Le Grand Prix de Montréal, c’est la revanche du Grand Prix de Québec. C’est l’occasion pour les espoirs frustrés de s’épanouir sur une course similaire. C’est également la chance de remporter une épreuve du calendrier WorldTour. C’est surtout la possibilité de briller aux yeux des sélectionneurs nationaux qui ne se sont pas encore décidés pour les championnats du Monde de Valkenburg, et ainsi d’être du voyage vers les Pays-Bas pour défendre ses chances d’emporter le maillot arc-en-ciel. En somme, l’enjeu de ce Grand Prix de Montréal était bien plus grand que la victoire, déjà prestigieuse en soi, d’une épreuve du calendrier international. C’est pourquoi se mettre en avant sur cette course était primordial pour de nombreux coureurs.
Le départ, donné sur l’avenue du Parc, a vu un début de course rapide. Le premier attaquant du jour est George Bennett (RadioShack-Nissan). Après quatre tours du circuit de 12,1 kilomètres, une échappée parvient enfin à prendre forme. Initiée par Manuele Boaro (Saxo Bank-Tinkoff Bank), la tête de course devient bientôt un trio, lorsque le coureur est rejoint par Egoi Martinez (Euskaltel-Euskadi) et Cyril Gautier (Team Europcar). Ils auront jusqu’à six minutes d’avance, et passent la grande majorité de la course seuls en tête, sans vraiment avoir grand espoir d’aller jusqu’au bout. Alors que le rythme de course accélère, Boaro est distancé par ses compagnons avant d’être rattrapé par le peloton, secoué d’attaques. Gautier et Martinez seront eux aussi finalement repris après 148 kilomètres d’échappée.
Au pied de la dernière ascension de la côte de Camilien, le peloton est encore groupé. C’est Lars-Petter Nordhaug (Team Sky) qui parvient à fournir l’effort nécessaire pour s’extraire du groupe, emmenant avec lui Edvald Boasson-Hagen, son coéquipier, et une vingtaine de coureurs. Mais Nordhaug est bien décidé à remporter la victoire. Après de multiples attaques dans le groupe de tête, il s’en extirpe, et seuls Moreno Moser (Liquigas-Cannondale) et Alexandr Kolobnev (Team Katusha) réussissent à le rejoindre. La victoire finale se jouera donc entre ces trois-là.
Le sprint se dispute avec un vent de face, et, à ce jeu-là, c’est Nordhaug le plus fort. Le Norvégien de 28 ans franchi la ligne d’arrivée avec deux secondes d’avances sur Moser, qui fait deuxième, et Kolobnev, qui complète le podium. C’est la deuxième victoire de Nordhaug cette saison, après son succès au Trophée Deià et lors de la troisième étape du Tour du Danemark. C’est également le deuxième succès du Team Sky aujourd’hui, après la victoire de Luke Rowe sur le Tour de Grande-Bretagne. Derrière, Simon Gerrans (Orica-GreenEdge), vainqueur à Québec, s’adjuge la 4ème place devant Boassen-Hagen. Cyril Gautier s’offre quant à lui le Grand Prix de la Montagne.
Classement :
1. Lars Petter Nordhaug (NOR, Team Sky) en 5h28’29 »
2. Moreno Moser (ITA, Liquigas-Cannondale) à 2 sec.
3. Alexandr Kolobnev (RUS, Team Katusha) m.t.
4. Simon Gerrans (AUS, Orica-GreenEdge) à 4 sec.
5. Edvald Boasson-Hagen (NOR, Team Sky) m.t.
6. Björn Leukemans (BEL, Vacansoleil-DCM) m.t.
7. Jurgen Roelandts (BEL, Lotto-Belisol) m.t.
8. Rui Alberto Faria Da Costa (POR, Movistar Team) m.t.
9. Luca Paolini (ITA,Team Katusha) m.t.
10. Tony Gallopin (FRA, RadioSchack-Nissan) m.t.