Pour un sprinteur, les opportunités sont rares de s’adjuger une classique du WorldTour. Il y en a une toutefois qui leur est réservée : la Vattenfall Cyclassics à Hambourg, en Allemagne. Chaque été, l’épreuve permet aux finisseurs de jouer des coudes et offre une photographie des forces en présence. Plutôt que d’aller disputer la Vuelta, où ils auraient eu la possibilité de garnir leur palmarès, les meilleurs sprinteurs du monde ont opté pour un programme intermédiaire qui passe précisément par la classique allemande. Toute la journée, longue de 247,2 kilomètres, on attendra impatiemment le sprint que doivent se livrer à Hambourg Mark Cavendish (Omega Pharma-Quick Step), André Greipel (Lotto-Belisol), Marcel Kittel (Giant-Shimano) et Alexander Kristoff (Team Katusha).
La seule chose qui puisse se mettre en travers d’un rush royal à proximité de la mer du Nord, c’est le Waseberg, une route étroite qui serpente à travers bois sur 800 mètres à 8,8 %. On l’emprunte quatre fois sur la Vattenfall Cyclassics, la dernière à seulement 15,5 kilomètres de l’arrivée, ce qui est à la fois proche et loin de la ligne. Sur les routes humides de cet été franchement pourri, trois garçons se glissent de bon matin dans une échappée qu’ils alimenteront, forts au mieux d’un avantage supérieur aux dix minutes, jusqu’à 28 kilomètres du but et le troisième franchissement du Waseberg. Ces trois attaquants, ce sont Niccolo Bonifazio (Lampre-Merida), Ralf Matzka (Team NetApp-Endura) et Björn Thurau (Team Europcar).
Entre les deux dernières escalades du Waseberg, une fois les trois éclaireurs matinaux repris, on voit surgir quelques costauds avec Julian Alaphilipe et Matteo Trentin (Omega Pharma-Quick Step), Manuele Boaro (Tinkoff-Saxo), Marco Marcato (Cannondale) et Simon Yates (Orica-GreenEdge). Mais ceux qui s’étaient fait la malle au passage précédent du Waseberg sont repris au même endroit au moment où la course transite par la bosse une dernière fois à 15 kilomètres de l’arrivée.
Jusqu’à Hambourg, les attaques se poursuivront à l’avant d’un peloton qui doit reprendre ses esprits, mais à 5 kilomètres du but il est désormais suffisamment organisé pour empêcher toute nouvelle sortie et offrir sur un plateau la victoire aux sprinteurs. Ce sera pour Alexander Kristoff (Team Katusha) ! A 27 ans, le Norvégien a gagné ses lettres de noblesse cette saison en remportant Milan-San Remo puis deux étapes du Tour de France à Saint-Etienne et Nîmes. A Hambourg il laisse Giacomo Nizzolo (Trek Factory Racing) et Simon Gerrans (Orica-GreenEdge) derrière lui. Mark Cavendish se classe 5ème, Marcel Kittel 6ème. Prochaines étapes pour Alexander Kristoff : le Grand Prix Ouest-France dimanche prochain, les classiques canadiennes du WorldTour puis les Championnats du Monde de Ponferrada.
Classement :
1. Alexander Kristoff (NOR, Team Katusha) les 247,2 km en 5h55’24 » (41,7 km/h)
2. Giacomo Nizzolo (ITA, Trek Factory Racing) m.t.
3. Simon Gerrans (AUS, Orica-GreenEdge) m.t.
4. Tyler Farrar (USA, Garmin-Sharp) m.t.
5. Mark Cavendish (GBR, Omega Pharma-Quick Step) m.t.
6. Marcel Kittel (ALL, Giant-Shimano) m.t.
7. Davide Cimolai (ITA, Lampre-Merida) m.t.
8. Juan-José Lobato (ESP, Movistar Team) m.t.
9. Silvan Dillier (SUI, BMC Racing Team) m.t.
10. Raymond Kreder (PBS, Garmin-Sharp) m.t.