En Allemagne, la saison commence plus tardivement que partout ailleurs, l’extrêmement populaire Grand Prix de Francfort ayant l’honneur d’ouvrir le calendrier à sa date traditionnelle, celle du 1er mai. Cette année, trois jours seulement séparent l’épreuve allemande du Grand Départ du Giro. Et il est étonnant de voir certains protagonistes attendus sur la course rose s’y engager ce matin, à l’image du sprinteur John Degenkolb (Argos-Shimano), toujours en quête d’un premier succès cette saison, ou bien plus encore de l’Italien Domenico Pozzovivo (Ag2r La Mondiale), qui vise tout de même le Top 10 du Tour d’Italie ce mois-ci. Et ces coureurs-là ne sont pas venus dans la Hesse pour l’ambiance phénoménale de ce qui reste la course préférée du public allemand. Ils ont l’un comme l’autre l’intention d’y jour les premiers rôles.
Il leur faudra pour cela revenir sur la dizaine d’échappés matinaux – Jan-Nicklas Droste (Team Heizomat), Tim Gebauer (Team Stölting), Michael Morkov (Team Saxo-Tinkoff), Georg Preidler (Argos-Shimano), Sébastien Reichenbach (IAM Cycling), Michael Schweizer (Team NSP-Ghost), Marcel Sieberg (Lotto-Belisol) et Paul Voss (Team NetApp-Endura) – qui s’éliminent d’eux-mêmes dans les ascensions répétées de la côte de Mammolshainer. Au fur et à mesure des passages, quatre au total, le groupe de tête perd des éléments. Réduit dans un premier temps aux coureurs les plus huppés à 70 kilomètres de l’arrivée, il se résume finalement à Georg Preidler et Sébastien Reichenbach, lesquels s’effacent dans la dernière escalade de Mammolshainer à 30 kilomètres du but.
Les sprinteurs auraient presque gagné le peloton à leur cause si trois attaquants de la dernière heure ne tentaient un pari audacieux. Sur une attaque de Domenico Pozzovivo, Moreno Moser (Cannondale) et Simon Spilak (Team Katusha) s’échappent. Il reste 30 bornes aux trois de tête pour rallier Francfort, et pas plus de 20 secondes d’avance sur un peloton restreint à une quarantaine d’unités mais comprenant encore les principaux sprinteurs. Qu’importe ! Il en faudra plus pour décourager le trio Moser-Pozzovivo-Spilak, qui rentre dans Francfort le paquet aux fesses et saisit que le coup est jouable.
Reste à garder son sang-froid dans le dernier kilomètre, ce que ne parvient pas forcément à faire le jeune Moreno Moser, tenant du titre. L’Italien de 22 ans, vainqueur des Strade Bianche en début d’année, lance son sprint de très loin. Si son effort permet au groupe d’échapper au retour express des sprinteurs, que règle André Greipel (Lotto-Belisol) devant John Degenkolb et Gerald Ciolek (MTN-Qhubeka), il le condamne à accepter la défaite face à Simon Spilak, décidément l’homme du moment après sa 2ème place finale au Tour de Romandie et sa victoire d’étape aux Diablerets. A 26 ans, le Slovène confirme réaliser sa plus belle saison, lui qui occupe actuellement le 7ème rang mondial.
Classement :
1. Simon Spilak (SLO, Team Katusha) les 200,6 km en 4h52’07 » (41,2 km/h)
2. Moreno Moser (ITA, Cannondale) m.t.
3. André Greipel (ALL, Lotto-Belisol) m.t.
4. John Degenkolb (ALL, Argos-Shimano) m.t.
5. Gerald Ciolek (ALL, MTN-Qhubeka) m.t.
6. Gianni Meersman (BEL, Omega Pharma-Quick Step) m.t.
7. Domenico Pozzovivo (ITA, Ag2r La Mondiale) m.t.
8. Maurits Lammertink (PBS, Vacansoleil-DCM) m.t.
9. Alexeksei Tsatevich (RUS, Team Katusha) m.t.
10. Ralf Matzka (ALL, Team NetApp-Endura) m.t.