Lever les deux bras au ciel bien avant d’avoir franchi la ligne d’arrivée, lancer un poing rageur, congratuler ses coéquipiers : des gestes que Marcel Kittel (Etixx-Quick Step) avait perdu l’habitude de faire en 2015, lui le sprinteur si prolifique des deux années précédentes. En refermant le chapitre de Giant-Alpecin et en en ouvrant un autre chez Etixx-Quick Step, l’Allemand voulait laisser derrière lui les mauvais souvenirs engendrés par une saison noire où il n’a pu ajouter qu’une petite ligne à son palmarès déjà immense, une étape du Tour de Pologne. Pour retrouver la confiance qui lui a fait défaut toute la saison dernière, Marcel Kittel devait donc gagner et si possible rapidement. Le train bleu tel qu’il a été présenté accomplira la mission qui lui était assignée dès sa première sortie au Tour de Dubaï.
Le pari n’était pourtant pas gagné d’avance puisque la traversée de la chaîne des monts Hajar à l’est des Emirats Arabes Unis devait constituer un obstacle majeur de la 1ère étape de cette 3ème édition entre Dubaï et Fujairah. Mais en aucun cas les difficultés de la journée s’avéreront suffisantes pour empêcher les finisseurs d’en découdre au bout de la dernière ligne droite. L’étape historique n’aura pas les effets escomptés parmi les finisseurs les plus en forme. Entre le littoral de la péninsule arabe et la plus vieille mosquée des Emirats Arabes Unis, le peloton ne flânera pas, bien au contraire, avec une moyenne horaire dépassant les 48 km/h.
Les efforts conjugués de Soufiane Haddi (Skydive Dubaï), Martin Mortensen (One Pro Cycling), Charles Planet (Team Novo Nordisk), Jesus Rubio (Al Nasr-Dubaï), Marc Soler (Movistar Team) et Loïc Vliegen (BMC Racing Team) n’empêchent pas la reformation d’un peloton compact à 10 kilomètres de l’arrivée, marque à laquelle les fuyards sont définitivement avalés par le peloton. La brève tentative de Philipe Gilbert (BMC Racing Team) à 4 kilomètres de l’arrivée perturbe à peine les trains qui se forment à l’avant. Le premier round du match Marcel Kittel et Mark Cavendish (Dimension Data) peut donc avoir lieu.
Mais le duel tournera court. Pendant que le sprinteur allemand peut encore compter sur deux hommes devant lui à l’amorce du sprint, le Britannique n’a plus personne à ses côtés. Enfermé, il ne parvient pas à prendre le sillage de l’homme qui l’a remplacé chez Etixx-Quick Step quand celui-ci produit son effort. Contraint d’allonger le chemin pour contourner Andrea Guardini (Astana) et Elia Viviani (Team Sky) par la droite, Mark Cavendish vient mourir à quelques mètres d’un Kittel impressionnant. Même en prenant ses responsabilités très tôt dans l’emballage, le sprinteur surpuissant qu’il était encore en 2014 fait son retour et réussit ses débuts sous ses nouvelles couleurs.
Demain, les sprinteurs pourront disputer le match retour entre Dubaï et Palm Jumeirah (188 km).
Classement 1ère étape :
1. Marcel Kittel (ALL, Etixx-Quick Step) les 173 km en 3h35’21 » (48,2 km/h)
2. Mark Cavendish (GBR, Dimension Data) m.t.
3. Giacomo Nizzolo (ITA, Trek-Segafredo) m.t.
4. Sacha Modolo (ITA, Lampre-Merida) m.t.
5. Andrea Palini (ITA, Skydive Dubaï) m.t.
6. Andrea Guardini (ITA, Astana) m.t.
7. Chris Opie (GBR, One Pro Cycling) m.t.
8. Elia Viviani (ITA, Team Sky) m.t.
9. Michal Kolar (SVQ, Tinkoff) m.t.
10. Tomas Vaitkus (LIT, Al Nasr Pro Cycling Team) m.t.
Classement général :
1. Marcel Kittel (ALL, Etixx-Quick Step) en 3h35’11 »
2. Mark Cavendish (GBR, Dimension Data) à 4 sec.
3. Giacomo Nizzolo (ITA, Trek-Segafredo) à 6 sec.
4. Sacha Modolo (ITA, Lampre-Merida) à 10 sec.
5. Andrea Palini (ITA, Skydive Dubaï) m.t.
6. Andrea Guardini (ITA, Astana) m.t.
7. Chris Opie (GBR, One Pro Cycling) m.t.
8. Elia Viviani (ITA, Team Sky) m.t.
9. Michal Kolar (SVQ, Tinkoff) m.t.
10. Tomas Vaitkus (LIT, Al Nasr Pro Cycling Team) m.t.