Retour vers un schéma classique de début de Tour. Après le tumulte des derniers jours, le peloton a retrouvé la tranquillité sur les routes rectilignes du pays Champenois. Pas de chutes collectives, pas de conditions dantesques, un rythme piano piano, et une échappée rattrapée dans les derniers kilomètres, comme prévu, la lutte pour la victoire d’étape n’a donc pas échappé au scénario du sprint massif, le premier qui ait concerné l’ensemble du peloton. Et comme dimanche, Alessandro Petacchi (Lampre-Farnese Vini) a tiré son épingle du jeu dans un sprint qu’il a maitrisé de main de maître, avec la même vista qui le caractérisait quand il était encore au paroxysme de sa carrière.
Sous le soleil écrasant des premiers jours de juillet, cinq courageux ne veulent pas rester à l’ombre du peloton. Deux anciens champions de France, Dimitri Champion (AG2R La Mondiale) et Nicolas Vogondy (Bbox Bouygues Telecom), Francis de Greef (Omega Pharma-Lotto), Inaki Isasi (Euskaltel-Euskadi ) et Ivan Mayoz (Footon-Servetto). L’écart ne franchira jamais la barre des trois minutes. Pourtant, le peloton ne musarde pas, mais les échappés calent leur allure sur celle du peloton. Cette tactique permet aux cinq hommes d’avoir la capacité de répondre à la poursuite du peloton, tant et si bien que l’écart ne fond pas comme neige au soleil sur les routes surchauffées de la Champagne. La faute à des équipes de sprinteurs qui ne mettent qu’un ou deux hommes en tête du peloton pour contrôler la fugue. A 20 kilomètres, fini de rire. Les Columbia entrent en scène.
Le long des champs de blés en openfield, un vrai match s’installe entre le club des cinq, où l’entente est parfaite, et les coéquipiers de Cavendish (HTC-Columbia). A 13 kilomètres, les cinq ne possèdent plus que 24 secondes. A 7 kilomètres, ils ont toujours 15 secondes de bénéfice. Le duel est haletant. On se prend à rêver d’un nouveau final à suspense. Mais, à 3 kilomètres du but, le mano à mano rend son verdict. Les derniers coups de boutoirs de Dimitri Champion n’y changent rien, les cinq sont revus dans les faubourgs de Reims.
Les Columbia peuvent alors installer leur locomotive. Mais, Danilo Hondo (Lampre-Farnese Vini) vient troubler le bel ordonnancement et déstabilise la tête du peloton. Cavendish doit s’employer pour garder sa position dans la roue de son poisson-pilote, Mark Renshaw. Thor Hushovd (Cervélo) et Edvald Boassen Hagen (Team Sky) sont en embuscade, mais le rythme ralentit aux 300 mètres. Petacchi en profite pour déborder et surgir, comme il l’avait fait à Bruxelles. Hushovd est pris de court, Boassen Hagen marque le pas, Cavendish craque et Julian Dean (Garmin-Transitions) revenu en trombe, réagit trop tard. Dimanche, à l’arrivée à Bruxelles, beaucoup mettaient le retour de Petacchi sur le compte des chutes qui avaient émaillé le final d’étape. Le sprinteur italien vient tout simplement de faire mentir ses détracteurs.
Classement de l’étape 4 :
1. Alessandro Petacchi (ITA, Lampre)
2. Julian Dean (NZL, Garmin-Transitions)
3. Edvald Boassen Hagen (NOR, Team Sky)
4. Robbie McEwen (AUS, Katusha)
5. Robert Hunter (AFS, Garmin-Transitions)
6. Sébastien Turgot (FRA, Bbox Bouygues Télécom)
7. José Joaquim Rojas (ESP, Caisse d’Epargne)
8. Daniel Oss (ITA, Liquigas)
9. Thor Hushovd (NOR, Cervélo)
10.Oscar Freire (ESP, Rabobank) t.m.t
Classement complet
Classement général :
1. Fabian Cancellara (SUI, Saxo Bank)
2. Geraint Thomas (GBR, Team Sky) à 23sec.
3. Cadel Evans (AUS, BMC-Racing) à 39sec.
4. Ryder Hesjedal (CAN, Garmin-Transitions) à 46sec.
5. Sylvain Chavanel (FRA, Quick Step) à 1’01 »
6. Andy Schleck (LUX, Saxo Bank) à 1’09 »
7. Thor Hushovd (NOR, Saxo Bank) à 1’19 »
8. Alexandre Vinokourov (KAZ, Astana) à 1’31 »
9. Alberto Contador (ESP, Astana) à 1’40 »
10.Jurgen Van Den Broeck (BEL, Omega Pharma-Lotto) à 1’42 »