Le retrait du mythique Genting Highlands au profit d’un retour du Cameron Highlands, moins long, moins haut, mais tout aussi sélectif, n’aura donc pas dérogé à la forte tradition colombienne dont est emprunt le Tour de Langkawi. En vingt ans d’existence, la course malaisienne est déjà tombée par cinq fois dans la poche d’un grimpeur colombien (José Serpa deux fois, Hernan Muñoz, Freddy Gonzalez et Julian Arredondo). Pour entretenir cet héritage, il fallait avant tout miser aujourd’hui sur les qualités athlétiques de Miguel-Angel Lopez (Astana). A 22 ans, celui qui avait décroché un premier contrat pro dans la foulée d’une victoire surprise au Tour de l’Avenir en 2014, entend bien franchir de nouveaux paliers cette saison.
7ème du Tour de Suisse et 4ème du Tour de Burgos l’an passé, déjà 4ème du Tour de San Luis en janvier, le grimpeur sud-américain de l’équipe kazakhe était attendu au tournant entre Ipoh et le Cameron Highlands (129,5 km). Et le moins qu’on puisse dire c’est qu’il n’a déçu personne. Surtout pas des équipiers réduits à quatre après la double fracture de la clavicule dont a souffert Ruslan Tleubayev jeudi. Avec un coureur de moins, Miguel-Angel Lopez savait qu’il ne serait pas donné aisément à ses coéquipiers de le porter à la victoire. Pourtant leur labeur, qui a permis de rentrer sur une échappée composée de Choon-Huat Goh (Terengganu Cycling Team), Burr Ho (HKSI), Lukas Jaun (Team Roth), Sea Keong-Loh (Malaisie), Shiki Kuroeda (Aisan Racing Team) et Meiyin Wang (Hangxiang Cycling Team), a payé.
Et c’est à l’endroit précis où il s’était mis en tête de porter son démarrage, sur les rampes les plus sévères du Cameron Highlands à 5 kilomètres de l’arrivée, que Miguel-Angel Lopez s’est détaché. Un temps accompagné par Jonathan Clarke (Unitedhealthcare). Puis seul après une nouvelle accélération décisive à 3 kilomètres du sommet. Un mois après avoir triomphé d’une étape de montagne du Tour de San Luis à Filo de la Sierra de Comechingones, le jeune grimpeur a donc ajouté un succès prometteur de plus à son palmarès. De quoi entamer la saison avec une confiance et une sérénité au top, lui dont l’objectif majeur interviendra à la fin de l’été puisqu’il accomplira sur la Vuelta ses premiers pas sur un Grand Tour.
Au-delà du succès d’étape, obtenu avec une demi-minute d’avance sur un peloton réduit à une quinzaine d’unités, c’est probablement le classement général qui vient de tomber dans l’escarcelle de Lopez. Car avec 29 secondes d’avance sur Reinardt Janse Van Rensburg (Dimension Data), le Colombien semble maintenant avoir suffisamment de quoi devenir mercredi le prochain vainqueur du Tour de Langkawi.
Demain dimanche, la cinquième étape reliera Tapah à Kuala Lumpur (149,9 km), la capitale.
Classement 4ème étape :
1. Miguel-Angel Lopez (COL, Astana) les 129,4 km en 3h25’37 » (37,8 km/h)
2. Daniel Jaramillo (COL, Unitedhealthcare) à 30 sec.
3. Reinardt Janse Van Rensburg (AFS, Dimension Data) à 35 sec.
4. Francisco Mancebo (ESP, SkyDive Dubaï) m.t.
5. Jonathan Clarke (AUS, Unitedhealthcare) m.t.
6. Giulio Ciccone (ITA, Bardiani-CSF) m.t.
7. George Harper (GBR, One Pro Cycling) m.t.
8. Jesper Hansen (DAN, Tinkoff) m.t.
9. Luca Chirico (ITA, Bardiani-CSF) m.t.
10. Janez Brajkovic (SLO, Unitedhealthcare) m.t.
Classement général :
1. Miguel-Angel Lopez (COL, Astana) en 14h08’03 »
2. Reinardt Janse Van Rensburg (AFS, Dimension Data) à 29 sec.
3. Daniel Jaramillo (COL, Unitedhealthcare) à 34 sec.
4. George Harper (GBR, One Pro Cycling) à 39 sec.
5. Jesper Hansen (DAN, Tinkoff) à 45 sec.
6. Janez Brajkovic (SLO, Unitedhealthcare) m.t.
7. Lachlan Norris (AUS, Drapac) m.t.
8. Francisco Mancebo (ESP, SkyDive Dubaï) m.t.
9. Antonio Piedra (ESP, Funvic Soul Cycles-Carrefour) m.t.
10. Ivan Santaromita (ITA, SkyDive Dubaï) m.t.