Ceux qui le connaissent ont tendance à le confirmer : Fabien Schmidt est un sacré numéro. Aussi bien sur qu’en dehors du vélo. Pour sa dernière saison chez les amateurs, il a fini en beauté en remportant d’une magnifique façon Paris-Tours Espoirs, course mythique du calendrier… affublé d’une moustache bleue. Pour son ex coéquipier à l’UC Nantes Anthony Saux, « Fabien, c’est un gros moteur qui aime beaucoup s’entraîner, avec beaucoup de volume, et qui récupère bien. C’est un battant. J’apprécie aussi son humour, qui nous a tous fait du bien cette saison. Ses plaisanteries et sa bonne humeur nous aidaient à être moins stressés avant une course. » Rigoler pour bien rouler ? De l’humour, le rire facile, de la force et du talent, un cocktail détonant qui caractérise bien le jeune homme de 22 ans, dont la dernière saison chez les amateurs, marquée par un stage à la FDJ, a été plus que correcte. « J’ai pu prendre de la caisse, jusqu’à gagner Paris-Tours Espoirs ! »
Désormais, Fabien Schmidt n’est plus amateur à Nantes, il n’est pas non plus dans la formation de Marc Madiot, mais il est passé professionnel au Roubaix Lille Métropole, sous la houlette de Cyrille Guimard. Lui qui petit rêvait de devenir coureur professionnel voit ainsi son rêve réalisé. « Passer pro, c’était un de mes vœux les plus chers, mais quand je suis devenu amateur, j’ai mis ce rêve de côté car avant de passer à l’échelon supérieur, il y avait du travail, beaucoup de travail à accomplir. C’est devenu ainsi un objectif à part entière. » L’objectif s’est concrétisé cette année. Si d’autres coureurs se seraient reposé sur leurs lauriers après avoir appris qu’ils passaient professionnels, pour Fabien Schmidt, pas question de jouer dans les seconds tableaux ! « Je ne veux pas faire qu’un an dans le peloton professionnel. J’ai reçu mon programme de courses de l’année. Mon début de saison sera plutôt tranquille, je participerai notamment au Tour du Haut Var, qui pourrait bien me convenir… »
Quand on lui demande s’il rêve d’une course en particulier, un rire, encore une fois. « Il y en a tellement, c’est dur d’en choisir une ! Après, participer au Championnat de France, ça doit quand même être quelque chose… Mais pour le gagner c’en est une autre ! Faut pas rêver non plus. » Réaliste ou trop modeste ? Pour Anthony Saux, qui le connaît d’ailleurs depuis quelques années, le puncheur est capable de réaliser de grandes choses : « je verrais bien Fabien gagner une course d’usure, avec beaucoup de kilomètres et au final un petit groupe qui se détache et qui arrive pour le sprint. Une course de costauds ! ». A Schmidtoss, comme le surnomment affectueusement ses amis, de jouer !
Que souhaiter à Fabien Schmidt en guise de vœux ? « De réussir, de rester un an à Roubaix et d’arriver à la FDJ ensuite, répond Anthony Saux. J’espère l’y rejoindre ! » L’intéressé a aussi sa réponse : « rester professionnel, peut-être dans une autre équipe puisque Roubaix est une très bonne structure de transition. Mais après, si je reste dans ce club plusieurs années, ce n’est pas une catastrophe non plus, d’autres l’ont très bien fait et ils en sont très heureux ! » Et en trois mots, la saison parfaite ? Encore une fois, le rire. « Si je dis une saison pleine, ça va, ça fait trois mots non ? » C’est sûr, Fabien Schmidt est un sacré numéro. – Mathilde L’Azou