Après le cirque mené en direction de Gavarnie par les coureurs hier après-midi, Pierre Rolland (Cannodale-Drapac) en tête, c’est une histoire d’automobile qui occupera le peloton aujourd’hui. Non pas que les vélos ont été remplacés par des voitures, mais plutôt à cause du lieu d’arrivée de cette ultime étape, le circuit de Nogaro. Mais le profil de la journée ne ressemble pas au traditionnel final à Abu Dhabi, où les tours s’enchaînent sans grande passion. Deux passages seulement sur la ligne, un premier à plus de cinquante kilomètres du but, histoire de prendre la température, et le dernier en guise d’ultime effort de ces quatre jours de course. L’attente d’un sprint ne devrait donc pas modifier les positions au général, mais le suspense reste entier ce matin, avec une seule seconde de différence entre Silvan Dillier (BMC Racing Team) et Richard Carapaz (Movistar Team), à l’avantage du Suisse.
Et le coup qui s’est formé sur la première partie du parcours va avantager le maillot jaune. Julien Antomarchi (Roubaix-Lille Métropole), Mikel Bizkarra (Euskadi Basque Country-Murias), Clément Chevrier (Ag2r La Mondiale), Johan Le Bon (FDJ), Kévin Ledanois (Fortunéo-Vital Concept), Matthias Le Turnier (Cofidis), Jérôme Mainard (Armée de Terre), Tom Scully (Cannondale-Drapac) et Nikita Stalnov (Astana) prendront les premières bonifications, puis les secondes.
Ne reste alors plus qu’au maillot jaune à ne pas perdre la roue de Carapaz, ce qui sera réalisé sans souci par celui qui réalise la meilleure saison de sa carrière, entamée en 2014. Après son succès d’étape sur le Giro le mois dernier, le Suisse remporte donc sa première course par étapes et succède à Nairo Quintana (Movistar Team) au palmarès de l’épreuve sudiste. A l’avant, l’échappée perd son avance comme neige au soleil, qui tapait d’ailleurs fort en ce dernier dimanche de printemps. Mais le sprint massif attendu, inévitable vu la physionomie de course, n’aura pourtant pas lieu. La faute à une entente parfaite des hommes de tête, qui donnent tout ce qui leur reste dans les derniers kilomètres. 40 secondes à 7 kilomètres, plus que 20 avant les deux derniers, la différence à l’arrivée sera infime mais suffisante pour s’assurer un succès.
Les Français, qui représentaient les deux tiers de l’échappée, vont trouver plus rapide et plus frais qu’eux en la personne de Tom Scully. Le Néo-Zélandais, vainqueur l’an dernier sur les Boucles de la Mayenne, est à son aise sur les routes tricolores et devance au final Matthias Le Turnier et Jérôme Mainard dans un sprint qui s’est joué à l’énergie. Elia Viviani (Team Sky) règle le peloton, en vain puisque six attaquants en ont terminé une seconde trop tôt. – Adrien Godard
Classement 4ème étape :
1. Tom Scully (NZL, Cannondale-Drapac) les 154,8 km en 3h27’03 » (44,9 km/h)
2. Matthias Le Turnier (FRA, Cofidis) m.t.
3. Jérôme Mainard (FRA, Armée de Terre) m.t.
4. Nikita Stalnov (KAZ, Astana) m.t.
5. Kévin Ledanois (FRA, Fortunéo-Vital Concept) m.t.
6. Clément Chevrier (FRA, Ag2r La Mondiale) m.t.
7. Elia Viviani (ITA, Team Sky) m.t.
8. Bryan Coquard (FRA, Direct Energie) m.t.
9. Julien Antomarchi (FRA, Roubaix-Lille Métropole) m.t.
10. Carlos Barbero (ESP, Movistar Team) m.t.
Classement général :
1. Silvan Dillier (SUI, BMC Racing Team) en 17h11’09 »
2. Richard Carapaz (EQU, Movistar Team) à 7 sec.
3. Kenny Elissonde (FRA, Team Sky) à 1’44 »
4. Brice Feillu (FRA, Fortuneo-Vital Concept) à 2’47 »
5. David Arroyo (ESP, Caja Rural-Seguros RGA) à 4’07 »
6. Julien Loubet (FRA, Armée de Terre) à 4’42 »
7. Gianni Moscon (ITA, Team Sky) à 5’38 »
8. Rigoberto Uran (COL, Cannondale-Drapac) à 5’45 »
9. Mauro Finetto (ITA, Delko Marseille Provence KTM) à 5’51 »
10. Hubert Dupont (FRA, Ag2r La Mondiale) à 6’33 »