Alors que le mois d’août a cédé sa place à septembre, la saison cycliste entre en phase terminale. Oubliée l’insolente domination de Tom Boonen dans les classiques du Nord, pardonnée la défaillance de Philippe Gilbert lors des Ardennaises, pendu sur un cintre le maillot jaune de Bradley Wiggins et rangées au fond d’un tiroir les médailles olympiques, les coureurs peuvent se concentrer sur leurs dernières échéances. Entre Vuelta, Tour de Lombardie et classiques canadiennes, le dernier grand objectif du peloton est, sans aucun doute, le championnat du Monde de Valkenburg. Sur un parcours similaire à celui de l’Amstel Gold Race, l’ensemble des coureurs espère être présent pour porter haut les couleurs de leur pays.
Après un Tour de France éprouvant, les coureurs, souvent fatigués, peinent parfois à retrouver une bonne condition. Sylvain Chavanel (Omega Pharma-Quick Step) a connu des difficultés pour retrouver une bonne condition pour ces derniers mois de l’année. « Après mon abandon au Tour, je suis revenu trop vite en forme » explique le champion de France contre-la-montre. Une avance au calendrier qu’il a payé après sa belle deuxième place sur les routes de l’Eneco Tour. C’est donc à la recherche d’un second souffle que le coureur tricolore a pris le départ du Grand Prix de Plouay. « Je vais encore rouler les deux classiques canadiennes pour être en forme pour les championnats du monde en ligne et contre-la-montre » a-t-il indiqué lors de la classique française.
Pour certains coureurs, être en forme pour les Mondiaux est une chose, mais convaincre le sélectionneur national en est une autre. Du côté belge, Jurgen Roelandts (Lotto-Belisol), 7ème de la course olympique et 5ème des derniers mondiaux de Copenhague, est un habitué de l’équipe nationale. Pas encore sûr de sa sélection, il espère convaincre Carlos Bomans, le sélectionneur belge. « Je sais que ma participation dépendra de mes résultats lors des deux courses que je disputerai au Canada. S’ils sont bons, je devrais faire partie de l’équipe belge » Tout comme le coureur flamand, Mickaël Delage vise une place aux côtés de Sylvain Chavanel et de Thomas Voeckler (Team Europcar). « Ce sera au sélectionneur d’en décider, mais je pense que je peux apporter un plus à l’équipe et je vais essayer de le convaincre » déclare le Français, en négociation avec Laurent Jalabert.
Le championnat du Monde, objectif ultime de cette fin de saison, exige une préparation minutieuse. Entre Vuelta et dernières classiques d’un jour, le cœur des candidats au maillot arc-en-ciel balance. Il y a un an, Philippe Gilbert (BMC Racing Team) avait privilégié les courses d’un jour afin d’asseoir définitivement sa domination au sommet du classement WorldTour. Cette année, le champion belge s’est dirigé vers les routes espagnoles. « La meilleure des préparations pour les championnats du monde est le Tour d’Espagne. Grâce aux trois semaines de courses, je devrais arriver au mieux à Valkenburg » affirme-t-il. Même si bon nombre de favoris au sacre mondial ont parcouru les routes ibériques, tous les prétendants au titre n’ont pas choisi cette formule. Peter Sagan (Liquigas-Cannondale), Luis-Leon Sanchez (Rabobank), Simon Gerrans (Orica-GreenEdge) ou Greg Van Avermaet (BMC Racing Team), équipier et compatriote de Philippe Gilbert, comptent sur une préparation basée sur les courses au Canada. « J’espère réaliser de belles prestations sur ces épreuves pour arriver au sommet de ma forme à Valkenburg » explique le second du Grand Prix Québec. Pourtant, même si le niveau élevé des courses WorldTour peut permettre une bonne préparation, la Vuelta semble rester la meilleure solution. Les coureurs évitent de longs déplacements et doivent être tous les jours en forme.
Sélectionnés et bien préparés, les coureurs qui seront présents aux Mondiaux fondent beaucoup d’espoirs. Dans le clan belge, l’enthousiasme est de rigueur. Nick Nuyens (Team Saxo Bank-Tinkoff Bank) est assez confiant : « le parcours nous convient très bien et notre équipe nationale devrait être forte à Valkenburg, cela pourrait nous permettre de gagner. » Son compatriote Greg Van Avermaet montre les mêmes ambitions. « Les championnats sont clairement un but pour moi. J’espère pouvoir gagner avec un coureur de l’équipe belge » affirme-t-il. De plus, le dernier vainqueur de Paris-Tours indique que « le public pourrait jouer un rôle favorable vu la faible distance entre la Belgique et les Pays-Bas. »
Cependant, il n’y a pas que l’équipe noire-jaune-rouge qui a fait de cette course un objectif. Du côté français, Samuel Dumoulin compte bien être présent pour aider ses leaders, Thomas Voeckler et Sylvain Chavanel, à réaliser de belles choses.
Alors, qu’ils soient Belges, Français, Espagnols ou Italiens, tous les coureurs espèrent être présents et en pleine forme pour mener leur pays à une victoire mondiale.-Pol Loncin