Une saison de cyclisme se définit par grandes périodes : les courses dites de rentrée que l’on associe souvent aux courses exotiques, les classiques de printemps, les grandes courses par étapes de l’été et les classiques de fin de saison, que ponctuent les Championnats du Monde. Quand le printemps se pointe timidement, c’est donc la campagne des classique qui s’annonce, à commencer par la première d’entre elles, la plus longue de l’année, Milan-San Remo. A l’heure où équipes et dirigeants se querellent sur le sujet de l’abolition des oreillettes (ce ne sera effectif sur les classiques que l’an prochain), symbole du monde de communication dans lequel nous vivons, la classicissima a su défier les temps pour préserver son caractère authentique. 298 kilomètres d’une ville à l’autre, une demi-douzaine de capi et une porte d’entrée dans la légende.
Certes, la via Roma n’accueille plus l’arrivée autrefois mythique de l’épreuve, et ceci depuis 2008, mais le Lungomare Italo Calvino voisin a rapidement trouvé sa place au terme de l’une des classiques les plus convoitées de l’année. Et si cette épreuve est aussi prisée, c’est qu’elle peut sourire à tous les types de coureurs, à condition d’exercer dans la catégorie des champions bien entendu. Car Milan-San Remo ne s’offre pas à n’importe qui, le palmarès est là pour en témoigner. Reste que le caractère imprévisible de cette classique qui se décide dans sa dernière heure peut convenir tantôt aux puncheurs qui sauraient mettre à profit les courtes mais rudes ascensions (la distance alors parcourue transforme ces talus de bord de mer en véritables casse-pattes), tantôt aux sprinteurs capables d’encaisser les montées vigoureuses qui précèdent l’arrivée, et qui se sont accaparés la classique depuis une bonne décennie.
L’avantage devrait encore aller dans le sens des finisseurs samedi. Pour une raison majeure : la majorité des équipes a fait d’un sprint massif son objectif. Les meilleurs sprinteurs sans exception seront d’ailleurs engagés dans la Primavera. Triple vainqueur à San Remo, Oscar Freire (Rabobank) devra défendre son titre face à Tyler Farrar, Heinrich Haussler et Thor Hushovd (Garmin), Mark Cavendish et Matthew Goss (HTC), Peter Sagan (Liquigas), Tom Boonen (Quick Step), Daniele Bennati (Leopard), Juan-José Haedo (Saxo Bank), Alessandro Petacchi (Lampre), Edvald Boasson-Hagen (Sky), Robbie McEwen (RadioShack), Romain Feillu (Vacansoleil), Yauheni Hutarovich (FDJ), Leonardo Duque (Cofidis), Allan Davis (Astana), Angel Vicioso (Androni Giocattoli), Francisco-José Ventoso (Movistar) et André Greipel (Omega Pharma).
Qui pourrait contester une arrivée massive ? La liste est mince mais bien suffisante ! Philippe Gilbert (Omega Pharma-Lotto), Michele Scarponi (Lampre-ISD) et Giovanni Visconti (Farnese Vini-Neri Sottoli) incarnent probablement les meilleures chances de voir un puncheur gicler à la faveur de la Cipressa (5,7 km à 4,1 %) à 22 kilomètres de l’arrivée ou du Poggio (3,7 km à 3,7 %) à 6,2 kilomètres de la ligne. Et parce qu’ils seront sans doute moins nombreux que d’ordinaire à sauter dans leurs roues, allez savoir si ça n’ira pas au bout cette fois-ci… Gare en outre à Enrico Gasparotto (Astana), Alessandro Ballan (BMC Racing Team), Vincenzo Nibali (Liquigas-Cannondale), Fabian Cancellara (Team Leopard-Trek), Rinaldo Nocentini (Ag2r La Mondiale), Bradley Wiggins (Team Sky), Sylvain Chavanel (Quick Step), Filippo Pozzato et Alexandr Kolobnev (Team Katusha). Voilà de quoi entretenir le suspense tout au long de cette longue course.
Les 10 derniers vainqueurs :
2010 : Oscar Freire (ESP, Rabobank)
2009 : Mark Cavendish (GBR, Team Columbia-HTC)
2008 : Fabian Cancellara (SUI, Team CSC)
2007 : Oscar Freire (ESP, Rabobank)
2006 : Filippo Pozzato (ITA, Quick Step-Innergetic)
2005 : Alessandro Petacchi (ITA, Team Milram)
2004 : Oscar Freire (ESP, Rabobank)
2003 : Paolo Bettini (ITA, Quick Step-Davitamon)
2002 : Mario Cipollini (ITA, Acqua & Sapone-Adria Mobil)
2001 : Erik Zabel (ALL, Telekom)
La liste des engagés :
| Rabobank (PBS) 1. Oscar Freire (ESP) 2. Lars Boom (PBS) 3. Michael Matthews (AUS) 4. Rick Flens (PBS) 5. Sebastiaan Langeveld (PBS) 6. Maarten Tjallingii (PBS) 7. Bram Tankink (PBS) 8. Maarten Wijnants (BEL) Acqua & Sapone (ITA) 11. Danilo Napolitano (ITA) Ag2r La Mondiale (FRA) 21. Rinaldo Nocentini (ITA) Androni Giocattoli (ITA) 31. Angel Vicioso (ESP) BMC Racing Team (USA) 41. Alessandro Ballan (ITA) Colnago-CSF Inox (IRL) 51. Sacha Modolo (ITA) Cofidis (FRA) 61. Leonardo Duque (COL) Euskaltel-Euskadi (ESP) 71. Daniel Sesma (ESP) Farnese Vini-Neri Sottoli (IRL) 81. Giovanni Visconti (ITA) |
FDJ (FRA)
91. William Bonnet (FRA) Geox-TMC (ESP) 101. Matthias Brändle (AUT) HTC-Highroad (USA) 111. Mark Cavendish (GBR) Team Katusha (RUS) 121. Filippo Pozzato (ITA) Lampre-ISD (ITA) 131. Alessandro Petacchi (ITA) Liquigas-Cannondale (ITA) 141. Vincenzo Nibali (ITA) Movistar Team (ESP) 151. Marzio Bruseghin (ITA) Omega Pharma-Lotto (BEL) 161. Philippe Gilbert (BEL) Astana (KAZ) 171. Allan Davis (AUS) |
Quick Step (BEL)
181. Tom Boonen (BEL) Saxo Bank-SunGard (DAN) 191. Baden Cooke (AUS) Team Sky (GBR) 201. Bradley Wiggins (GBR) Garmin-Cervélo (USA) 211. Thor Hushovd (NOR) Team Leopard-Trek (LUX) 221. Fabian Cancellara (SUI) RadioShack (USA) 231. Robbie McEwen (AUS) Vacansoleil-DCM (PBS) 241. Borut Bozic (SLO) |
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