Voici le joli mois de mai, avec ses coutumes et ses traditions. Le premier jour de mai, c’est défilé pour les uns, muguet pour les autres… saucisses pour les amateurs de cyclisme ! Comme chaque année, Francfort organise son Grand Prix cycliste, le plus bel événement cycliste d’Allemagne, le plus populaire aussi. Un rendez-vous qui se considère comme la dernière semi-classique de printemps, à l’image d’un Trophée Laigueglia qui aime à dire, en février, qu’il est quant à lui le premier de la série. Bref, c’est incontournable, et ça l’est d’autant plus pour un champion allemand de la trempe de Tony Martin (Omega Pharma-Quick Step), lourdement accidenté il y a trois semaines après avoir été renversé par un véhicule… mais déjà remis de ses fractures au visage et d’une petite fracture de l’épaule gauche. L’Allemand fait son retour !
En mai, fais ce qu’il te plaît, dit le dicton. Tony Martin le prend au mot. On avait promis la pluie aux coureurs, c’est un soleil splendide qui rayonnera toute la journée au-dessus de Francfort et des 200 kilomètres du Grand Prix. Il n’en faut pas plus pour décupler l’énergie de Tony Martin. Une échappée matinale composée de six coureurs (Armee, Forberger, Hollenstein, Kushynski, Pfingsten et Schröder) rejointe au début de la seconde moitié de la course, le champion du monde du contre-la-montre commence à s’agiter. On le voit à l’attaque à moult reprises, riche d’une vitalité débordante. Sans retenue, l’Allemand accélère, attaque, et finit par sortir seul à 45 kilomètres de l’arrivée. Le peloton s’est fractionné et Tony Martin profite de l’instant pour creuser l’écart. Son pari est audacieux car il reste une grosse heure de course, mais l’Allemand insiste. Epatant, il va résister 20 kilomètres seul en tête. Trois coureurs seulement le reverront.
A 25 kilomètres du but, Tony Martin est rejoint par Sergey Firsanov (Rusvelo), Moreno Moser et Dominik Nerz (Liquigas-Cannondale). A quatre, un retour du peloton, toujours découpé en deux, est définitivement exclu. Le Grand Prix de Francfort se jouera entre eux. Tony Martin, qui ne porte plus une trace de l’accident dont il a été victime mi-avril, si ce n’est un bandage rouge vif qui enserre son épaule gauche et se termine sur son biceps, a déjà trop donné. Les Liquigas sont avantagés tant numériquement qu’athlétiquement. Il n’y aura qu’une attaque passé la flamme rouge, déclenchée par Moreno Moser. Le jeune Italien, 21 ans, qu’on avait précisément découvert en lever de rideau sur les semi-classiques à Laigueglia, sème ses trois compagnons d’échappée à quelques hectomètres du but. Son coéquipier Dominik Nerz offre le doublé à la formation italienne. Sergey Firsanov complète le podium devant Tony Martin, 4ème.
Classement :
1. Moreno Moser (ITA, Liquigas-Cannondale) les 200 km en 4h54’15 » (40,8 km/h)
2. Dominik Nerz (ALL, Liquigas-Cannondale) à 6 sec.
3. Sergey Firsanov (RUS, Rusvelo) m.t.
4. Tony Martin (ALL, Omega Pharma-Quick Step) m.t.
5. Andre Greipel (ALL, Lotto-Belisol) à 24 sec.
6. Alexander Kristoff (NOR, Team Katusha) m.t.
7. John Degenkolb (ALL, Argos-Shimano) m.t.
8. Daniel Schorn (AUT, Team NetApp) m.t.
9. Daniele Ratto (ITA, Liquigas-Cannondale) m.t.
10. Aleksejs Saramotins (LET, Cofidis) m.t.