Sa volonté affichée de se renouveler ne signifie pas que le Tour de Turquie se détourne de ses classiques. Au même titre que les arrivées à Elmali hier, à Selçuk demain ou encore celle d’Istanbul placée cette année en ouverture des débats, l’arrivée à Marmaris constitue traditionnellement un point de passage obligé pour l’épreuve turque. Et pour tous les sprinteurs encore en lice après la première arrivée au sommet, l’enjeu était de taille : succéder à André Greipel et Mark Cavendish, vainqueurs ces deux dernières années dans la station balnéaire située au sud-ouest de la Turquie. Une chose était certaine, André Greipel ne doublerait pas, lui qui a préféré quitter la route du Tour de Turquie hier pour mieux préparer le Grand Départ du Giro dans un peu plus d’une semaine.
A en juger par les premières arrivées massives du Tour de Turquie qu’ils ont dominées tant collectivement qu’individuellement, l’arrivée à Marmaris sacrerait en toute logique un coureur italien. Cette fois encore, le podium sera 100 % transalpin en dépit des efforts de David Belda (Team Roth), Pawel Cieslik (Verva ActiveJet), Florain Gaugl (Hrinkow Advarics), Bram Nolten (Parkhotel-Valkenburg) et Leszek Plucinski (CCC Sprandi Polkowice) qui ont tout fait pour échapper au scénario inéluctable d’un sprint massif. En l’absence de son leader, Greg Henderson (Lotto-Soudal) a lui aussi tenté de tenir tête au peloton dans le final. Sorti dans la dernière descente qui permettait de plonger sur la baie de Marmaris, le Néo-Zélandais crée un petit écart qui n’est cependant pas suffisant. Le lanceur d’André Greipel s’avoue vaincu peu après la flamme rouge.
Dans ce final technique, fait notamment de deux virages à angle droit et de l’emprunt d’une chaussée très étroite, le placement est primordial. Quand le peloton vire pour la dernière fois sur une route large en partie pavée à 500 mètres de la ligne, l’avantage va à Manuel Belletti (Southeast-Venezuela), emmené par deux de ses coéquipiers. Mais les Lampre-Merida vont donner une leçon à leur compatriote. Passé maître dans l’art de lancer les sprints, Roberto Ferrari ramène Sacha Modolo à l’avant à 400 mètres de l’arrivée avant de lancer son leader à 200 mètres de la ligne. Intelligemment, le poisson-pilote s’écarte légèrement une fois son travail terminé, sans laisser un trou suffisant qui permettrait à Manuel Belletti de s’y faufiler. Le coureur de Southeast est contraint de lancer son sprint avec un temps de retard. Ce qui permet à Sacha Modolo de conserver quelques mètres d’avance sur la ligne.
Le Tour de Turquie se conclut demain entre Marmaris et Selcuk (201,7 km).
Classement 7ème étape :
1. Sacha Modolo (ITA, Lampre-Merida) les 128,6 km en 3h15’14 » (39,5 km/h)
2. Manuel Belletti (ITA, Southeast-Venezuela)
3. Marco Zanotti (ITA, Parkhotel-Valkenburg)
4. Grzegorz Stepniak (POL, CCC Sprandi Polkowice)
5. Daniele Colli (ITA, Nippo-Vini Fantini)
6. Alberto Cecchin (ITA, Team Roth)
7. Ahmet Orken (TUR, Torku Sekerspor)
8. Kris Boeckmans (BEL, Lotto-Soudal)
9. Roberto Ferrari (ITA, Lampre-Merida)
10. Domingos Gonçalves (POR, Caja Rural-Seguros RGA)
Classement général :
1. José Gonçalves (POR, Caja Rural-Seguros RGA) en 26h45’15 »
2. David Arroyo (ESP, Caja Rural-Seguros RGA) à 18 sec.
3. Nikita Stalnov (KAZ, Astana City) à 46 sec.
4. Luis Mas (ESP, Caja Rural-Seguros RGA) à 2’13 »
5. Adam Hansen (AUS, Lotto-Soudal) à 4’21 »
6. Greg Henderson (NZL, Lotto-Soudal) à 6’46 »
7. Stig Broeckx (BEL, Lotto-Soudal) à 9’22 »
8. Gert Dockx (BEL, Lotto-Soudal) à 12’46 »
9. Jaime Roson (ESP, Caja Rural-Seguros RGA) à 12’58 »
10. Mauro Finetto (ITA, Unieuro-Wilier) à 13’04 »