Arrêter une carrière de cyclisme professionnel prometteuse à l’âge de 21 ans comme vient de le faire Ludvig Anthon Wacker peut sembler curieux. C’est pourtant ce que vient de décider le jeune coureur de l’équipe DSM development. Interrogé par nos confrères danois du journal spécialisé dans le cyclisme, Feltet.dk, le jeune cycliste s’est expliqué sur les raisons qui l’ont conduit à cette décision et l’une d’entre-elle pourrait faire lever quelques sourcils…
Ludvig Anthon Wacker arrête sa carrière cycliste à seulement 21 ans
Ludvig Anthon Wacker, qui a couru deux saisons avec l’équipe de développement Sunweb de l’époque (qui s’appelle maintenant DSM ed.), a déménagé aux Pays-Bas à seulement 18 ans. Il y a vécu et travaillé dans un appartement appartenant à l’équipe comme s’il était un professionnel dans un quotidien où tout tournait autour du cyclisme. Après ces deux saisons, il a choisi de retourner au Danemark et a poursuivi sa carrière avec l’équipe CO:PLAY-Giant. Cependant, après quelques mois, il a senti qu’il était préférable de mettre un terme à sa carrière qui paraissait pourtant prometteuse notamment après sa victoire au Grand Prix André Noyelle et de très bons résultats en équipe junior.
Interrogé par nos confrères danois, le cycliste est revenu sur les différentes raisons qui l’ont poussé à mettre un terme à sa carrière. Une chute en 2020 a d’abord généré une peur difficile à contrôler : « J’ai chuté l’année dernière à la Randers Bike Week, qui était la première course après la fermeture de Corona. L’accident lui-même s’est produit à grande vitesse, mais je ne me suis pas trop blessé. Mais, dans ma tête, c’était bien pire que ça ne l’était en réalité » avant d’expliquer : « J’étais en fait en bonne forme pour la saison à venir cette année, mais lorsque nous sommes arrivés à la première course, j’étais complètement déconnecté mentalement et j’avais peur. Je ne sais pas ce qui l’a provoqué. Le schéma s’est répété par la suite, j’étais fort à l’entraînement, mais dès que j’ai eu le numéro sur le dos, j’ai pris un mauvais chemin, j’ai eu peur de chuter ».
Un manque de motivation et un rejet du dopage légal
De retour au Danemark, Ludvig Anthon Wacker s’est aussi rendu compte qu’il était parti trop tôt à l’étranger mais aussi que l’entraînement dans les environs de Copenhague n’était guère intéressant : « Je manquais de motivation. Tout d’un coup, aller au travail était amusant, et ensuite, sortir s’entraîner une nuit de janvier à Copenhague, où vous devez soit rouler sur la Dyke, soit sur la Strandvejen, n’était pas si amusant » avant de poursuivre : « Ce n’est pas très excitant de s’entraîner à Copenhague. J’ai l’habitude de m’entraîner dans les environs de Roskilde, où vivent mes parents, et c’est très joli, mais ici, ce sont les mêmes routes principales. C’était souvent la même première heure, où je devais aller à Amager, puis à Greve Strand par Køge Vej. C’est juste le trou du cul du monde avec des feux de circulation et une piste cyclable ennuyeuse. Si vous allez plutôt vers le nord sur Strandvejen, vous allez vous faire écraser toutes les minutes ».
Le jeune coureur a aussi pointé du doigt un sujet tabou qui l’a agacé… la consommation de pilules dans le peloton : « J’en ai assez des pilules dans le sport. Ce sont peut-être des pilules légales, mais j’en ai assez des pilules dans le cyclisme et je trouve grotesque que cela doive être si évident » avant de poursuivre amer : « Dans les grandes courses, les gens se promènent avec des petits récipients dans leurs poches contenant des pilules, etc. Je n’ai jamais voulu prendre quelque chose moi-même, et puis vous savez que dans toutes les finales, les autres prennent quelque chose que vous ne prenez pas. Il y a, entre autres, les analgésiques et la caféine. C’est absolument ridicule la quantité que les gens prennent. Parce que vous ne savez pas ce que cela peut faire au corps d’un coureur dans 20 ans ».