C’est la classique la plus dure au monde, la course d’un jour la plus suivie sur la planète, celle dont le nom évoque une image à quiconque l’entend, même au moins averti de la chose cycliste. Paris-Roubaix. La simple évocation de cet itinéraire fait parcourir un frisson le long de notre moelle épinière. Dans le peloton, on l’adule ou on l’exècre, mais on ne reste pas indifférent à la magie, noire peut-être, qu’elle exerce sur chacun d’entre nous. Certains y verront sans doute une attirance malsaine, parce qu’elle met à l’épreuve le courage des champions, les met à nu devant la douleur, les frappe même parfois cruellement d’un sort maléfique, mais cette classique-là fascine plus que les autres. Son tracé est unique, sa difficulté manque de superlatifs. Plus que les chairs meurtries, elle marque les esprits à tout jamais.Bienvenue en Enfer !
Peut-être ne gagne-t-on pas vraiment Paris-Roubaix. Peut-être est-ce la classique elle-même qui élit son champion. Ce secret est en tout cas préservé sur les mystérieuses voies pavées qui séparent Compiègne de Roubaix, 259 kilomètres, et vingt-sept secteurs pavés pour un total de 52,9 kilomètres de secousses éreintantes sur les aspérités de chaussées empierrées dont les noms ont fait la légende du cyclisme. Dimanche, le peloton repartira à l’assaut de ces voies romaines plus ou moins bien préservées par le temps. Les coureurs y défieront la douleur et l’infortune avec un objectif commun, celui de rejoindre le vélodrome de Roubaix, lui aussi classé monument historique dans notre sport, et dont la piste en ciment marque l’issue d’une longue tragédie. Seuls les plus costauds se permettront d’ajouter à cet objectif l’ambition de gagner le vélodrome nordiste parmi les premiers. S’ils déjouent les multiples pièges de l’épreuve.
La reine des classiques se gagne à l’usure, mais la part de fortune qui auréole chacun des succès de ceux qui la remportent n’est pas négligeable. S’il n’est jamais écrit à l’avance, le scénario se devine chaque année dans ses grandes lignes. C’est la Trouée d’Arenberg, d’abord, qui lance la grande bagarre à 95 kilomètres de l’arrivée. Cet interminable bout droit aux pavés cahoteux oblige les favoris à se découvrir. A sa sortie, une première sélection est faite et une seconde course commence. Là, il appartient à chacun, selon son inspiration ou la marge de manœuvre que lui laisse l’épreuve, de composer pour faire la différence. Les noms de Mons-en-Pévèle, Cysoing/Bourghelles, Camphin-en-Pévèle résonnent comme autant de champs de bataille. Le Carrefour de l’Arbre, à 17 kilomètres du but, saura établir la décision finale avant le vélodrome.
Une semaine après son écrasante victoire au Tour des Flandres, Fabian Cancellara (Team Saxo Bank) est pressenti pour un doublé, ce qu’avait réalisé Tom Boonen (Quick Step) en 2005. Le champion de Belgique, victorieux des deux dernières éditions de Paris-Roubaix également, rêvera d’égaler au palmarès Roger De Vlaeminck en décrochant dans le Nord une historique quatrième couronne. Mais il lui faudra pour cela contenir les assauts de ses rivaux les plus coriaces. Car outre Cancellara et Boonen, on attendra beaucoup de Juan-Antonio Flecha (Team Sky), Thor Hushovd (Cervélo TestTeam), Filippo Pozzato (Team Katusha), Matti Breschel (Team Saxo Bank), George Hincapie (BMC Racing Team), David Millar (Garmin-Transitions), Lars Boom (Rabobank), Daniel Oss (Liquigas-Doimo), mais aussi Stijn Devolder et Sylvain Chavanel (Quick Step), Steve Chainel et William Bonnet (Bbox Bouygues Telecom), Jens Keukeleire (Cofidis) et Yoann Offredo (Française des Jeux).
