Ce n’est pas tant le contre-la-montre final sur près de 19 kilomètres demain qui inquiète les meilleurs grimpeurs de ce Tour du Pays Basque, mais la présence encore trop proche du champion du monde du chrono Tony Martin (Omega Pharma-Quick Step). Hier, Joaquim Rodriguez (Team Katusha), en attaquant explosif qu’il est, a réussi à repousser un peu plus la menace à la faveur des quelques derniers hectomètres. Cependant le danger représenté par le rouleur allemand n’est pas encore totalement écarté. Il reste donc une dernière occasion de le faire, aujourd’hui, entre Bera et Oñati (183 km), dans une cinquième étape qui comprend deux cols et de nombreuses routes propices aux embuscades. A ces difficultés s’ajoutera une nouvelle journée pluvieuse qui va grandement durcir la course et accentuer la sélection dans sa phase finale.
A travers le Pays Basque, de nombreuses tentatives d’échappée voient le jour. La plus importante intervient à 45 kilomètres de l’arrivée, quand neuf hommes s’évadent : Damiano Caruso et Dominik Nerz (Liquigas-Cannondale), Robert Kiserlovski et Evgueni Petrov (Astana), Davide Appollonio (Team Sky), David Arroyo (Movistar Team), Jesus Hernandez (Team Saxo Bank), Adriano Malori (Lampre-ISD) et Marco Pinotti (BMC Racing Team). L’Alto de Asentzio et ses 8 kilomètres à 4,4 % se présente alors. Dans des conditions toujours pluvieuses, sur route fraîche et humide tout du moins, Robert Kiserlovski se détache à la pédale. Le Croate lâche ses compagnons d’échappée et tente de finir l’étape en solitaire alors que le peloton, réduit aux simples favoris, se rapproche progressivement. Kiserlovski bascule en tête dans la descente. Avant Oñati, il lui restera une courte bosse à franchir à 3 kilomètres du but. C’est là qu’il sera rejoint.
La brève difficulté sert de tremplin à Joaquim Rodriguez et Samuel Sanchez (Euslaltel-Euskadi). Les deux meilleurs puncheurs de ce Tour du Pays Basque giclent, reprennent Kiserlovski, et plongent dans la descente mouillée qui les mènera jusqu’à la ligne blanche. On sent Rodriguez moins à l’aise que Sanchez mais il ne lui lâche finalement rien. Au sprint entre eux deux, c’est Rodriguez le plus rapide. Pas de beaucoup mais suffisamment pour s’imposer à nouveau, en jaune cette fois, et conforter son avantage au classement général avant le contre-la-montre individuel. Dans leur élan final, les deux Espagnols repoussent encore Tony Martin de 23 secondes. Désormais, l’Allemand est relégué à 56 secondes. C’est déjà nettement mieux pour les grimpeurs dans la perspective du dernier effort à fournir demain.
Demain samedi, l’étape finale se disputera à Oñati (18,9 km CLM).
Classement 5ème étape :
1. Joaquim Rodriguez (ESP, Team Katusha) les 183 km en 4h27’16 » (41,1 km/h)
2. Samuel Sanchez (ESP, Euskaltel-Euskadi) m.t.
3. Robert Kiserlovski (CRO, Astana) m.t.
4. Vasili Kiryienka (BLR, Movistar Team) à 2 sec.
5. Lars-Petter Nordhaug (NOR, Team Sky) à 5 sec.
6. Daniele Ratto (ITA, Liquigas-Cannondale) m.t.
7. Michele Scarponi (ITA, Lampre-ISD) m.t.
8. Damiano Cunego (ITA, Lampre-ISD) à 7 sec.
9. Rui-Alberto Faria Da Costa (POR, Movistar Team) m.t.
10. Jean-Christophe Péraud (FRA, Ag2r La Mondiale) m.t.
Classement général :
1. Joaquim Rodriguez (ESP, Team Katusha) en 20h29’18 »
2. Samuel Sanchez (ESP, Euskaltel-Euskadi) à 9 sec.
3. Robert Kiserlovski (CRO, Astana) à 26 sec.
4. Lars-Petter Nordhaug (NOR, Team Sky) à 33 sec.
5. Michele Scarponi (ITA, Lampre-ISD) m.t.
6. Sergio-Luis Henao (COL, Team Sky) à 34 sec.
7. Jurgen Van Den Broeck (BEL, Lotto-Belisol) à 35 sec.
8. Ryder Hesjedal (CAN, Garmin-Barracuda) à 40 sec.
9. Damiano Cunego (ITA, Lampre-ISD) m.t.
10. Christopher Horner (USA, RadioShack-Nissan) à 44 sec.