« Intouchables. » De la bouche d’un multiple champion du Monde, le qualificatif a du sens. C’était la première réaction de François Pervis après la défaite de la France en finale de la vitesse par équipes Hommes contre une équipe hollandaise au-dessus du lot. « C’était difficile d’envisager une autre issue par rapport aux chronos » expliquait même Quentin Lafargue après coup. Si la première marche et le maillot étoilé était inaccessible et réservée aux Pays-Bas, la France peut donc être satisfaite de sa compétition. Un nouveau podium dans une discipline où elle avait pris l’habitude de dominer il y a plusieurs années, mais pas que puisque Sébastien Vigier et Quentin Lafargue, en argent ce soir, étaient tenants du titre avec Benjamin Edelin.
Un autre tenant du titre a perdu sa couronne ce soir, en la personne d’Adrien Garel. Le spécialiste du scratch s’est toutefois consolé en accrochant lui aussi la médaille d’argent au terme d’une course incroyable. Parti à plus de quarante tours de l’arrivée avec l’Ukrainien Ramon Gladysh, le coureur qui porte habituellement les couleurs de Vital Concept a collaboré parfaitement avec celui qui avait terminé troisième en 2017. Le duo fila à toute allure, enchaînant les tours avec une régularité efficace quand le peloton alternait entre accélérations et phases d’observation. Résultat, impossible de prendre un tour mais leur avance était toutefois suffisante pour que les deux compères d’un soir se disputent, au sprint, la gagne. Adrien Garel lance de loin mais Gladysh le déborde dans les derniers mètres pour s’imposer.
« C’est du bonheur, ça fait plaisir » racontait le néo-pro, au centre de la piste, après sa performance. Pourtant, quelques heures plus tôt, Garel devait encore s’en vouloir, auteur d’une erreur qui coûta la qualifications à l’équipe de Poursuite par équipes. Favoris à leur propre succession et largement en tête face aux Suisses, futurs finalistes, la France semblait voler vers une nouvelle finale quand Garel appuya trop un relais et désorganisa l’équipe, qui finit par sombrer dans les derniers tours. Et le garçon de 22 ans s’en voulait énormément. « C’est de ma faute. Cette médaille est pour mes copains que j’ai déçu. » L’Italie, portée par les routiers Elia Viviani et Filippo Ganna, en a alors bien profité pour s’offrir le titre européen en dominant aisément la Suisse en finale.
Chez les Dames, la soirée était moins intense pour les tricolores. En Poursuite par équipes, les françaises ont terminé cinquième, sorties par les futures championnes d’Europe britanniques au premier tour. Même place pour l’équipe de vitesse par équipes emmenée par Mathilde Gros et Sandie Clair, qui n’a pas pu accrocher une breloque. C’est l’équipe de Russie qui a dominé l’Ukraine en finale. La dernière course qui distribuait des médailles était le scratch Dames. La Française engagée, Clara Copponi, a terminé à une belle 7ème place. Tout le temps bien placée quand les accélérations secouaient le peloton, la tricolore, qui participait à sa première compétition internationale chez les Elites, a toutefois manqué de peps dans le final pour suivre la championne du Monde de la discipline Kirsten Wild, qui devance au terme d’un long et puissant sprint Emily Kay et Jolien D’Hoore. – Adrien Godard
Les résultats de la soirée
Poursuite par équipes Hommes :
1. Italie
2. Suisse
3. Grande-Bretagne
4. Allemagne
5. Pologne
Poursuite par équipes Dames :
1. Grande-Bretagne
2. Italie
3. Allemagne
4. Pologne
5. France
Scratch Hommes :
1. Ramon Gladysh (Ukraine)
2. Adrien Garel (France)
3. Tristan Marguet (Suisse)
4. Elia Viviani (Italie)
5. Christos Volikakis (Grèce)
Scratch Dames :
1. Kirsten Wild (Pays-Bas)
2. Emily Kay (Grande-Bretagne)
3. Jolien D’Hoore (Belgique)
4. Rachele Barbieri (Italie)
5. Hanna Tserah (Biélorussie)
Vitesse par équipes Hommes :
1. Pays-Bas
2. France
3. Allemagne
4. Pologne
5. Russie
Vitesse par équipes Dames :
1. Russie
2. Ukraine
3. Allemagne
4. Pays-Bas
5. France