Il avait fait vibrer le Vélodrome National de Saint-Quentin-en-Yvelines à l’heure de son inauguration il y a trois ans, auteur du premier record du monde de l’Heure des centenaires (26,927 kilomètres). A 105 ans et quelques semaines – il a soufflé ses 105 bougies le 26 novembre dernier –, Robert Marchand continue de déchaîner les passions. Celle qu’il nourrit pour le cyclisme date de ses 14 ans. C’était le temps des « forçats de la route ». Celui où Albert Londres contait la condition de coureur des frères Pélissier dans un café de Coutances. Depuis les années 20, Robert Marchand en a parcouru des kilomètres. Et fait un sacré bout de chemin en parallèle de la grande histoire du XXème siècle.
Il avait 32 ans le jour du Débarquement des forces alliées en Normandie, 57 ans le jour où Neil Armstrong posa le pied sur la Lune, 77 ans lorsque tomba le Mur de Berlin, 89 ans au moment du passage à l’an 2000. Et dix-sept ans plus tard, le voilà encore et toujours sur le vélo, avec la condition physique d’un jeune retraité et la pétillance d’un homme qui défie le temps avec un bonheur communicatif et une belle humilité.
Des heures, Robert Marchand n’est pas loin d’en avoir vécues un million depuis sa naissance en 1911 ! Mais celle qu’il a accomplie hier sur l’anneau yvelinois restera dans son cœur comme dans celle du cyclisme. A 105 ans, le doyen des cyclistes a signé une nouvelle performance contre le temps : 22,547 kilomètres le temps d’un tour de cadran. Plus que le premier record du monde de l’Heure des Masters de plus de 105 ans, c’est une performance admirable qui fera rêver bon nombre d’entre nous que nous aura permis de vivre ce grand monsieur de 1,50 mètre. Emmenant pendant une heure un 46×17, Robert Marchand a suivi fidèlement le tableau de marche qui était le sien. Pour signer l’exploit. Chapeau bas monsieur Marchand.