17 juillet 2015. La 13ème étape du Tour de France arrive à Rodez après un périple de 198,5 km depuis Muret. La victoire va se jouer dans la côte de Saint-Pierre et semble promise à un puncheur. Peter Sagan, maillot vert sur le dos, fait figure d’épouvantail. Mais le champion slovaque est battu par un coureur habitué aux seconds rôles : Greg Van Avermaet. Le coureur BMC s’arrache et résiste finalement au retour du futur champion du monde.

 

 

 

Ses mots, à l’issue de l’étape, traduisent bien son soulagement. « Cette victoire signifie beaucoup pour moi. Elle est très belle. Finalement, je l’ai fait, après avoir raté plusieurs occasions, spécialement sur les classiques. » En effet, Greg Van Avermaet reste sur sa faim après avoir terminé 3ème du Tour des Flandres et de Paris-Roubaix au printemps. Des places d’honneur qui agrémentent une collection déjà bien garnie depuis qu’il écume les monts et les pavés au mois d’avril.

Une semaine après la fin de ce Tour 2015, Greg Van Avermaet est renversé par une moto alors que la Classica San Sebastian  lui tendait les bras. On pense alors que Rodez n’est qu’une parenthèse enchantée et que le Belge est condamné à jouer les seconds rôles ad vitam aeternam.

 

 

 

Mais deux ans après ce premier succès d’étape sur le Tour, force est de constater que le Greg Van Avermaet que nous connaissons aujourd’hui est un peu né à Rodez un 17 juillet. Le coureur de BMC est devenu un véritable tueur lorsqu’il entrevoit la victoire. Les succès cumulés depuis la précedente arrivée à la côte de Saint-Pierre lui permettent d’avoir enfin un palmarès en adéquation avec son immense talent.

 

 

Greg l’éternel second est devenu Golden Greg (Gouden Greg en néerlandais dans le texte) depuis son sacre olympique de Rio. Il est aussi rentré dans le cercle fermé des grands coureurs de classiques en réussissant un printemps 2017 exceptionnel.

Une bonne partie de cette métamorphose, un temps inespérée, prend sa source dans le succès de Rodez, comme l’expliquait Van Avermaet à la Dernière Heure avant le Tour. « Ce serait sans doute quelque peu forcer le trait que d’affirmer que je suis né comme coureur à Rodez. J’avais tout de même glané quelques courses avant cela. Mais au regard du chemin parcouru depuis juillet 2015, je pense pouvoir dire que j’ai vécu ce jour-là l’un des tournants les plus importants de ma carrière. J’y ai franchi la marche qui me séparait des meilleurs coureurs du monde. »

La Grande Boucle revient dans la cité aveyronnaise deux ans après. En l’absence de Peter Sagan, c’est désormais Greg Van Avermaet qui fera figure d’épouvantail. Le coureur BMC va disposer d’une occasion en or de garnir encore un peu plus son armoire à trophées.