Est-ce que l’étape de 65 kilomètres entre Bagnères-de-Luchon et Saint-Lary-Soulan est un remake de l’étape du Semnoz en 2013 ?
Oui, mais seulement à la différence du Semnoz en 2015, il y avait 120 kilomètres. Là avec 65 kilomètres on passe d’une catégorie au-dessus. Le kilomètre zéro sera à la sortie de la ville de Bagnères de Luchon, au pied du col de Peyresourde. Celui qui est dans un jour moyen peut payer cash la note. Ensuite, avec le départ des coureurs dans l’ordre du classement général si un leader a ses équipiers trop loin, il va devoir se débrouiller seul dans les premiers kilomètres.
C’est la leçon que le cyclisme d’aujourd’hui est trop défensif sur les longues étapes ?
Oui, on a surtout la volonté de casser le rythme des équipes et de ne pas les installer dans une zone de confort. Un coup il y a 65 kilomètres, un autre 220, on veut tout tenter. On ne fera pas que des étapes à moins de 100 kilomètres, mais on ne va pas se l’interdire.
Sur combien d’éliminés tablez-vous ce jour-là ?
Très peu, on a décidé d’avoir des délais exceptionnels. Ils se rapprocheront des délais d’un contre-la-montre. On ne fait pas ça pour éliminer des coureurs, on veut que la course à l’avant soit belle.
Quelle est pour vous l’étape clé du Tour de 2018 ?
Pour moi, c’est Annecy – Le Grand Bornand. Après neuf étapes plates et la dernière qui se termine par des pavés, dès la première étape de montagne, il va forcément y avoir de la casse. Certains organismes ne vont pas supporter les changements de rythmes, beaucoup vont souffrir de cette transition.
Globalement le contre-la-montre par équipes va donner le maillot jaune à une équipe, cela veut dire que cette équipe va contrôler la première partie du Tour ?
Non, ce n’est pas vrai. En regardant les derniers contre-la-montre par équipes, les écarts sont souvent très faibles. Ensuite, les étapes de Quimper et du Mûr de Bretagne sont faites pour faire exploser tout ça.
Comment peut-on définir le contre-la-montre d’Espelette ?
C’est un contre-la-montre au Pays basque, c’est-à-dire un chrono avec de gros pourcentages et des changements de rythmes permanents. Il ne faudra pas forcément être un spécialiste du contre-la-montre. Les coureurs les plus frais seront devant.
Est-ce que vous avez tracé le parcours en pensant à une victoire française ?
Non jamais, on a jamais en tête de faire un Tour pour un coureur en particulier. Entre le moment où on trace le Tour et le début de la compétition, le coureur n’est pas forcément au départ. On n’a pas besoin de ça, les Français jouent la gagne. Sur le prochain Tour de France, avec les premières étapes je ne vois pas comment Julian Alaphilippe pourrait être éloigné du maillot jaune. Derrière, il y a Bardet, Pinot et Barguil, on est gâté. On, n’a pas la plus haute marche du podium, mais ils sont présents.
Certains favoris détestent les pavés, n’avez-vous pas peur qu’un grand nom ne soit pas au départ ?
J’ai envie de dire que lorsque les coureurs quittent le Tour, ils sont vite oubliés. Il y a de grands coureurs qui ont quitté le Tour de France et qui sont ensuite retombés dans l’anonymat. Le Tour continue et d’autres champions voient le jour. Enfin, les patrons des équipes ne veulent peut-être pas qu’ils soient absents, car c’est l’événement le plus important de l’année.
On va peu sortir de la France, considérez-vous ça comme un tour franco-français ?
Oui parce que le détour en Espagne est anecdotique. Il n’y a que quatorze kilomètres hors des frontières françaises. Lorsqu’on habite à Bagnères-de-Luchon et que l’on passe de l’autre côté du Portillon on ne se sent pas forcément en Espagne.
Normalement ça va être le premier Tour à huit coureurs, avez-vous pris en compte cette donnée ?
Non pas du tout. La nouvelle est arrivée vers le 25 septembre, à cette date le parcours était déjà tracé. Par contre, quand on regarde le Tour on s’aperçoit que pour les équipes ça va être difficile. Cette année, il est vraiment en deux parties distinctes. Une partie de plaine où il va falloir des équipiers costauds pour affronter le vent, les pavés et le contre-la-montre par équipes. Pour la suite, il va falloir des grimpeurs pour affronter la montagne. Le choix des équipiers va être primordial pour les leaders.
La Course by Le Tour est sur une seule journée pour cette 5ème édition, elle semble assez montagneuse ?
Oui complètement montagneuse. On fera Annecy – Le Grand Bornand sans passer par la Coix Fry, ni le plateau des Glières. Il y aura 120 kilomètres avec le col de Romme et de la Colombière.
Organiser une étape montagneuse, un contre-la montre et une étape en ligne pour les femmes, c’était matériellement trop difficile ?
À vrai dire, il y a eu un changement de calendrier. On a reculé le Tour d’une semaine et la course des femmes ne pouvait pas rentrer dans ce schéma.