Les 27 secteurs pavés de Paris-Roubaix :
• 27. Troisvilles (km 97,5) : 2200 mètres : ***
• 26. Viesly (km 104) : 1800 mètres : ***
• 25. Quievy (km 107) : 3700 mètres : ****
• 24. Saint-Python (km 111,5) : 1500 mètres : **
• 23. Vertain (km 119,5) : 2300 mètres : ***
• 22. Capelle-sur-Ecaillon/Le Buat (km 126) : 1700 mètres : ***
• 21. Verchain-Maugré/Quérénaing (km 138) : 1600 mètres : ***
• 20. Querenaing/Maing (km 141,5) : 2500 mètres : ***
• 19. Monchaux-sur-Ecaillon (km 144,5) : 1600 mètres : ***
• 18. Haveluy (km 156) : 2500 mètres : ****
• 17. Trouée d’Arenberg (km 164) : 2400 mètres : *****
• 16. Hornaing/Wandignies (km 176,5) : 3700 mètres : ***
• 15. Warlaing/Brillon (km 184) : 2400 mètres : ***
• 14. Tilloy/Sars-et-Rosières (187,5) : 2400 mètres : ***
• 13. Beuvry-la-Forêt à Orchies (km 193,5) : 1400mètres : ***
• 12. Orchies (km 198,5) : 1700 mètres : ***
• 11. Auchy-lez-Orchies/Bersée (km 205) : 2600 mètres : ***
• 10. Mons-en-Pévèle (km 210,5) : 3000 mètres : *****
• 9. Mérignies/Pont-à-Marcq (km 216,5) : 700 mètres : **
• 8. Pont-Thibaut (km 219,5) : 1400 mètres : ***
• 7. Templeuve l’Epinette (km 225) : 200 mètres : *
• 7bis. Le Moulin de Vertain (km 225,5) : 500 mètres : **
• 6. Cysoing/Bourghelles (km 232) : 1300 mètres : ****
• 6bis. Bourghelles/Wannehain (km 234,5) : 1100 mètres : ****
• 5. Camphin-en-Pévèle (km 239) : 1800 mètres : ****
• 4. Le Carrefour de l’Arbre (km 242) : 2100 mètres : *****
• 3. Gruson (km 244) : 1100 mètres : **
• 2. Hem (km 251) : 1400 mètres : *
• 1. Roubaix (km 258) : 300 mètres : *
Les 10 derniers vainqueurs :
2009 : Tom Boonen (BEL, Quick Step)
2008 : Tom Boonen (BEL, Quick Step)
2007 : Stuart O’Grady (AUS, Team CSC)
2006 : Fabian Cancellara (SUI, Team CSC)
2005 : Tom Boonen (BEL, Quick Step)
2004 : Magnus Backstedt (SUE, Alessio-Bianchi)
2003 : Peter Van Petegem (BEL, Lotto-Domo)
2002 : Johan Museeuw (BEL, Domo-Farm Frites)
2001 : Servais Knaven (PBS, Domo-Farm Frites)
2000 : Johan Museeuw (BEL, Mapei-Quick Step)
La liste des engagés :
Acqua & Sapone (ITA)
Luca Paolini (ITA) Ag2r La Mondiale (FRA) Gatis Smukulis (LET) Androni Giocattoli (VEN) Cameron Wurf (AUS) Bbox Bouygues Telecom (FRA) Sébastien Turgot (FRA) BMC Racing Team (USA) Danilo Wyss (SUI) Caisse d’Epargne (ESP) José-Joaquin Rojas (ESP) Cervélo TestTeam (SUI) Dominique Rollin (CAN) Cofidis (FRA) Romain Zingle (BEL) Euskaltel-Euskadi (ESP) Pablo Urtasun (ESP) |
Française des Jeux (FRA)
Arthur Vichot (FRA) Garmin-Transitions (USA) Mat Wilson (GBR) Team Katusha (RUS) Styn Vandenbergh (BEL) Lampre-Farnese Vini (ITA) Marcin Sapa (POL) Liquigas-Doimo (ITA) Frederik Willems (BEL) Omega Pharma-Lotto (BEL) Greg Van Avermaet (BEL) Quick Step (BEL) Wouter Weylandt (BEL) Rabobank (PBS) Jos Van Emden (PBS) Saur-Sojasun (FRA) Stéphane Poulhiès (FRA) |
Skil-Shimano (PBS)
Robert Wagner (ALL) Team Saxo Bank (DAN) Alex Rasmussen (DAN) Team HTC-Columbia (USA) Martin Velits (SVQ) Team Milram (ALL) Peter Wrolich (AUT) Radioshack (USA) Tomas Vaitkus (LIT) Team Sky (GBR) Geraint Thomas (GBR) Vacansoleil (PBS) Lieuwe Westra (PBS) |