A quelques jours du Tour d’Italie, le Tour de Romandie se pose comme un dernier terrain d’observation pour les uns, une étape sur la route du Tour de France pour les autres. Alors, force est de constater que les coureurs arrivent dans des états de forme éclectiques et sur une course par étapes, cela a évidemment son importance. Aussi, après trois étapes en Suisse romande, les plus en forme devraient déjà tirer un avantage sur les ‘autres, pour certains fatigués par la dernière campagne des Ardennaises. Et entre Bulle et Sion, par-delà 184 kilomètres, il y a un terrain de jeu à la convenance des meilleurs coureurs, avec les ascensions des cols des Mosses, de Basse-Nendaz, de Veysonnaz et de Saint-Martin, même s’il est vrai que les 20 derniers kilomètres sont favorables à un regroupement et une arrivée en petit comité.
Il y a néanmoins fort à parier qu’en prévision du contre-la-montre décisif de 16 kilomètres de demain, les moins bons rouleurs tenteront de prendre quelques secondes d’avance. Reste que trois ascensions de première catégorie sont au programme. Le col des Mosses après 36 kilomètres de course, la montée vers Veysonnaz à 47 kilomètres de l’arrivée et enfin, l’escalade vers Saint-Martin, à 24 kilomètres du but. C’est sur ce terrain propice aux attaquants que six hommes prennent très vite le large. Le local de l’étape Johann Tschopp (BMC Racing Team) est accompagné des Russes Eduard Vorganov et Petr Ignatenko (Team Katusha), de l’Espagnol Jorge Azanza (Euskatel-Euskadi), et des Français Jean-Christophe Péraud (Ag2r La Mondiale) et Guillaume Levarlet (Saur-Sojasun).
Très vite, leur avance va culminer au-delà des trois minutes avant d’être stabilisée autour de 2’30 ». Il faut dire que les coureurs de devant représentent une réelle menace. En effet, au départ de l’étape, ce midi, Johann Tschopp n’était qu’à 25 secondes de Bradley Wiggins (Team Sky), Maillot Jaune au classement général. Si Tschopp, Levarlet et Ignatenko se montrent très remuants, le peloton revient à très vive allure sous l’impulsion des Sky. A 27 kilomètres de l’arrivée la jonction est faite et Pierre Rolland (Team Europcar) passe à l’attaque. Celle-là est vaine, comme bien d’autres, il faut dire que Richie Porte se livre sans compter pour ramener à chaque fois Bradley Wiggins, leader serein.
Alors que le Britannique fait déjà jeu égal avec les meilleurs à 63 jours du départ du Tour de France, Cadel Evans (BMC Racing Team), lui, ne parvient pas à suivre le peloton. C’est sans lui que le groupe de tête se recompose dans un premier temps à 5 kilomètres de l’arrivée. L’Australien reviendra ensuite en compagnie d’autres coureurs qui viennent ainsi s’ajouter à la composition d’un peloton de quarante coureurs lancé à vive allure dans les rues de Sion. Luis-Leon Sanchez (Rabobank), vainqueur hier dans une configuration similaire fait rouler ses équipiers et passe tout le monde aux 200 mètres. Bien qu’explosif, Rinaldo Nocentini (Ag2r La Mondiale) ne peut rien faire. L’Espagnol double la mise et profite des bonifications pour ravir le maillot de leader à Bradley Wiggins, qui aura néanmoins une occasion de se reprendre demain.
En effet, les 16,5 kilomètres contre la montre vers Crans-Montana décideront du vainqueur final.
Classement 4ème étape :
1. Luis Leon Sanchez (ESP, Rabobank) les 184 km en 4h56’13 » (37,7 km/h)
2. Rinaldo Nocentini (ITA, Ag2r La Mondiale) m.t.
3. Branislau Samoilau (BLR, Movistar Team) m.t.
4. Gorka Verdugo (ESP, Euskaltel-Euskadi) m.t.
5. Paolo Tiralongo (ITA, Astana) m.t.
6. Pierre Rolland (FRA, Team Europcar) m.t.
7. Andreas Klöden (ALL, RadioShack-Nissan) m.t.
8. Cadel Evans (AUS, BMC Racing Team) m.t.
9. Roman Kreuziger (TCH, Astana) m.t.
10. Fabrice Jeandesboz (FRA, Saur-Sojasun) m.t.
Classement général :
1. Luis-Leon Sanchez (ESP, Rabobank) en 17h36’35 »
2. Bradley Wiggins (GBR, Team Sky) à 9 sec.
3. Michael Rogers (AUS, Team Sky) à 16 sec.
4. Bauke Mollema (PBS, Rabobank) à 18 sec.
5. Stef Clement (PBS, Rabobank) m.t.
6. Andrew Talansky (USA, Garmin-Barracuda) à 11 sec.
7. Wilco Kelderman (PBS, Rabobank) m.t.
8. Simon Spilak (SLO, Team Katusha) à 21 sec.
9. Rui Alberto Faria Da Costa (POR, Movistar Team) à 22 sec.
10. Tiago Machado (POR, RadioShack-Nissan) m.t.