Côté français, le grand bonhomme de ce Tour de France, c’est lui : Julian Alaphilippe. Cette année, rien ne semble en mesure d’arrêter le coureur de la Quick-Step Floors. Vainqueur de la 10ème étape au Grand-Bornand, maillot à pois de meilleur grimpeur sur les épaules depuis quelques jours, Alaphilippe à une nouvelle fois marqué la Grande Boucle de son empreinte en s’imposant en solitaire à Bagnères-de-Luchon, après une journée passée dans une échappée de plus de quarante coureurs. « Je n’ai pas les mots, lâchait le Français à peine la ligne d’arrivée franchie. Le bonheur est immense. J’ai vécu une journée difficile, j’ai beaucoup souffert mais je suis heureux d’avoir pu l’emporter, même si j’arrive exténué. » Il faut dire que le natif de Saint-Amand-Montrond n’en attendait pas tant. Parti dans l’échappée pour accroître son avance sur Warren Barguil (Fortunéo-Samsic) dans sa lutte pour le maillot à pois, le Français en a profité pour empocher une étape de prestige, sa deuxième déjà, tout en creusant un écart presque définitif sur son compatriote, lâché dans le Col du Portillon, pour le gain du maillot de meilleur grimpeur.
Au moment de s’élancer, plus tôt dans la journée, certains courreurs le savaient, que cette 16ème étape serait peut-être la dernière chance pour une échappée d’aller au bout. Alors, les audacieux, les revanchards, les grimpeurs et autres baroudeurs se sont illustrés d’entrée. Le temps de se mettre en route et voilà qu’un groupe de près de quarante-six coureurs s’est envolé, devant, creusant un écart timide sur le peloton, puis colossale au fil des kilomètres. Emmenée notamment par Warren Barguil (Fortunéo-Samsic), Julian Alaphilippe (Quick-Step Floors), Pierre Latour (AG2R La Mondiale), Bauke Mollema (Trek-Segafredo), Philippe Gilbert (Quick-Step Floors), Gorka Izagirre (Bahrain-Merida), Marc Soler (Movistar), Domenico Pozzovivo (Bahrain-Merida), Adam Yates (Mitchelton-Scott) ou encore Robert Gesink (LottoNL-Jumbo), l’échappée géante a compté jusqu’à 10’36’’ minutes d’avance, avant de s’effriter, dans l’ultime difficulté du jour, point d’orgue de la journée : le Col du Portillon. Une montée sèche (8,6 km à 6,8 %), en terre espagnol, située à quelques kilomètres seulement de l’arrivée, qui s’est muée, comme on pouvait s’y attendre, en véritable tournant de cette première étape pyrénéenne.
Parti tour à tour, Gesink, Mollema, Alaphilippe, Soler et Yates ont distancé leur compagnon d’échappée, avant de voir le Britannique porter une estocade qui aurait pu être décisive, à trois kilomètres du sommet, si le coureur de la Mitchelton-Scott n’avait pas chuté dans la descente finale vers Bagnères-de-Luchon. Une mésaventure qui a profité à Alaphilippe, lancé à sa poursuite depuis le sommet du Portillon. Aérien en descente, le Français a dépassé un Yates touché mentalement par sa chute pour finalement le décrocher et s’en aller seul vers la victoire. Une victoire fêtée comme il se doit par son équipe et ses coéquipiers, décidemment conquis par les prestations éblouissantes d’Alaphilippe, qui quoi qu’il arrive, restera comme le grand bonhomme de ce Tour de France.
R.B.
Classement de la 16ème étape :
- Julian Alaphilippe (Quick-Step Floors) 5h13’22’’
- Gorka Izagirre (Bahrain-Merida) +15’’
- Adam Yates (Mitchelton-Scott) m.t.
- Bauke Mollema (Trek-Segafredo) m.t.
- Domenico Pozzovivo (Bahrain-Merida) +18’’
- Robert Gesink (Team LottoNL-Jumbo) +37’’
- Michael Valgren (Astana) +56’’
- Gregor Müjlberger (Bora-Hansgrohe) m.t.
- Marc Soler (Movistar) +1’10’’
- Pierre Latour (AG2R La Mondiale) +1’18’’
Classement général à l’issue de la 16ème étape :
- Geraint Thomas (Team Sky) 68h12’01’’
- Christopher Froome (Team Sky) +1’39’’
- Tom Dumoulin (Team Sunweb) +1’50’’
- Primoz Roglic (Team LottoNL-Jumbo) +2’38’’
- Romain Bardet (AG2R La Mondiale) 3’21’’
- Mikel Landa (Movistar) 3’42’’
- Steven Kruijswijk (Team LottoNL-Jumbo) +3’57’’
- Nairo Quintana (Movistar) +4’23’’
- Jakob Fuglsang (Astana) +6’14’’
- Daniel Martin (UAE-Team Emirates) +6’54’’