Après une journée qui est entrée dans l’histoire hier, la Grande-Boucle continue avec la dernière étape de montagne, la dernière bagarre entre les favoris. 130 kilomètres étaient initialement prévus entre Alberville et Val Thorens mais les conditions météorologiques ne permettaient pas de passer au Cormet de Roseland. C’est donc une courte étape de 59 kilomètres qui a animé ce samedi après-midi. C’est assez simple, 24 kilomètres de plat pour rejoindre Moutiers et ses 492 mètres d’altitude avant une longue ascension en direction de Val Thorens pour atteindre 2365 mètres. C’est long, ça monte, c’est dur, la montée est irrégulière et comporte plusieurs replats mais également des portions à forts pourcentages. Hier le Colombien Egan Bernal (Ineos) a pris les commandes du Tour à seulement 22 ans et c’est ému jusqu’aux larmes qu’il était lors de la conférence de presse. Julian Alaphilippe (Deceuninck Quick Step) est deuxième du général avec 28 secondes d’avance sur le Gallois Geraint Thomas. Comment va jouer la Team Ineos ? Contrôler l’étape afin d’assurer le maillot jaune pour Bernal ou Thomas peut-il aller lui chiper ?
Moment de détente avant le départ | © ASO
Dès le départ de nombreuses attaques fusent et un groupe de tête se détache avec 29 unités. On retrouve les sprinteurs Niccolo Bonifazio (Total Direct Energie) et Elia Viviani (Deceuninck Quick Step) qui tentent d’anticiper afin de terminer dans les délais, les grimpeurs Vincenzo Nibali (Bahrain Merida), Sebastien Reichenbach (Groupama FDJ), Gorka Izagirre (Astana), Michael Woods (EF Education First), Rui Costa (UAE Emirates), Illnur Zakarin (Katusha Alpecin), les Français Maxime Bouet (Arkéa Samsic), Pierre-Luc Périchon (Cofidis), Anthony Turgis et Lilian Calmejane (Total Direct Energie) et Tony Gallopin (AG2R La Mondiale), entre-autres… Une fois la vallée passée, Zakarin et Nibali attaquent dès le pied de la montée vers Val Thorens. Ils sont suivis par Gallopin, Woods et Périchon et comptent seulement 2 minutes d’avance sur le peloton. Puis le Requin de Messine en remet une couche et cette fois c’est la bonne, personne ne peut le suivre.
Julian Alaphilippe à bout de force
Emmené par les coéquipiers de Steven Kruijswijk (Jumbo Visma) à un rythme d’enfer le groupe maillot jaune perd des unités à tout va et le Français Julian Alaphilippe (Deceuninck Quick Step) lâche prise à 13km du sommet, il sera attendu par son équipier Enric Mas. A bout de force Alaphilippe perd sa place sur le podium du général mais il ne faut pas oublier tout ce qu’il a réalisé depuis le début de ce Tour, il a fait rêver tout un pays, tout un peuple, il a marqué l’histoire avec ses 14 jours en jaune. Cela devrait lui donner des idées pour les années à venir, en passant par une préparation idéale en vue d’un Grand Tour.
Vincenzo Nibali en solo
Vincenzo Nibali seul en tête | © Bettini Photo
L’Italien Vincenzo Nibali (Bahrain Merida) à la peine sur cette Grande-Boucle a réussi à revoir la lumière sur ces deux dernières étapes de montagne en prenant part à l’échappée matinale puis en ouvrant la route en solitaire sur les pentes de la montée vers Val Thorens. 1 minute d’avance sur le groupe maillot jaune à 6km de l’arrivée, tout est encore possible. Il a été très fort en résistant au retour des favoris et s’impose au sommet à Val Thorens après un gros numéro. Vincenzo Nibali s’offre ainsi sa 6ème victoire sur le Tour de France et la deuxième pour son équipe cette année. Il devance les Espagnols Alejandro Valverde et Mikel Landa (Movistar), qui sont sortis dans le dernier kilomètre.
22 ans et au pouvoir du Tour
Bernal et Thomas pour le doublé | © Ineos
Le Colombien Egan Bernal (Ineos) conserve ainsi son maillot jaune à un jour de la fin du Tour, il devance son coéquipier Geraint Thomas et le Néerlandais Steven Kruijswijk (Jumbo Visma) monte sur la troisième marche du podium du général. Egan Bernal sera le premier Colombien à remporter le Tour de France, sauf incident demain. A noter que le Breton Warren Barguil (Arkéa Samsic) intègre le top 10 du général en prenant la place de Richie Porte (Trek Segafredo). L’Auvergnat Romain Bardet (AG2R La Mondiale) parvient à conserver son maillot à pois de meilleur grimpeur, un lot de consolation pour celui qui visait le classement général au départ.
Allez, on ne traine pas, on saute dans l’avion direction Paris pour la traditionnelle dernière étape longue de 128 kilomètres au départ de Rambouillet et qui se termine sur l’Avenue des Champs Elysées. Une dernière occasion pour les sprinteurs de finir en beauté après de nombreux jours de « galère » à se battre pour terminer dans les délais en montagne.
Classement 20ème étape :
- Vincenzo Nibali (Bahrain Merida) en 1h51’53’’
- Alejandro Valverde (Movistar) à 10’’
- Mikel Landa (Movistar) à 14’’
- Egan Bernal (Ineos) à 17’’
- Geraint Thomas (Ineos) à 17’’
- Rigoberto Uran (EF Education First) à 23’’
- Emanuel Buchmann (Bora Hansgrohe) à 23’’
- Steven Kruijswijk (Jumbo Visma) à 25’’
- Wout Poels (Ineos) à 30’’
- Nairo Quintana (Movistar) à 30’’
Classement général provisoire :
- Egan Bernal (Ineos) en 79h52’52’’
- Geraint Thomas (Ineos) à 1’11’’
- Steven Kruijswijk (Jumbo Visma) à 1’31’’
- Emanuel Buchmann (Bora Hansgrohe) à 1’56’’
- Julian Alaphilippe (Deceuninck Quick Step) à 3’45’’
- Mikel Landa (Movistar) à 4’23’’
- Rigoberto Uran (EF Education First) à 5’15’’
- Nairo Quintana (Movistar) à 5’30’’
- Alejandro Valverde (Movistar) à 6’12’’
- Warren Barguil (Arkéa Samsic) à 7’32’’
Par Maëlle Grossetête