du meilleur. Prenez le cas de la vitesse par équipes. A Guadalajara le mois dernier, le trio Baugé-Sireau-D’Almeida n’avait même pas atteint le stade des finales, auteur d’un pâle 6ème temps.
A Londres, où le gratin de la piste s’est réuni ce week-end pour le deuxième acte de la Coupe du Monde, Franck Durivaux a opté pour un nouveau démarreur, substituant à Grégory Baugé le triple champion du monde François Pervis. Mais le trio recomposé ne va pas obtenir beaucoup plus de réussite. Certes, il obtient sa place pour la petite finale en signant la 4ème performance des qualifications (43″907), mais ils vont être tenus en échec face aux champions du monde de la discipline, les Néo-Zélandais Edward Dawkins, Ethan Mitchell et Sam Webster. Pas assez convaincant au démarrage, Pervis passe le relais avec 206 millièmes de seconce de débours ! Ses deux relayeurs réduiront la différence à 15 centièmes mais c’est insuffisant pour la médaille de bronze qui leur échappe.
L’or revient quant à lui aux Allemands René Enders, Robert Forestemann et Joachim Eilers, qui ont pris un risque en changeant l’ordre des coureurs en finale face aux Australiens de Jayco-AIS. A noter la contre-performance des sprinteurs britanniques Philip Hindes, Jason Kenny et Callum Skinner. Sur l’anneau sur lequel Chris Hoy avait mené Hindes et Kenny au titre olympique il y a deux ans, le nouveau trio signe seulement le 7ème temps en 44″511…
Les Britanniques ne sont toutefois pas restés en reste. Les quatuors masculin (Steven Burke, Mark Christian, Owain Doull et Andrew Tennant) et féminin (Katie Archibald, Laura Trott, Elinor Barker et Ciara Horne) ont dominé les débats en poursuite par équipes, bouclant respectivement les quatre bornes en 4’01″151 contre les Néo-Zélandais Pieter Bulling-Westley Gough- Cameron Karwoski et Myron Simpson et 4’22″194 contre les Australiennes. Dans un cas comme dans l’autre les poursuiteurs anglais ont fait un grand pas vers la victoire finale en Coupe du Monde alors que la manche finale à Cali interviendra dans six semaines.
En vitesse par équipes féminine, le match Allemagne-Chine a grandement rappelé celui qui s’était tenu ici-même il y a un peu plus de deux ans au moment des Jeux de Londres. Mais quand les Allemandes l’avaient emporté pour le titre olympique, ce sont les Chinoises Tianshi Zhong et Jinjie Gong qui ont cette fois dicté leur loi. D’un rien puisque Kristina Vogel et Miriam Welte ont initialement été déclarées lauréates… avant que la photo-finish n’accorde la victoire aux Asiatiques, sacrées en 33″010 contre 33″024. La Russie, avec Ekaterina Gnidenko et Anastasiia Voinova, a complété le podium londonien.
Or programme olympique, on disputait deux autres épreuves sur l’anneau du London Velopark. La course aux points des messieurs est revenue à un spécialiste du genre, Eloy Teruel (43 points), devant le Belge Kenny De Ketele (34 points) et l’Argentin de Bretagne-Séché Environnement Eduardo Sepulveda (31 points). Le scratch féminin est quant à lui revenu à la Colombienne Jannie-Milena Salcedo, 2ème l’an passé à Guadalajara, et victorieuse à Londres devant l’Américaine Lauren Stephens, la seule à terminer dans le même tour, et la Polonaise Katarzyna Pawlowska.
Les vainqueurs :
• scratch Dames : Janie-Milena Salcedo (COL)
• course aux points Messieurs : Eloy Teruel (ESP)
• vitesse par équipes Messieurs : Allemagne (Eilers, Forstemann, Enders)
• vitesse par équipes Dames : Chine (Zhong, Gong)
• poursuite par équipes Dames : Grande-Bretagne (Archibald, Trott, Barker, Horne)
• poursuite par équipes Messieurs : Grande-Bretagne (Burke, Christian, Doull, Tennant)