Certes, l’enthousiasme n’est pas le même qu’au départ du Giro ou du Tour, certes, le Tour d’Espagne n’a pas le prestige ou le statut de ses homologues français et italien, mais il y a toujours une certaine excitation au moment de voir s’élancer le troisième et dernier Grand Tour de la saison. Cette excitation a eu le moment de monter toute la journée puisque c’est en toute fin d’après-midi selon l’horloge espagnole (on dira de notre côte en début de soirée) que le coup d’envoi de cette 1ère étape de la 68ème édition de la Vuelta est donné en Galice, à Vilanova de Arousa pour 27 petits kilomètres à parcourir en équipes dans les rues galiciennes. Plus qu’une étape destinée à créer les premiers écarts, ce chrono doit avant tout servir à désigner le premier porteur du maillot rouge de cette édition annoncée explosive.
La Grande Boucle s’est offert un départ fantastique et insulaire en s’élançant de Porto-Vecchio, le cadre offert à Vilanova de Arousa est tout aussi idyllique et maritime. Là où tous les suiveurs avaient pris leurs quartiers sur un paquebot pour les trois premières étapes en juillet, ce sont les coureurs eux-mêmes qui s’élancent depuis la mer, amenés sur la rampe par un bateau à moteur. Un pont enjambant l’océan permet aux équipes de rentrer sur la terre ferme pour les 27 kilomètres dans un exercice toujours particulier. Si on s’élance du bord de mer, on rentre rapidement dans les terres. Direction un parcours urbain qui abrite du vent les équipes lancées à toute vitesse dans cette belle région du nord-ouest de l’Espagne qui possède une identité propre et bien prononcée et un folklore bien particulier.
Il est écrit que cette 68ème édition ne sera pas comme les autres. Elle proposera en tout onze arrivées au sommet, la première dès demain, mais ce chrono par équipes est lui aussi tout à fait spécifique. Les chronos du Giro et du Tour avaient favorisé les gros moteurs et les équipes rompues à cet exercice, celui de la Vuelta sera d’un autre genre. Urbain, il comprend plusieurs belles courbes, quelques faux plats, et même quelques ruelles pavées. On est donc bien loin des longues lignes droites qui avaient permis au Team Sky et à Orica-GreenEdge de dominer les chronos par équipes d’Ischia et de Nice.
Les champions du monde battus par RadioShack puis par Astana
Il est 18h45 quand le Team NetApp-Endura s’élance, première des 22 équipes à prendre le départ. Invités pour la première fois par les organisateurs espagnols, un peu plus d’un an après leur premier Grand Tour en Italie, les Allemands ont fait de cette Vuelta un objectif à part entière. Le contre-la-montre par équipes leur plait, eux qui avaient remporté un exercice du genre sur la Semaine Coppi Bartali l’an dernier, et ils vont fixer le premier temps de référence sur lequel quelques équipes de renom comme BMC vont venir se casser les dents. Ce sont finalement les champions du monde de la spécialité Omega Pharma-Quick Step qui, emmenés par un Tony Martin des grands jours, vont les déloger du hotseat sur lequel ils sont tous installés.
Il faudra attendre que les toutes dernières équipes s’élancent pour voir les formations venir titiller le temps des Belges. Il ne fait vite aucun doute que la victoire se jouera entre les hommes de Patrick Lefevere, les RadioShack-Leopard qui peuvent compter sur Fabian Cancellara et les surprenants Astana, qui, sans avoir de gros rouleurs, font preuve d’une belle cohésion d’équipe. Et surprise, ce sont les Kazakhs qui s’en sortent le mieux. Ils battent largement le chrono intermédiaire d’OPQS et résistent bien sur la fin du parcours. Coupant la ligne le premier, Janez Brajkovic sera le premier à endosser le maillot rouge de leader de cette 68ème édition. Un dernier cadeau offert par Alexandre Vinokourov au Slovène dont le contrat s’arrête en fin d’année et qui ne devrait pas être reconduit.
Ce maillot de leader, l’ancien vainqueur du Critérium du Dauphiné pourra le défendre dès demain avec la première des onze arrivées au sommet. Plus que la prise de la tunique rouge, le collectif kazakh peut se réjouir d’avoir pris du temps sur tous les adversaires directs de Vincenzo Nibali pour la victoire finale à Madrid dans trois semaines. Bien sûr, la poignée de secondes prise aujourd’hui pourrait être anodine et n’avoir aucun impact sur le général final, mais l’Italien envoie un signal fort. Alejandro Valverde concède déjà près d’une demi-minute au Squale, mais le grand perdant du trio de favoris se nomme Joaquim Rodriguez dont l’équipe Katusha n’a pas su se mettre dans le rythme et qui concède finalement 59 secondes. C’est peu et déjà beaucoup à la fois.
Demain, la Vuelta prend déjà de la hauteur avec l’arrivée au sommet à l’Alto do Monte da Groba.
Classement 1ère étape :
1. Astana (KAZ) en 29’59 »
2. Radioshack-Leopard (LUX) à 10 sec.
3. Omega Pharma-Quick-Step (BEL) à 16 sec.
4. Team Sky (GBR) à 22 sec.
5. Movistar Team (ESP) à 29 sec.
6. Team Saxo-Tinkoff (DAN) à 32 sec.
7. Team NetApp-Endura (ALL) à 35 sec.
8. BMC Racing Team (USA) à 36 sec.
9. Orica-GreenEdge (AUS) à 45 sec.
10. Belkin (PBS) à 49 sec.
Classement général :
1. Janez Brajkovic (SLO, Astana) en 29’59 »
2. Vincenzo Nibali (ITA, Astana) m.t.
3. Paolo Tiralongo (ITA, Astana) m.t.
4. Jakob Fuglsang (DAN, Astana) m.t.
5. Andriy Grivko (UKR, Astana) m.t.
6. Tanel Kangert (EST, Astana) m.t.
7. Fabian Cancellara (SUI, RadioShack-Leopard) à 10 sec.
8. Haimar Zubeldia (ESP, RadioShack-Leopard) m.t.
9. Markel Irizar (ESP, RadioShack-Leopard) m.t.
10. Robert Kiserlovski (CRO, RadioShack-Leopard) m.t.
Classement par équipes :
1. Astana (KAZ) en 29’59 »
2. Radioshack-Leopard (LUX) à 10 sec.
3. Omega Pharma-Quick-Step (BEL) à 16 sec.
4. Team Sky (GBR) à 22 sec.
5. Movistar Team (ESP) à 29 sec.
6. Team Saxo-Tinkoff (DAN) à 32 sec.
7. Team NetApp-Endura (ALL) à 35 sec.
8. BMC Racing Team (USA) à 36 sec.
9. Orica-GreenEdge (AUS) à 45 sec.
10. Belkin (PBS) à 49 sec.