La Vuelta ne s’exporte que trop rarement, mais on prend le pari que les Grands Départs du Tour d’Espagne au-delà des frontières hispaniques finiront par prendre le rythme de ceux du Tour ou du Giro. La ronde espagnole n’oubliera en tout cas pas de sitôt l’accueil que lui a réservé Nîmes alors que la France donnait pour la toute première fois le coup d’envoi du Grand Tour voisin. Tout était réuni pour la réussite de cette première : une météo chaude et fabuleuse qui donne déjà le ton de ce que sera cette Vuelta ; un public de vacanciers qui n’était pas sans rappeler celui qui se masse en juillet sur le bord des routes ; et un cadre somptueux qui mettait en relief les plus beaux sites nîmois. Depuis la Maison Carrée transformée en rampe de lancement jusqu’aux Arènes que la course se payait le luxe de traverser à toute allure sous les acclamations d’une foule surchauffée par un speaker enthousiaste. Il y avait de quoi vivre une expérience unique. Et déjà de quoi marquer de premières différences.
Car en matière de coup d’envoi, le Tour d’Espagne a retenu depuis longtemps maintenant la formule du contre-la-montre par équipes. Pas moins de treize départs du genre sur les seize dernières éditions. A Nîmes, ce sont 13,7 kilomètres qu’il s’agissait de parcourir de façon homogène. Un tracé court mais ô combien exigeant avec ses multiples virages et relances (qui ont causé quelques chutes en reco comme en course sans qu’aucun favori direct ne soit impacté). Passant de la vieille-ville aux monuments historiques, ce contre-la-montre ne comptait que de rares lignes droites, lesquelles s’établissaient notamment sur le chemin du Bas de Balan, en haut duquel était jugé un premier GPM à mi-course.
A ce point de la course déjà, l’équipe BMC Racing Team s’était présentée avec le meilleur temps – ce qui vaut à Nicolas Roche d’enfiler le premier maillot à pois. Et ce n’était qu’un début car la formation américaine, citée au rang de favorite, ne se désunissait pas. Auprès de Rohan Dennis, lancé à toute allure vers le mailllot rouge de leader du classement général, s’activaient Damiano Caruso, Alessandro De Marchi, Kilian Frakiny, Daniel Oss, Nicolas Roche, Tejay Van Garderen, Francisco-José Ventoso et Loïc Vliegen, invité à remplacer Samuel Sanchez après l’annonce d’un contrôle positif du Basque jeudi. Au retour du côté des Arènes, l’équipe BMC Racing Team était largement créditée de la meilleure performance. Elle était la seule, sur les vingt-deux formations à s’être élancées de quatre en quatre minutes, à passer sous la barre des seize minutes de course.
Après les BMC de Rohan Dennis, déjà victorieux d’un contre-la-montre par équipes de la Vuelta il y a deux ans à Marbella (avec Peter Velits pour homme de pointe), les Quick-Step Floors de Julian Alaphilippe et les Sunweb de Warren Barguil lâchaient 6 secondes. Ce qui annonce déjà la couleur du côté de nos coureurs français. Mais c’est l’attitude des équipes des principaux favoris qui retenait tout autant l’attention à l’heure des comptes. Lancé à la conquête d’une Vuelta qui s’est toujours refusée à lui, Chris Froome (Team Sky) coupait la ligne avec 9 secondes de retard sur la BMC mais un 4ème temps qui le place devant tous les autres candidats à la victoire finale.
En 13,7 kilomètres, Chris Froome a déjà pris 8 secondes aux frères Yates (Orica-Scott), 12 secondes à Rafal Majka (Bora-Hansgrohe), 22 secondes à Vincenzo Nibali (Bahrain-Merida), 24 secondes à Ilnur Zakarin (Katusha-Alpecin), 26 secondes à Alberto Contador (Trek-Segafredo), 31 secondes à Steven Kruiswijk (Team LottoNL-Jumbo), 32 secondes à Fabio Aru (Astana), 37 secondes à Romain Bardet (Ag2r La Mondiale) et 38 secondes à Louis Meintjes (UAE Team Emirates). Une mise en route qui rappelle à s’y méprendre celle du Tour de France quand le Britannique avait écarté chacun de ses adversaires dès le contre-la-montre de Düsseldorf. Mais la route sera longue et compliquée jusqu’à Madrid. Elle le sera dès demain dans une deuxième étape soumise aux caprices d’Eole entre Nîmes et Gruissan (203,4 km).
Classement 1ère étape :
1. BMC Racing Team (USA) les 13,7 km en 15’58 »
2. Quick-Step Floors (BEL) à 6 sec.
3. Team Sunweb (PBS) m.t.
4. Team Sky (GBR) à 9 sec.
5. Orica-Scott (AUS) à 17 sec.
6. Bora-Hansgrohe (ALL) à 21 sec.
7. Lotto-Soudal (BEL) à 24 sec.
8. Movistar Team (ESP) m.t.
9. Bahrain-Merida (BAH) à 31 sec.
10. Katusha-Alpecin (ALL) à 33 sec.
Classement général :
1. Rohan Dennis (AUS, BMC Racing Team) en 15’58 »
2. Daniel Oss (ITA, BMC Racing Team) m.t.
3. Nicolas Roche (IRL, BMC Racing Team) m.t.
4. Alessandro De Marchi (ITA, BMC Racing Team) m.t.
5. Damiano Caruso (ITA, BMC Racing Team) m.t.
6. Tejay Van Garderen (USA, BMC Racing Team) m.t.
7. Yves Lampaert (BEL, BMC Racing Team) m.t.
8. David De La Cruz (ESP, Quick-Step Floors) à 6 sec.
9. Bob Jungels (LUX, Quick-Step Floors) m.t.
10. Julian Alaphilippe (FRA, Quick-Step Floors) m.t.
Classement de la montagne :
1. Nicolas Roche (IRL, BMC Racing Team) 3 pt
2. Daniel Oss (ITA, BMC Racing Team) 2 pt
3. Francisco-José Ventoso (ESP, BMC Racing Team) 1 pt
Classement du combiné :
1. Daniel Oss (ITA, BMC Racing Team) 4 pt
2. Nicolas Roche (IRL, BMC Racing Team) 4 pt
3. Francisco-José Ventoso (ESP, BMC Racing Team) 153 pt
Classement par équipes :
1. BMC Racing Team (USA) en 15’58 »
2. Quick-Step Floors (BEL) à 6 sec.
3. Team Sunweb (PBS) m.t.
4. Team Sky (GBR) à 9 sec.
5. Orica-Scott (AUS) à 17 sec.