En ce premier week-end de septembre, les jours et les courses se suivent à Plouay, mais ne se ressemblent pas pour autant. Au ciel gris d’hier ont succédé le soleil et une chaleur agréable, « le temps idéal » selon Yoann Offredo (FDJ.fr). A une course féminine marquée par un contrôle total du peloton a suivi une épreuve masculine caractérisée par une échappée au long cours. A une arrivée en solitaire se supplée un sprint massif. Et à la victoire plus que prévisible d’une championne se substitue celle plus inattendue d’un Italien au palmarès déjà bien rempli.
Le Grand Prix Ouest-France, ce sont depuis l’an passé neuf tours d’un circuit de 27 kilomètres, marqués par l’ascension de deux difficultés qui, chaque année, jouent un rôle important, voire décisif : la côte du Lézot et celle de Ty-Marrec. Le départ est donné à 10h50 pour les 180 coureurs qui forment le peloton. Dès les premiers kilomètres, quatre coureurs lui faussent compagnie. Il y a là Natnael Berhane (Team Europcar), Julien Fouchard (Cofidis), Vegard-Stake Laengen (Bretagne-Séché Environnement) et Christophe Laborie (Sojasun). Ils creusent rapidement un écart conséquent : après 27 kilomètres de course, ils disposent déjà de près de seize minutes d’avance sur un peloton qui roule au ralenti ! Mais la course semble prévisible : l’échappée sera condamnée dès que les favoris décideront de lancer la contre-attaque.
Les quatre tours suivants ressemblent à s’y méprendre au premier. Le peloton, mené par la FDJ.fr et Argos-Shimano, roule sans chercher à reprendre les hommes de tête. Ceux-ci conservent une avance des plus confortables, même si cette dernière se réduit au fil des tours. Il faut attendre le sixième tour de l’épreuve pour voir les équipes des favoris s’activer. BMC, Astana et Omega Pharma-Quick Step décident de durcir la course et accélèrent en tête du peloton. Le résultat est immédiat : l’écart fond à vue d’œil, le rythme de la course s’intensifie, et le peloton s’étire considérablement. A l’abord du huitième tour, les quatre hommes de tête ne disposent plus que de trois minutes.
Derrière, la course se met en mouvement. A la tête du peloton, les attaques se succèdent, menées tantôt par Cyril Gautier (Team Europcar), tantôt par David Lopez (Team Sky). Ces accélérations achèvent l’échappée matinale, et c’est sous l’impulsion d’une équipe Vacansoleil-DCM décidée à dynamiter la course que les quatre fuyards sont repris au pied de Ty-Marrec.
Le dernier tour se résume, comme le précédent, à une succession d’attaques plus ou moins heureuses : Dries Devenyns (Omega Pharma-Quick Step) tente sa chance, de même que Giovanni Visconti (Movistar Team) ou Enrico Gasparotto (Astana). Sur les hauteurs de Ty-Marrec, à 3 kilomètres de l’arrivée, c’est au tour de Greg Van Avermaet (BMC Racing Team) de prendre la poudre d’escampette. S’il parvient à conserver son avance quelques temps, il est repris à 400 mètres de l’arrivée par un peloton massif lancé à toute vitesse et bien décidé à jouer la victoire au sprint, une fois encore, dans ce que les transformations successives du mythique circuit ont transformé en temple des sprinteurs. A ce jeu-là, c’est Filippo Pozzato (Lampre-Merida) qui se montre le plus fort. Il s’impose devant son compatriote Giacomo Nizzolo (RadioShack-Leopard). Le Français Samuel Dumoulin (Ag2r La Mondiale) complète le podium. – Elodie Troadec
Classement :
1. Filippo Pozzato (ITA, Lampre-Merida) les 243 km en 5h59’54 » (40,5 km/h)
2. Giacomo Nizzolo (ITA, RadioShack-Leopard) m.t.
3. Samuel Dumoulin (FRA, Ag2r La Mondiale) m.t.
4. Jurgen Roelandts (BEL, Lotto-Belisol) m.t.
5. Daniele Bennati (ITA, Team Saxo-Tinkoff) m.t.
6. Thor Hushovd (NOR, BMC Racing Team) m.t.
7. Elia Viviani (ITA, Cannondale) m.t.
8. Francisco-José Ventoso (ESP, Movistar Team) m.t.
9. Borut Bozic (SLO, Astana) m.t.
10. John Degenkolb (ALL, Argos-Shimano) m.t.