Et si la formule gagnante avait été trouvée depuis deux ans ? Certes, Gand-Wevelgem n’est plus située entre le Tour des Flandres et Paris-Roubaix, mais l’épreuve qui se déroule à l’ouest de la Flandre et qui flirte avec la frontière française jusqu’à la franchir pour quelques kilomètres n’a pas perdu grand-chose au change. Elle se déroule maintenant 48 heures après le GP E3 et permet à certains coureurs de prendre leur revanche. Formule gagnante aussi, car, en plus de s’assurer de la participation des sprinteurs traditionnellement avantagés à Wevelgem, certains flandriens, qui ne sont pas contre quelques kilomètres supplémentaires (233 pour être précis) sur les routes typiquement flamandes une semaine avant de prendre position sur la majestueuse Grande Place de Bruges, n’hésitent plus à s’y donner rendez-vous.
Et pour cause, si Gand-Wevelgem attire toujours autant, c’est que, sans renier son ADN qui en fait une des flandriennes les plus accessibles pour les sprinteurs, elle est plus ouverte que par le passé aux purs spécialistes. Sa longueur et son parcours revu qui ont accompagné son passage à l’échelon WorldTour ont rendu de l’attrait à une course qui arrivait trop souvent au sprint lorsqu’elle était coincée entre les deux monuments. Son scénario 2013 est à ce sujet révélateur. Si c’est un homme à la solide pointe de vitesse qui s’est imposé l’an dernier, c’est en solitaire que Peter Sagan (Cannondale) avait triomphé de sa première classique. D’autres ont ensuite suivi, la dernière en date hier à Harelbeke.
Il est vrai que le parcours moins difficile que le GP E3 permet aux non-spécialistes de s’immiscer dans la lutte pour la victoire. Il faut cependant savoir passé monts et pavés pour espérer s’imposer. Car avec neuf bergs, la course n’est pas dénuée de difficultés. Après les trois premières difficultés en France (deux passages au mont Cassel, un autre au mont des Cats), la course entrera dans sa partie décisive avec l’enchaînement Baneberg, mont Kemmel et Monteberg, qu’il conviendra de franchir à deux reprises. Au sommet du deuxième passage de la dernière difficulté, il y aura encore 36 kilomètres à parcourir. 36 kilomètres qui permettent de moins au moins aux sprinteurs de rentrer sur le groupe d’attaquants qui se dégage traditionnellement dans cette zone.
C’est donc un duel entre purs flandriens et sprinteurs qui s’annonce. D’un côté, Fabian Cancellara (Trek Factory Racing), Sep Vanmarcke (Belkin), Greg Van Avermaet (BMC Racing Team), Nick Nuyens et Sebastian Langeveld (Garmin-Sharp), Filippo Pozzato (Lampre-Merida), et Ian Stannard (Team Sky) tenteront d’éviter le sprint. De leur côté, John Degenkolb (Giant-Shimano), André Greipel (Lotto-Belisol), Bryan Coquard (Team Europcar), Borut Bozic (Astana), Moreno Hofland (Belkin), Arnaud Démare (FDJ.fr), Tyler Farrar (Garmin-Sharp), Gerald Ciolek (MTN-Qhubeka), et le vainqueur de Milan-San Remo Alexander Kristoff (Team Katusha) attendront la dernière ligne droite pour se dévoiler. Les plus avantagés restent cependant Tom Boonen (Omega Pharma-Quick Step), Peter Sagan (Cannondale), Thor Hushovd (BMC Racing Team) et Edvald Boasson-Hagen (Team Sky) qui sauront se satisfaire de l’un ou l’autre scénario.
Les 10 derniers vainqueurs :
2013 : Peter Sagan (SVQ, Cannondale)
2012 : Tom Boonen (BEL, Omega Pharma-Quick Step)
2011 : Tom Boonen (BEL, Quick Step)
2010 : Bernhard Eisel (AUT, HTC-Columbia)
2009 : Edvald Boasson-Hagen (NOR, Team Columbia-HTC)
2008 : Oscar Freire (ESP, Rabobank)
2007 : Marcus Burghardt (ALL, T-Mobile)
2006 : Thor Hushovd (NOR, Crédit Agricole)
2005 : Nico Mattan (BEL, Davitamon-Lotto)
2004 : Tom Boonen (BEL, Quick Step-Davitamon)