L’Andalousie, que le peloton du Tour d’Espagne visite jusqu’à mercredi, est vraiment une vacherie pour commencer un Grand Tour qui se déroule en période estivale ! D’abord parce que la chaleur qui y règne, une véritable fournaise, n’est pas très appropriée à la pratique d’efforts tels que ceux que requièrent le cyclisme. Ensuite parce que la région méridionale de l’Espagne est truffée de routes escarpées qui ont tôt fait de durcir les mollets. Ce n’est évidemment pas ici que va se décider le sort de la Vuelta mais il est incontestable que ces premières étapes marqueront les organismes au fil des jours à venir. Dès à présent d’ailleurs, on doit voir les meilleurs se démarquer dans une course qui va demander beaucoup de fraîcheur de la part de ceux qui souhaiteront se battre pour le Maillot Rouge de leader du classement général.
La troisième étape n’a rien d’une grande étape de montagne, mais la répartition de ses difficultés est telle qu’on garantit ce matin au peloton qu’il va souffrir tout au long des 157,3 kilomètres séparant Marbella de Malaga. Placé à la sortie de la ville-départ, le Puerto de Ojen (8,7 km à 4,9 %) se présente tel un tremplin pour les attaquants matinaux, et les sprinteurs cueillis à froid, à l’image du leader du classement général Mark Cavendish (Team HTC-Columbia), sont mis en difficulté dès le départ. Personne ne souhaite vraiment laisser partir la bonne échappée dans cette ascension, qui offre l’occasion également d’aller chercher de premiers points précieux au classement de la montagne. Alors on grimpe à vive allure et les moins aguerris se retrouvent à l’arrière : Mark Cavendish vogue en galère.
La première difficulté franchie, le peloton baisse sa garde et la bonne échappée peut prendre corps. Au 35ème kilomètre, ce sont sept coureurs qui giclent : Mikaël Chérel (FDJ), Blel Kadri (Ag2r La Mondiale), Egoi Martinez (Euskaltel-Euskadi), Serafin Martinez (Xacobeo-Galicia), Javier Ramirez (Andalucia-CajaSur), Niki Terpstra (Team Milram) et Jelle Vanendert (Omega Pharma-Lotto). Aujourd’hui encore, un vrai cagnard pèse sur la course. Chaque petit coin d’ombre est avidement recherché par les coureurs, qui donnent là la priorité de leurs trajectoires. L’Andalousie est le pays de la soif, mieux vaut ne pas oublier de s’hydrater correctement sous peine de le payer cash. Le peloton profite de la présence en tête de sept éclaireurs pour souffler un peu avant un final plus ardu. Il autorise les hommes de tête à le précéder d’un peu plus de neuf minutes.
Lâché, Andy Schleck confirme qu’il n’est pas venu jouer une place au général.
On s’approche alors de la partie finale de cette troisième étape, marquée dans un premier temps par l’escalade du Puerto del Leon (15,8 km à 5,4 %), dont le sommet est situé à 37 kilomètres de l’arrivée. Là, dans la longue ascension sous un soleil de plomb, l’Espagnol Serafin Martinez s’isole. Il abandonne ses six compagnons d’échappée, Mikaël Chérel, Blel Kadri, Egoi Martinez, Javier Ramirez, Niki Terpstra et Jelle Vanendert, pour tenter de rallier seul la ligne d’arrivée, une fois avoir basculé seul en tête au sommet du col et s’être assuré le gain du Maillot à Pois de meilleur grimpeur du Tour d’Espagne. Un autre candidat amplement déclaré à ce maillot distinctif est David Moncoutié (Cofidis). Déjà, il passe à l’action dans ce premier col important de la Vuelta. Il contre et s’en va chercher ses premiers points.
Dans le peloton, la grimpée à un rythme relativement soutenu du Puerto del Leon, conjuguée à la canicule qui s’est installée en Andalousie, a fait céder plus d’un coureur. Andy Schleck (Team Saxo Bank) confirme qu’il est hors du coup pour une place au classement général. Il est cité parmi les premières victimes de la pente. Les autres favoris se maintiennent dans un peloton réduit à une soixantaine d’unités, lancé à la poursuite du dernier rescapé de l’échappée matinale, le valeureux Serafin Martinez. L’Espagnol se présente dans Malaga avec un avantage encore intéressant, mais il lui reste malheureusement une difficulté à surmonter, l’ascension conduisant vers le Château de Gibralfaro : 1800 mètres à 5,6 %. Martinez entame la dernière montée avec 25 secondes d’avance sur le peloton, mais il sera rejoint sous la flamme rouge.
