Ils sont les stars de demain. Les espoirs d’hier. Et les diamants d’aujourd’hui. S’ils représentent avant tout l’avenir, Egan Bernal (Team Sky), Marc Soler (Movistar Team), David Gaudu (Groupama-FDJ), Pierre Latour (AG2R La Mondiale) ou Guillaume Martin (Wanty-Groupe Gobert) auront un rôle à jouer, dès cette année, sur le Tour de France. Dans un costume de leader, d’équipier de luxe ou d’électron libre, ces cinq-là devraient, sauf surprise, se disputer le maillot blanc de meilleur jeune durant les trois prochaines semaines et succéder à Simon Yates (Mitchelton-Scott), vainqueur en 2017.
L’étoile Bernal
Sa prestation, étincelante, lors du dernier Tour de Californie, qu’il a remporté haut la main, lui a peut-être fait gagner sa place dans l’impressionnante escouade Sky. Véritable phénomène de précocité, Egan Bernal s’affirme, à vingt et un ans, comme le plus grand espoir du cyclisme mondial. Si le Colombien sera cette année au service de Christopher Froome et de Geraint Thomas en montagne, nul doute que dans les années à venir, on devrait le retrouver dans la peau d’un leader sur le Tour de France. Inépuisable grimpeur, mais aussi très bon rouleur (Bernal a remporté cette année le titre de champion de Colombie du contre-la-montre), le natif de Zipaquira a tout, pour devenir le successeur désigné de Luis Herrera. Nairo Quintana, lui, n’a pas dit son dernier mot. Mais dans sa roue, Bernal va vite, très vite, décidemment trop vite. Et le grand favori pour le maillot blanc, derrière Adam Yates, c’est certainement lui.
La révélation Soler
Personne ne l’attendait. Et pourtant. Il est déjà la révélation de l’année. Plein d’insouciance, l’Espagnol Marc Soler a fait preuve d’une insolente bravoure pour remporter le dernier Paris-Nice, au nez et à la barbe des principaux favoris et notamment de Simon Yates, qui pensait l’emporter dans la dernière étape. A vingt-quatre ans, le lauréat du Tour de l’Avenir 2015 s’apprête à disputer, dans la foulée, son tout premier Tour de France. Mélange d’Alberto Contador et de Miguel Indurain, ses deux glorieux aînés qu’il admire tant, le Catalan aura un rôle important à jouer cette année, en accompagnant ses deux leaders Mikel Landa et Nairo Quintana, en montagne, aux côtés d’Alejandro Valverde. Si les présences de Landa et Quintana devraient l’empêcher de jouer sa carte personnelle, l’Espagnol pourrait tout de même profiter d’une étape de montagne pour se glisser dans la bonne échappée. Le maillot blanc lui semble à sa portée. A suivre.
Le pari Gaudu
Initialement, la Groupama-FDJ n’avait pas prévu de le faire participer au Tour de France cette année. Histoire de le préserver, encore, des grands rendez-vous. Mais suite au forfait de Thibaut Pinot, lessivé après sa participation au dernier Giro, David Gaudu, vingt et un ans seulement, s’est vu propulsé leader en montagne par sa formation. Si une incertitude plane encore sur sa capacité à répéter les efforts pendant trois semaines, le Quimpérois ne manquera pas l’occasion de faire valoir ses qualités exceptionnelles de grimpeur-puncheur. Si le maillot blanc semble un objectif compliqué cette année, le vainqueur du Tour de l’Avenir 2016 pourrait profiter de son rôle d’électron libre pour surprendre et faire oublier son aîné et coéquipier, Thibaut Pinot, en brillant sur l’une des étapes de montagne au menu de ce Tour de France 2018.
La confirmation Latour
Tout roule, pour Pierre Latour. Pour la deuxième année consécutive, le Drômois de vingt-quatre ans a remporté le titre de champion de France du contre-la-montre. Véritable lieutenant et coéquipier de luxe de Romain Bardet pour son deuxième Tour de France (l’an dernier, Latour avait terminé 29ème), le septième du dernier Critérium du Dauphiné jouera également sa propre carte au général, pour le gain du maillot blanc. Complet, à l’aise sur tous les terrains, fort mentalement, le rafraîchissant tricolore a déjà l’étoffe d’un leader. Mais physiquement, le champion de France doit encore gagner en constance. En attendant, un jour, de jouer, pourquoi pas, le maillot jaune, Pierre Latour sait qu’il a encore du chemin à parcourir. Mais pour le maillot blanc, le Français semble déjà avoir les épaules. Dès cette année ? Derrière le prodige Bernal, il semble le plus complet. Et si, finalement, Latour était le successeur désigné de Thibaut Pinot, dernier vainqueur français du classement du meilleur jeune en 2014 ?
L’émergence Martin
Pour lui, c’est l’année ou jamais. A vingt-cinq ans, Guillaume Martin ne pourra plus prétendre au maillot blanc l’an prochain. Mais pour son deuxième Tour de France, le titi parisien aura de grandes ambitions sur la Grande Boucle. Leader de la Wanty-Groupe Gobert, celui qui a remporté cette saison le Circuit de la Sarthe, vise une belle place au général. Un top 10 ? Secrètement, le Flérien doit y penser. Mais son principal objectif, cette année, sera d’abord de se vêtir de blanc sur les Champs-Elysées. Pour arriver à ses fins, il lui faudra devancer les talentueux Bernal et Soler, ainsi que ses compatriotes Gaudu et Latour. Mais à la différence de ces quatre-là, Martin enfilera le costume de leader de sa formation. Une donnée importante, qui pourrait profiter au jeune grimpeur-penseur, détenteur d’un bac +5 en philosophie.
Romain Boisaubert
**** Bernal, Latour
*** Martin, Soler
** Gaudu