Considérer l’Amstel Gold Race comme une classique ardennaise est autant une réalité sportive qu’une incongruité géographique. C’est à croire que la période chérie des meilleurs puncheurs du peloton s’amuse à revisiter les frontières établies. Quatre jours après la Flèche Brabançonne dans le Brabant Flamand, c’est donc avec l’Amstel Gold Race dans le Limbourg néerlandais que débute pour de bon la deuxième moitié des classiques printanières. La sinuosité d’un parcours tournicotant dans un périmètre réduit, la répétition des difficultés sans répit et leur caractère relativement court s’apparente pourtant davantage aux monts flandriens qu’aux longues côtes des Ardennes belges auxquelles le peloton rendra visite mercredi sur la Flèche Wallonne et plus encore dimanche prochain sur Liège-Bastogne-Liège.
Ceux qui occuperont le devant de la scène demain devraient pourtant sensiblement être les mêmes que tout au long de la semaine prochaine. L’Amstel avait déjà largement donné la tendance l’an dernier puisque les vainqueurs de la Flèche et de Liège, Alejandro Valverde et Simon Gerrans s’étaient retrouvés dans les quatre premiers sur les hauteurs de Valkenburg. Il n’y a pas vraiment de raison pour que cela change encore cette année. Mais le final revisité depuis deux ans ouvre de nouvelles perspectives pour une large partie de concurrents trop justes face aux gros bras dans la dernière montée du Cauberg dans la précédente configuration.
Depuis que 1800 mètres ont été ajoutés après le sommet de cette difficulté emblématique de l’Amstel, sur le modèle de ce que les Championnats du Monde avaient réalisé en 2012, la liste des vainqueurs potentiels s’est considérablement allongée. Qui plus est, l’enchaînement des côtes dans le final est beaucoup moins sélectif que par le passé. Avant la dernière montée du Cauberg, le Geulhemmerberg et le Bemelerberg ont remplacé l’Eyserbosweg, le Fromberg et le Keutenberg. Nettement plus difficiles, situés dans les 20 derniers kilomètres avant 2013, ils servaient bien souvent à écrémer le peloton à défaut de permettre aux favoris de s’y dégager. Désormais situées à plus de 30 bornes de l’arrivée, ces difficultés ne disposent plus que d’un rôle secondaire. En conséquence, c’est un peloton nettement plus massif que par le passé qui se présente au pied du Cauberg et de ses 800 mètres à 12 %.
Désormais, les purs-puncheurs ne sont plus les seuls à pouvoir prétendre à la victoire sur l’Amstel. Triple vainqueur et champion du monde à Valkenburg en 2012, Philippe Gilbert est le favori numéro un de l’épreuve, plus encore que ne le sont Alejandro Valverde (Movistar Team), Joaquim Rodriguez (Team Katusha), Tom Dumoulin (Giant-Alpecin), Davide Rebellin (CCC Sprandi Polkowice), Rui Costa (Lampre-Merida), Jelle Vanendert (Lotto-Soudal), Bauke Mollema (Trek Factory Racing), Sergio-Luis Henao (Team Sky) et Damiano Cunego (Nippo-Vini Fantini). Cependant, les 1800 mètres restants au sommet du Cauberg peuvent être propices aux regroupements, chose que chercheront Michael Matthews et Simon Gerrans (Orica-GreenEdge), Michal Kwiatkowski (Etixx-Quick Step), Tony Gallopin (Lotto-Soudal) et Fabio Felline (Trek Factory Racing) pour faire parler leur pointe de vitesse.
Les 10 derniers vainqueurs :
2014 : Philippe Gilbert (BEL, BMC Racing Team)
2013 : Roman Kreuziger (TCH, Team Saxo-Tinkoff)
2012 : Enrico Gasparotto (ITA, Astana)
2011 : Philippe Gilbert (BEL, Omega Pharma-Lotto)
2010 : Philippe Gilbert (BEL, Omega Pharma-Lotto)
2009 : Serguei Ivanov (RUS, Team Katusha)
2008 : Damiano Cunego (ITA, Lampre)
2007 : Stefan Schumacher (ALL, Gerolsteiner)
2006 : Frank Schleck (LUX, Team CSC)
2005 : Danilo Di Luca (ITA, Liquigas-Bianchi)