Les puncheurs prennent tout de suite le relais. Vincenzo Nibali (Liquigas-Doimo) présume un peu de ses forces en étirant le peloton de loin, mais il fait surtout l’affaire de Philippe Gilbert (Omega Pharma-Lotto), qui démarre à 500 mètres du but. Un peu loin peut-être, car Joaquin Rodriguez (Team Katusha) réagit et oblige le Wallon à ne pas fléchir avant le sommet, ce qu’il parvient à faire avec brio pour remporter la troisième étape et prendre du même coup possession du Maillot Rouge. Du côté des favoris, Joaquin Rodriguez marque déjà les esprits en prenant la 2ème place à 3 secondes, reprenant 10 secondes à Igor Anton (Euskaltel-Euskadi), troisième à Malaga, 12 secondes à Nibali et Roche, 15 secondes à Menchov, 16 secondes à Mosquera, Arroyo, Tondo et Frank Schleck, 22 secondes à Luis-Leon Sanchez et 27 secondes à Kreuziger et Sastre. Ce n’est pas déterminant mais ça a tout de même valeur d’enseignements.
Demain mardi, la quatrième étape se disputera entre Malaga et Valdepeñas de Jaen (183,7 km).
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Classement 3ème étape :
1. Philippe Gilbert (BEL, Omega Pharma-Lotto) les 157,3 km en 4h06’12 »
2. Joaquin Rodriguez (ESP, Team Katusha) à 3 sec.
3. Igor Anton (ESP, Euskaltel-Euskadi) à 13 sec.
4. Vincenzo Nibali (ITA, Liquigas-Doimo) à 15 sec.
5. Grega Bole (SLO, Lampre-Farnese Vini) m.t.
6. Nicolas Roche (IRL, Ag2r La Mondiale) m.t.
7. Denis Menchov (RUS, Rabobank) à 18 sec.
8. Ezequiel Mosquera (ESP, Xacobeo-Galicia) à 19 sec.
9. David Arroyo (ESP, Caisse d’Epargne) m.t.
10. Arthur Vichot (FRA, FDJ) m.t.
Classement complet
Classement général :
1. Philippe Gilbert (BEL, Omega Pharma-Lotto) en 8h55’56 »
2. Joaquin Rodriguez (ESP, Team Katusha) à 14 sec.
3. Kanstantin Sivtsov (BLR, Team HTC-Columbia) à 22 sec.
4. Tejay Van Garderen (USA, Team HTC-Columbia) à 26 sec.
5. Vincenzo Nibali (ITA, Liquigas-Doimo) à 28 sec.
6. Peter Velits (SVQ, Team HTC-Columbia) m.t.
7. Igor Anton (ESP, Euskaltel-Euskadi) à 35 sec.
8. Xavier Tondo (ESP, Cervélo TestTeam) m.t.
9. Frank Schleck (LUX, Team Saxo Bank) à 36 sec.
10. Xavier Florencio (ESP, Cervélo TestTeam) à 41 sec.
Classement complet
Classement par points :
1. Philippe Gilbert (BEL, Omega Pharma-Lotto) 25 pt
2. Yauheni Hutarovich (BLR, FDJ) 25 pt
3. Joaquin Rodriguez (ESP, Team Katusha) 20 pt
4. Mark Cavendish (GBR, Team HTC-Columbia) 20 pt
5. Igor Anton (ESP, Euskaltel-Euskadi) 16 pt
6. Tyler Farrar (USA, Garmin-Transitions) 16 pt
7. Vincenzo Nibali (ITA, Liquigas-Doimo) 14 pt
8. Alessandro Petacchi (ITA, Lampre-Farnese Vini) 14 pt
9. Grega Bole (SLO, Lampre-Farnese Vini) 12 pt
10. Manuel Cardoso (POR, Footon-Servetto) 12 pt
Classement de la montagne :
1. Serafin Martinez (ESP, Xacobeo-Galicia) 13 pt
2. David Moncoutié (FRA, Cofidis) 6 pt
3. Niki Terpstra (PBS, Team Milram) 5 pt
4. Egoi Martinez (ESP, Euskaltel-Euskadi) 5 pt
5. Mickaël Delage (FRA, Omega Pharma-Lotto) 3 pt
6. Mikaël Chérel (FRA, FDJ) 2 pt
7. Javier Ramirez (ESP, Andalucia-CajaSur) 1 pt
8. Blel Kadri (FRA, Ag2r La Mondiale) 1 pt
9. Johnnie Walker (AUS, Footon-Servetto) 1 pt
Classement par équipes :
1. Team HTC-Columbia (USA) en 26h20’52 »
2. Team Katusha (RUS) à 5 sec.
3. Omega Pharma-Lotto (BEL) à 8 sec.
4. Caisse d’Epargne (ESP) à 15 sec.
5. Liquigas-Doimo (ITA) à 18 sec.
6. Cervélo TestTeam (SUI) à 20 sec.
7. Lampre-Farnese Vini (ITA) à 32 sec.
8. Euskaltel-Euskadi (ESP) à 1’33 »
9. Rabobank (PBS) à 1’41 »
10. Astana (KAZ) à 1’42 »