Dans le temple sacré où sont préservés les monuments du cyclisme depuis un siècle, le Tour des Flandres figure en lieu sûr. Années après années, décennies après décennies, les plus grands champions de notre histoire s’y sont présentés avec le dessein de fouler la plus haute marche du podium. Tous n’y sont pas parvenus mais cela a donné lieu, toujours, à des joutes fabuleuses qui ont marqué à tout jamais les esprits et ont renforcé le mythe. Car depuis près de cent ans, la légende s’écrit édition après édition, le premier dimanche d’avril, dans ce petit coin de Belgique où les routes étroites et sinueuses s’entrecoupent, où les monts pavés et asphaltés se succèdent. C’est ici, au centre d’un triangle Gand-Roubaix-Bruxelles, dans un périmètre situé entre Oudenaarde, Zottegem et Ronse, qu’une nouvelle page mythique va s’écrire.
Le Tour des Flandres, ce sont 258 kilomètres entre les canaux de Bruges et la commune de Ninove. Ce sont surtout dix-huit monts, les deux tiers pavés, qui se succèdent les uns aux autres tout au long de la journée. Leur approche différera de celle de l’année précédente mais la partie décisive a été préservée. L’année dernière, l’emprunt du Molenberg à moins de 50 kilomètres de l’arrivée, quand le mont était autrefois escaladé en tout début de course, avait modifié la course dans ses grandes largeurs. Fabian Cancellara y avait déstabilisé Tom Boonen en s’échappant loin de l’arrivée, à contrecourant des tactiques traditionnelles. Les organisateurs du Tour des Flandres ont apprécié et ils ont maintenu intact le final (à l’exception du Berendries remplacé par le Valkenberg, mais c’est anecdotique). Ce sont encore le Mur de Grammont et le Bosberg, les difficultés situées dans les 16 derniers kilomètres, qui livreront le verdict.
L’édition 2010 du Tour des Flandres s’était résumée à un duel Cancellara-Boonen dans sa partie finale. Et c’est une revanche, plus que jamais, qui est attendue dimanche entre les deux hommes. Ecrasant lauréat du Grand Prix E3 samedi dernier, Fabian Cancellara (Team Leopard-Trek) aborde l’épreuve avec la condition d’homme à battre. Mais Tom Boonen (Quick Step) vainqueur dimanche de Gand-Wevelgem a su lui faire savoir qu’il serait à l’heure au rendez-vous, alors que les deux hommes ont pris soin de ne pas s’affronter sur le terrain des monts à l’approche de l’événement. Difficile de dire lequel des deux saura le mieux déjouer les pièges d’une classique dont ils maîtrisent la subtilité à la perfection. D’autant que le duel annoncé entre le Suisse et le Belge ne devrait pas faire oublier que bien des outsiders grouillent dans leur dos.
Dimanche, l’adversité sera incarnée par Philippe Gilbert (Omega Pharma-Lotto), Thor Hushovd et Heinrich Haussler (Garmin-Cervélo), Stijn Devolder et Lieuwe Westra (Vacansoleil-DCM), Alessandro Ballan et Greg Van Avermaet (BMC Racing Team), Nick Nuyens (Saxo Bank-SunGard), Juan-Antonio Flecha (Team Sky), Peter Sagan (Liquigas-Cannondale), Sebastien Rosseler (RadioShack), Tomas Vaitkus (Astana), Filippo Pozzato (Team Katusha) ou encore Matthew Goss (HTC-Highroad). Côté français, en l’absence de Yoann Offredo, blessé après sa chute dans Gand-Wevelgem, on observera de très près les prestations de Steve Chainel (FDJ) et Sylvain Chavanel (Quick Step), les deux Français les plus en vue sur les dernières éditions. On gardera également un œil sur les performances des inusables Frédéric Guesdon (FDJ) et Sébastien Hinault (Ag2r La Mondiale) ou du jeune Adrien Petit (Cofidis), habile sur les pavés.
