Il y avait six ans et la victoire de Dimitri Champion à Saint-Brieuc qu’un coureur évoluant en 3ème division n’avait plus raflé le titre national. A l’époque, le maillot bleu-blanc-rouge avait ouvert au Charentais des portes plus grandes en retrouvant quelques mois plus tard la 1ère division chez Ag2r La Mondiale. Il semble que le destin des champions de France issus d’équipes continentales soit d’évoluer à un plus haut niveau. Steven Tronet, sacré à Chantonnay fin juin sous la tunique de l’équipe Auber 93, portera la saison prochaine un maillot tricolore marqué Fortuneo-Vital Concept, du nom de la formation d’Emmanuel Hubert (actuelle Bretagne-Séché Environnement). Il a signé pour un an.
Un premier recrutement de choix pour l’équipe basée en Bretagne et qui avait des vues sur le champion de France bien avant qu’il n’accroche le titre en Vendée. « J’avais l’œil sur Steven depuis plusieurs années, affirme Emmanuel Hubert. Mais il a explosé cette saison et a montré qu’il avait un rôle à jouer à un niveau supérieur. » Passé pro en 2007, Steven Tronet a toujours couru au niveau continental, cinq ans chez Roubaix Lille Métropole, quatre ans chez Auber 93. A 28 ans, le Calaisien a pris du galon cette saison en gagnant avant le Championnat de France des étapes du Circuit des Ardennes, de la Ronde de l’Oise et surtout de la Route du Sud, et en terminant 2ème des Boucles de l’Aulne, 3ème de la Ronde de l’Oise et 6ème de la Route Adélie.
« J’aime ce type de coureur qui va vite mais qui sait aussi se montrer offensif, et qui score, poursuit le manager de la future Fortuneo-Vital Concept. C’est un grand mérite pour Auber 93 de l’avoir porté à ce niveau. De notre côté, il est bien entendu valorisant pour une équipe qui va arborer une nouvelle identité et faire connaître de nouveaux partenaires de compter dans ses rangs, les six premiers mois de sa première saison, le porteur du maillot tricolore. »
Un champion de France qui entend dès à présent honorer la confiance qui lui est faite. « Je savais que j’opterais pour une équipe où mon intégration serait facile, dit-il. Je connais et j’apprécie de nombreux coureurs de Bretagne-Séché Environnement, notamment Florian Vachon qui est un proche. C’est le meilleur compromis entre toutes mes attentes : un projet de développement à moyen terme avec de nouveaux partenaires, une dimension humaine et un programme de courses assez proche de celui d’une formation WorldTour. » Avec une perspective qui enchante plus que tout Steven Tronet, celle de courir peut-être enfin son premier Paris-Roubaix. D’ici là, il accomplira ses derniers tours de roue avec Auber 93 jusqu’à Paris-Tours, en passant prochainement par le Tour du Limousin.