D’année en année, c’est la même rengaine. La Flèche Wallonne a beau proposer un parcours de près de 200 kilomètres, son scénario est cousu de fil blanc. Onze ans. Onze longues années que le vainqueur de ce deuxième volet du triptyque ardennais attend les dernières rampes diaboliques du terrible Mur de Huy pour s’extraire de la meute de prétendants, filer vers la ligne et récolter les lauriers. Le chemin des chapelles pour sa dénomination exacte est tellement redouté que sortir avant ce dernier kilomètre 300 est presque du suicide. La dernière échappée à être allée au bout sur la Flèche Wallonne date de 2003. Igor Astarloa ajustait alors son compagnon Aitor Osa dans les derniers hectomètres pour aller cueillir la plus belle victoire de sa carrière avant d’être sacré champion du monde au Canada l’automne venu.
Pour faire en sorte de varier les scénarios, les organisateurs ont tout tenté. Depuis quelques années déjà, la deuxième escalade du mur de Huy est de plus en plus rapprochée de la troisième et dernière. Cette année, jamais les deux montées n’ont été aussi peu espacées. Au deuxième passage sur la ligne, il ne restera que 25 kilomètres à parcourir. Pour corser encore un peu plus le final et donner une chance aux audacieux, la Flèche Wallonne fera transiter le peloton par la côte d’Ereffe (2,2 kilomètres à 5,9 %) dont le sommet ne sera situé qu’à 10,5 kilomètres de la ligne. De quoi redonner de l’espoir à ceux qui savent qu’ils n’ont pas l’explosivité nécessaire pour contester la victoire aux meilleures sur les rampes finales atteignant les 26 %.
Il y a cependant plus à parier que l’on doive une nouvelle fois attendre le mur de Huy pour assister à la grande explication. Le juge de paix wallon pourrait même être le théâtre de la revanche du Cauberg. Philippe Gilbert (BMC Racing Team), vainqueur en 2011, sera à ce titre le grand favori de cette Flèche Wallonne, compte tenu de sa démonstration dans le Limbourg dimanche. On devrait revoir les mêmes têtes qu’à l’Amstel : Simon Gerrans (Orica-GreenEdge), Michal Kwiatkowski (Omega Pharma-Quick Step), Alejandro Valverde (Movistar Team), Jelle Vanendert (Lotto-Belisol), sans oublier le vainqueur sortant Daniel Moreno (Team Katusha). Joaquim Rodriguez (Team Katusha) qui a quitté l’Amstel sur chute, les côtes endolories sera également à surveiller même si Purito ne sera pas à 100 %.
Les 11 côtes :
• km 76,5 : côte de Bellaire (1km à 6,8 %)
• km 101 : côte d’Ahin (2,1 km à 5,9 %)
• km 111,5 : mur de Huy (1,3 km à 9,3 %)
• km 124,5 : côte d’Ereffe (2,2 km à 5,9 %)
• km 143,5 : côte de Bellaire (1 km à 6,8 %)
• km 151 : côte de Bohisseau (1,3 km à 7,6 %)
• km 154 : côte de Bousalle (1,7 km à 4,9 %)
• km 165 : côte d’Ahin (2,1 km à 5,9 %)
• km 175,5 : mur de Huy (1,3 km à 9,3 %)
• km 188,5 : côte d’Ereffe (2,2 km à 5,9 %)
• km 199 : mur de Huy (1,3 km à 9,3 %)
Les 10 derniers vainqueurs :
2013 : Daniel Moreno (ESP, Team Katusha)
2012 : Joaquin Rodriguez (ESP, Team Katusha)
2011 : Philippe Gilbert (BEL, Omega Pharma-Lotto)
2010 : Cadel Evans (AUS, BMC Racing Team)
2009 : Davide Rebellin (ITA, Serramenti PVC Diquigiovanni-Androni Giocattoli)
2008 : Kim Kirchen (LUX, High Road)
2007 : Davide Rebellin (ITA, Gerolsteiner)
2006 : Alejandro Valverde (ESP, Caisse d’Epargne-Illes Balears)
2005 : Danilo Di Luca (ITA, Liquigas-Bianchi)
2004 : Davide Rebellin (ITA, Gerolsteiner)