Les 18 monts :
• Tiegenberg (km 70) : 750 mètres asphaltés à 5,6 %
• Nokereberg (km 80) : 350 mètres pavés à 5,7 %
• Rekelberg (km 127) : 800 mètres asphaltés à 4 %
• Kaperij (km 139) : 1000 mètres pavés à 5,5 %
• Kluisberg (km 154) : 1875 mètres asphaltés à 4,8 %
• Knokteberg (km 164) : 1100 mètres asphaltés à 8 %
• Vieux-Quarémont (km 171) : 2200 mètres pavés à 4 %
• Paterberg (km 175) : 400 mètres pavés à 12,5 %
• Koppenberg (km 181) : 1100 mètres pavés à 7,6 %
• Steenbeekdries (km 187) : 820 mètres pavés à 7,1 %
• Taaienberg (km 190) : 800 mètres pavés à 4,2 %
• Eikenberg (km 194) : 1250 mètres pavés à 5,8 %
• Molenberg (km 209) : 463 mètres pavés à 7 %
• Leberg (km 216) : 700 mètres asphaltés à 6,1 %
• Valkenberg (km 225) : 875 mètres asphaltés à 6,1 %
• Tenbosse (km 232) : 450 mètres asphaltés à 6,9 %
• Mur de Grammont (km 242) : 1075 mètres pavés à 9,3 %
• Bosberg (km 246) : 980 mètres pavés à 5,8 %
Les 10 derniers vainqueurs :
2010 : Fabian Cancellara (SUI, Team Saxo Bank)
2009 : Stijn Devolder (BEL, Quick Step)
2008 : Stijn Devolder (BEL, Quick Step)
2007 : Alessandro Ballan (ITA, Lampre)
2006 : Tom Boonen (BEL, Quick Step-Innergetic)
2005 : Tom Boonen (BEL, Quick Step)
2004 : Steffen Wesemann (ALL, T-Mobile)
2003 : Peter Van Petegem (BEL, Lotto-Domo)
2002 : Andrea Tafi (ITA, Mapei-Quick Step)
2001 : Gianluca Bortolami (ITA, Tacconi Sport-Vini Caldirola)
La liste des engagés :
Team Leopard-Trek (LUX)
1. Fabian Cancellara (SUI) Garmin-Cervélo (USA) 11. Thor Hushovd (NOR) Vacansoleil-DCM (PBS) 21. Stijn Devolder (BEL) Quick Step (BEL) 31. Tom Boonen (BEL) Omega Pharma-Lotto (BEL) 41. Philippe Gilbert (BEL) Rabobank (PBS) 51. Lars Boom (PBS) HTC-Highroad (USA) 61. Lars-Ytting Bak (DAN) BMC Racing Team (USA) 71. Greg Van Avermaet (BEL) Saxo Bank-SunGard (DAN) 81. Nick Nuyens (BEL) |
Team Sky (GBR)
91. Juan-Antonio Flecha (ESP) Liquigas-Cannondale (ITA) 101. Maciej Bodnar (POL) RadioShack (USA) 111. Sebastien Rosseler (BEL) Ag2r La Mondiale (FRA) 121. Martin Elmiger (SUI) Astana (KAZ) 131. Assan Bazayev (KAZ) Team Katusha (RUS) 141. Leif Hoste (BEL) Lampre-ISD (ITA) 151. Adriano Malori (ITA) Movistar Team (ESP) 161. Andrey Amador (CRC) Euskaltel-Euskadi (ESP) 171. Javier-Francisco Aramendia (ESP) |
Landbouwkrediet (BEL)
181. Frédéric Amorison (BEL) Topsport Vlaanderen-Mercator (BEL) 191. Johan Coenen (BEL) Veranda’s Willems-Accent (BEL) 201. Steven Caethoven (BEL) Cofidis (FRA) 211. Jens Keukeleire (BEL) FDJ (FRA) 221. Olivier Bonnaire (FRA) Skil-Shimano (PBS) 231. Bert De Backer (BEL) Team Europcar (FRA) 241. Sébastien Chavanel (FRA) |