Son statut d’épreuve WorldTour permet à l’Eneco Tour de s’offrir en l’espace de seulement 24 heures, une arrivée au sommet de deux des plus grandes ascensions mythiques d’outre-Quiévrain, si ce n’est les deux plus prestigieuses. Après la Redoute, c’est le mur de Grammont qui sert d’arrivée aujourd’hui pour cette dernière étape. Bien sûr, la Belgique regorge de trésors, comme le Koppenberg, le Paterberg, ou le mur de Huy. Mais ces deux-là sont bien à part dans le patrimoine cycliste belge. Impensable pour beaucoup, le mur de Grammont a disparu du parcours du Ronde depuis deux ans. Le mur de la Chapelle pour sa dénomination exacte retrouve ses lettres de noblesse, le temps d’une journée, bien que le prestige de l’Eneco Tour n’est en rien comparable à celui du monument flamand.
Sur la dernière édition qui emprunte donc un parcours loin de faire l’unanimité, André Greipel (Lotto-Belisol) avait surpris son monde en offrant une belle résistance et en avalant presque avec aisance ces chemins pavés. L’Allemand, maillot rouge du classement par points sur le dos, va récidiver sur un parcours jalonné de onze difficultés. Manuele Boaro (Team Saxo-Tinkoff), Julian Kern (Ag2r La Mondiale), Pim Ligthart (Vacansoleil-DCM), Giacomo Nizzolo (RadioShack-Leopard), Ruben Perez (Euskaltel-Euskadi), Ian Stannard (Team Sky) et Guillaume Van Keirsbulck (Omega Pharma-Quick Step) l’accompagnent dans ce périple à travers la Flandre. Plus les pavés s’accumulent, plus l’échappée, qui comptera jusqu’à 5’40 » d’avance, perd des éléments.
Le groupe se réduit comme peau de chagrin et Ligthart, Stannard, et… André Greipel sont les derniers à résister au moment d’entamer la deuxième ascension du mur de Grammont. Mais les deux sprinteurs vont devoir s’incliner devant la supériorité physique de l’ancien champion de Grande-Bretagne. À l’aise sur les pavés au printemps, Stannard possède encore une minute d’avance à une dizaine de kilomètres de la ligne. Loin de s’écrouler, il semble alors bien parti pour imiter son coéquipier David Lopez, vainqueur hier à la Redoute. C’était sans compter sur le fait que tout reste pour le moins indécis pour le classement général où le leader Tom Dumoulin (Argos-Shimano) ne possède que huit petites secondes d’avance sur Zdenek Stybar (Omega Pharma-Quick Step).
La formation belge mise tout sur le Tchèque et lance Sylvain Chavanel à l’attaque. Une tactique payante puisque les équipiers du Néerlandais s’épuisent pour reprendre le Français. Stybar patiente et porte l’estocade dans le Denderoordberg, à 6 kilomètres de l’arrivée. Il rejoint alors Ian Stannard et file vers Grammont. Esseulé Tom Dumoulin ne peut combler l’écart. Au pied de la dernière difficulté, il ne fait plus de doute que l’ancien champion du monde de cyclo-cross remportera le général. Le pauvre Stannard ayant tout donné (y compris en relayant Stybar), il ne peut s’accrocher à la roue de son compagnon d’échappée dans les portions les plus difficiles. Stybar succède donc au palmarès à son ancien adversaire dans les sous-bois, Lars Boom.
Classement 7ème étape :
1. Zdenek Stybar (TCH, Omega Pharma-Quick Step)
2. Ian Stannard (GBR, Team Sky) à 4 sec.
3. Lars Boom (PBS, Belkin) à 12 sec.
4. Manuel Quinziato (ITA, BMC Racing Team) à 14 sec.
5. Pieter Weening (PBS, Orica-GreenEdge) à 17 sec.
6. Daryl Impey (AFS, Orica-GreenEdge) à 25 sec.
7. Wilco Kelderman (PBS, Belkin) m.t.
8. Tom Dumoulin (PBS, Argos-Shimano) m.t.
9. Filippo Pozzato (ITA, Lampre-Merida) m.t.
10. Laurens De Vreese (BEL, Topsport Vlaanderen-Baloise) m.t.
Classement général :
1. Zdenek Stybar (TCH, Omega Pharma-Quick Step)
2. Tom Dumoulin (PBS, Argos-Shimano) à 26 sec.
3. Andriy Grivko (UKR, Astana) à 50 sec.
4. Jan Bakelants (BEL, RadioShack-Leopard) à 55 sec.
5. Daryl Impey (AFS, Orica-GreenEdge) m.t.
6. Sylvain Chavanel (FRA, Omega Pharma-Quick Step) à 1’20 »
7. Wilco Kelderman (PBS, Belkin)
8. Pieter Weening (PBS, Orica-GreenEdge) à 1’34 »
9. Maxim Iglinskiy (KAZ, Astana) à 2’07 »
10. Maxime Monfort (BEL, RadioShack-Leopard) à 2’14 »