Elle était annoncée, la voilà ! La neige tout aussi redoutée qu’attendue est arrivée sur le Gard durant la nuit. Oh, ça n’a rien à voir avec ce qui a pu tomber dans d’autres départements français ces derniers jours, mais quand il s’agit de prendre son vélo et d’aller parcourir 149,1 kilomètres sur route gelée entre Nîmes et Saint-Ambroix, ce n’est plus tout à fait la même histoire. En d’autres temps, ces quelques flocons, pas assez nombreux pour obstruer le passage de la course, n’auraient rencontré aucune opposition de la part de nos illustres aïeux. Mais les choses ont changé, le peloton est plus professionnel, mieux organisé, et par voie de conséquence… plus frileux. Tandis que le sol revêt un léger manteau blanc au départ de Nîmes, on sent bien souffler un vent de contestation aussi vif que l’air glacial qui balaie encore l’Etoile de Bessèges.
Dans un premier temps, l’organisation choisit de reculer d’une dizaine de kilomètres le lieu du départ réel, histoire de sauter la première descente périlleuse, mais le peloton a d’autres exigences et il est dur en négociations. Il réclame la neutralisation d’une partie majeure de la course. L’organisation doit céder. Elle retient la solution d’un départ à Lussan, à la sortie de la zone de ravitaillement, ce qui ampute l’étape de ses deux premiers tiers pour la réduire à 58,8 kilomètres, dont cinq boucles disputées sur le circuit final de 7,3 kilomètres. C’est une option de conciliation mais elle ne fait à l’évidence pas que des heureux, ni chez les coureurs, ni chez les organisateurs. L’étape est tronquée, la course le sera aussi. Le vainqueur sortant Anthony Ravard (Ag2r La Mondiale) essaie bien de lancer les hostilités mais il est houspillé et ramené dans le rang. Voilà qui jette un froid, comme si ça ne suffisait déjà pas. Plus personne ne sortira du paquet.
Au terme de cette brève étape, le peloton accepte néanmoins de jouer le jeu de la victoire d’étape. Les sprinteurs ont pris le temps de reconnaître les derniers hectomètres. On guette encore Nacer Bouhanni (FDJ-BigMat), le porteur du maillot corail de leader, une couleur idéale pour reconnaître un coureur par temps de neige, mais c’est son second d’hier Marcel Kittel (Project 1t4i) qui prend cette fois le dessus dans l’emballage massif. L’Allemand, dont le nom est sorti en Allemagne en début de semaine dans le cadre d’une enquête sur un trafic sanguin (lire les explications de son équipe par ailleurs), conquiert ce qui devrait rester comme l’une des courses les plus froides de la saison. Il précède Kris Boeckmans (Vacansoleil-DCM) et Nacer Bouhanni, qui doit céder la tête du classement général à l’Allemand sur le jeu des bonifications.
Classement 2ème étape :
1. Marcel Kittel (ALL, Project 1t4i) les 58,8 km en 1h33’29 » (37,7 km/h)
2. Kris Boeckmans (BEL, Vacansoleil-DCM) m.t.
3. Nacer Bouhanni (FRA, FDJ-BigMat) m.t.
4. Daniele Colli (ITA, Team Type 1-Sanofi Aventis) m.t.
5. Justin Jules (FRA, Véranda Rideau-U) m.t.
6. Michael Van Staeyen (BEL, Topsport Vlaanderen-Mercator) m.t.
7. Jempy Drucker (LUX, Accent Jobs-Willems Veranda’s) m.t.
8. Sébastien Chavanel (FRA, Team Europcar) m.t.
9. Samuel Dumoulin (FRA, Cofidis) m.t.
10. Tom Van Asbroeck (BEL, Topsport Vlaanderen-Mercator) m.t.
Classement général :
1. Marcel Kittel (ALL, Project 1t4i) en 5h03’38 »
2. Nacer Bouhanni (FRA, FDJ-BigMat) à 2 sec.
3. Bobbie Traksel (PBS, Landbouwkrediet) à 9 sec.
4. Kris Boeckmans (BEL, Vacansoleil-DCM) à 10 sec.
5. Steven Van Vooren (BEL, Topsport Vlaanderen-Mercator) à 13 sec.
6. Kurt Hovelynck (BEL, Landbouwkrediet) m.t.
7. Anthony Ravard (FRA, Ag2r La Mondiale) à 14 sec.
8. Koen Barbé (BEL, Landbouwkrediet) m.t.
9. Dominique Cornu (BEL, Topsport Vlaanderen-Mercator) m.t.
10. Björn Leukemans (BEL, Vacansoleil-DCM) à 15 sec.