2010 : Philippe Gilbert entame sa collection
La belle histoire qui lie Philippe Gilbert et le Cauberg commence en 2010. Le Belge n’a alors pas le palmarès qui est le sien aujourd’hui même s’il affiche déjà deux Paris-Tours et deux Circuit Het Nieuwsblad. Ce n’est qu’en 2010 qu’il remporte sa première grande classique vallonnée. Le Wallon dévoile ses ambitions dans le Keutenberg à 12 kilomètres de l’arrivée. Mais c’est dans le Cauberg qu’il construit son succès en appliquant pour la première fois une recette qui fera souvent mouche dans les cinq années suivantes. Répondant à une accélération de Bert de Waele, Philippe Gilbert déploie toute sa puissance, sort immédiatement tous ses adversaires de sa roue et s’impose pour la première fois.
2011 : Gilbert paye à nouveau sa tournée
Un copier-coller. Deux verbes pour résumer le deuxième succès consécutif de Philippe Gilbert au sommet du Cauberg. L’attaque d’Andy Schleck dans le Keutenberg ne fait pas trembler le Belge qui peut compter sur une équipe solide, ramenant le groupe de favori sur les talons du Luxembourgeois au moment où la route se cabre à 800 mètres de la ligne. Le plus jeune des frères Schleck est cependant très vite avalé. Cette fois, c’est la brusque accélération de Joaquim Rodriguez qui propulse le Wallon vers la victoire, quatre jours après son succès sur la Flèche Brabançonne, trois jours avant de remporter la Flèche Wallonne, et une semaine avant de décrocher Liège-Bastogne-Liège.
2012 : Gasparotto pour un petit cru
Depuis que la ligne est placée au sommet du Cauberg, le sort de l’Amstel Gold Race s’est rarement joué ailleurs que dans la dernière montée. Oscar Freire a pourtant bien failli créer la surprise en attaquant à 7 kilomètres de l’arrivée de cette édition. Le triple champion du monde fait preuve d’une belle résistance dans le Cauberg alors que dans le peloton, Philippe Gilbert place son attaque traditionnelle. Mais après une année pleine, celui qui porte le maillot de champion de Belgique n’affiche pas la même condition qu’un an plus tôt. Il coince et doit laisser filer un trio constitué d’Enrico Gasparotto, Jelle Vanendert et Peter Sagan à la poursuite d’Oscar Freire. Le Slovaque lance son sprint, mais il commet une erreur de braquet. Un couac que ne connaît pas l’Italien qui remporte la plus belle victoire de sa carrière.
2013 : Kreuziger l’audacieux
En 2013, l’Amstel Gold Race adopte un parcours différent des dernières éditions suivant la formule des Mondiaux disputés au même endroit sept mois plus tôt. La ligne est donc placée 1800 mètres après le sommet du Cauberg. Raison supplémentaire pour les favoris de patienter jusqu’à la dernière escalade ? Pas pour Roman Kreuziger qui sort dans l’avant-dernière montée du Cauberg à 20 kilomètres de l’arrivée et creuse une avance significative. Les favoris se dévoilent trop tard. Comme à son habitude depuis 2010, Philippe Gilbert joue le rôle de détonateur avec le paletot arc-en-ciel sur le dos. Seul au sommet après avoir distancé Alejandro Valverde et Simon Gerrans, il part en chasse du Tchèque. Mais le Wallon se fait finalement reprendre par un groupe qui échoue à 22 secondes de Roman Kreuziger.
2014 : la résurrection de Gilbert
Dix-neuf mois après avoir conquis le titre mondial dans une configuration similaire, quatre ans après sa première victoire, Philippe Gilbert se montre à nouveau intraitable dans la montée du Cauberg qu’il connaît si bien. Cette fois, le Belge ne se fait pas piéger et c’est un peloton (ou ce qu’il en reste) groupé qui se présente au pied de la dernière difficulté. Comme il l’a si souvent fait, le Remoucastrien place une accélération tranchante dans la partie la plus raide du Cauberg, distance ses rivaux et file en solitaire vers la ligne située 1800 mètres après le sommet. Avec trois victoires, il devient le deuxième coureur le plus titré de l’histoire de l’épreuve limbourgeoise, à deux longueurs de Jan Raas.