On avait laissé Robert Gesink (Rabobank) sur une victoire prodigieuse dans le Grand Prix de Montréal il y a un mois. A l’attaque dans le final, il avait dû se livrer dans un grand numéro de finisseur pour résister au retour de ses poursuivants acharnés et couper la ligne d’arrivée en vainqueur héroïque allé jusqu’au plus profond de lui-même. Ensuite, le Néerlandais a pris ses distances avec la compétition, refusant de rejoindre l’Australie pour y disputer les Championnats du Monde afin de mieux préparer la fin de sa saison, notamment le Tour d’Emilie aujourd’hui et le Tour de Lombardie dans une semaine. Les deux épreuves italiennes, Robert Gesink les adore. Il y brille en permanence : 15ème du Tour de Lombardie en 2007, 9ème du Tour d’Emilie en 2008, 1er du Tour d’Emilie et 6ème du Tour de Lombardie en 2009. Le voici dans son élément.
Le Tour d’Emilie n’est pas une course facile mais elle s’avère une bonne préparation au Tour de Lombardie, qui marquera la conclusion de la saison 2010 samedi prochain. Son profil accidenté favorise les attaquants et son arrivée au sommet d’une côte de 3 kilomètres permet aux meilleurs de s’illustrer. A San Luca, près de Bologne, on voit ainsi le Néerlandais Johnny Hoogerland (Vacansoleil) passer le premier à l’attaque en compagnie de trois autres coureurs. Mais sa tentative est hasardeuse et les quatre attaquants sont repris dans le dernier des deux tours locaux. Un groupe de quatorze concurrents se dégage alors. Le vainqueur sortant Robert Gesink est de la partie mais y figurent également le lauréat de la Vuelta Vincenzo Nibali (Liquigas-Doimo), celui de la Coppa Sabatini Riccardo Ricco (Vacansoleil) ou encore Michele Scarponi (Androni Giocattoli), Xavier Tondo (Cervélo TestTeam) et Jérôme Coppel (Saur-Sojasun).
La côte finale va se charger de départager les quatorze hommes de tête. La pente est rude et les plus explosifs s’y détachent à la régulière. Robert Gesink adore ce genre d’arrivée. A force d’insister, il ne trouve plus qu’un homme capable de lui contester un doublé en la personne de l’Irlandais Daniel Martin (Garmin-Transitions). Mais ce dernier ne parviendra pas à passer devant le coureur néerlandais, spécialiste des classiques du genre (14ème de la Flèche Wallonne, 15ème de Liège-Bastogne-Liège, 7ème de la Clasica San Sebastian, 3ème du Grand Prix de Québec et 1er du Grand Prix de Montréal cette année) et qui s’en va triompher en Italie à une semaine du Tour de Lombardie. Il précède à l’arrivée Daniel Martin et Michele Scarponi. Histoire de bien conclure une jolie saison marquée par sa 6ème place finale au classement général du Tour de France.
Classement :
1. Robert Gesink (PBS, Rabobank) en 4h49’14 »
2. Daniel Martin (IRL, Garmin-Transitions) à 1 sec.
3. Michele Scarponi (ITA, Androni Giocattoli) à 9 sec.
4. Alexandr Kolobnev (RUS, Team Katusha) à 11 sec.
5. Vincenzo Nibali (ITA, Liquigas-Doimo) à 13 sec.
6. Domenico Pozzovivo (ITA, Colnago-CSF Inox) à 16 sec.
7. Jérôme Coppel (FRA, Saur-Sojasun) à 24 sec.
8. Xavier Tondo (ESP, Cervélo TestTeam) à 40 sec.
9. Riccardo Ricco (ITA, Vacansoleil) à 50 sec.
10. Patrik Sinkewitz (ALL, ISD-Neri) à 54 sec.
Classement complet