Sur la route qui mène à San Sebastian, ceux qui n’ont pas couru le Tour de France ont grand besoin de compétition dans les jambes. Samedi, ils vont se retrouver opposés à des coureurs sortis du Tour avec du rythme. Alors pour mieux appréhender cette confrontation, beaucoup ont choisi de passer aujourd’hui par le Grand Prix de Villafranca, une épreuve basque dont on connaît la difficulté. De multiples côtes se succèdent les unes aux autres et les coureurs qui la disputent sont souvent très agressifs.
Ce ne sera pas une journée de tout repos, le peloton ne lâchant rien, pas même lorsque se forme devant un groupe de dix-neuf unités après une quinzaine de kilomètres. Les Français Jean-Marc Bideau, Jean-Luc Delpech et Renaud Dion (Bretagne-Séché Environnement), Romain Lemarchand et Adrien Petit (Cofidis), Jean-Lou Paiani et Etienne Tortelier (Sojasun) sont là, dans un groupe qui comprend en outre Angel Vicioso (Team Katusha) et Pablo Lastras (Movistar Team). Mais pour progresser l’échappée doit lâcher du lest. De dix-neuf le groupe tombe à treize membres, puis à huit, et finalement à trois, les derniers attaquants à insister étant revus à une vingtaine de kilomètres de l’arrivée.
La dernière difficulté se présente alors. Et ce sont neuf coureurs qui s’y détachent à la pédale : David Arroyo et Marcos Garcia (Caja Rural), Jesus Herrada et Angel Madrazo (Movistar Team), Wesley Sulzberger et Daniel Teklehaimanot (Orica-GreenEdge), Alessandro De Marchi (Cannondale), Nicolas Edet (Cofidis) et Gorka Verdugo (Euskaltel-Euskadi). Les équipes possédant un binôme à l’avant ont un coup à jouer. Ce sont les Australiens d’Orica-GreenEdge qui vont abattre leur carte. Non pas celle de l’Australien Sulzberger mais de l’Erythréen Teklehaimanot.
L’ancien champion d’Afrique place une attaque à 2,5 kilomètres du but. Il ouvre très vite un écart d’une dizaine de secondes et poursuit sur sa lancée pour ne plus être rejoint. A Villafranca, Daniel Teklehaimanot arrache sa première victoire sur le continent européen, deux ans après son succès d’étape sur la Tropicale Amissa Bongo, qui lui avait ouvert les portes du professionnalisme en 2012. Il s’agit de la seconde victoire de renom pour l’Erythrée cette saison, trois mois après le succès de Natnael Berhane au Tour de Turquie. Et un nouveau succès pour le cyclisme africain rayonnant sur le Tour avec le maillot jaune du Sud-Africain Daryl Impey et la victoire du natif du Kenya Chris Froome.
Classement :
1. Daniel Teklehaimanot (ERY, Orica-GreenEdge) les 165,7 km en 3h55’18 » (42,3 km/h)
2. Angel Madrazo (ESP, Movistar Team) à 2 sec.
3. David Arroyo (ESP, Caja Rural) à 8 sec.
4. Wesley Sulzberger (AUS, Orica-GreenEdge) m.t.
5. Jesus Herrada (ESP, Movistar Team) m.t.
6. Alessandro De Marchi (ITA, Cannondale) m.t.
7. Gorka Verdugo (ESP, Euskaltel-Euskadi) m.t.
8. Nicolas Edet (FRA, Cofidis) m.t.
9. Marcos Garcia (ESP, Caja Rural) à 15 sec.
10. Egoitz Garcia (ESP, Cofidis) à 53 sec.