Laurent Pichon, professionnel chez Bretagne-Schuller depuis 2010, peut être heureux. Après une année 2011 satisfaisante dans l’ensemble (deux victoires et neuf places de 2ème !), le jeune homme de 25 ans a confirmé les attentes placées en lui depuis sa dernière saison amateur, en 2009, où il avait remporté treize courses et réalisé en tout vingt-cinq podiums, ainsi que 2010 où il avait activement participé au succès de son équipe en Coupe de France. Les images qui résument sa saison 2011 ? Un podium, tout sourire, vêtu d’un maillot de meilleur jeune, juste aux côtés du désormais légendaire Thomas Voeckler. C’était début mai aux Quatre Jours de Dunkerque. Laurent Pichon a terminé 2ème du général, résultat surprenant pour certains, finalement pas tant que ça au vu du talent et du sérieux dont le jeune homme fait preuve pour réussir.
Une seconde image ? Un podium toujours, sauf que cette fois-ci c’est lui qui est au centre. Au centre de la photo, au centre des regards, au centre des discussions. Pipich’, comme le surnomment affectueusement ses coéquipiers, vient de remporter le Kreiz Breizh Elites, 4 secondes devant Moreno Hofland. Au terme d’une course palpitante de bout en bout, le jeune breton remportait sa deuxième victoire de l’année, après la quatrième étape du Circuit des Ardennes.
Alors oui, peut-être que Laurent Pichon sera encore plus heureux en 2012, au vu de ses objectifs qui ne paraissent pas trop élevés quand on connaît sa classe et son talent. « J’aimerais bien gagner une course évidemment, une belle et vraie course. » Parmi celles qu’il souhaiterait ajouter à son palmarès déjà long comme l’avant-bras, on retrouve en première ligne les épreuves bretonnes. « J’avoue que mon rêve serait de gagner le GP de Plouay ! » Ah, Plouay, un bon souvenir pour le jeune homme, qui a déjà remporté cette course voici deux ans en 2009 chez les amateurs, au terme d’un sprint en petit groupe. « C’est un circuit qui peut me convenir, qui m’a convenu par le passé. C’est possible de gagner cette course, mais après, le niveau est tellement relevé chaque année que ce sera difficile. J’y crois quand même. » Ne dit-on pas toujours qu’il faut y croire pour pouvoir ?
Cette saison encore, Pipich’ sera soutenu par une bonne formation à l’expérience croissante et au talent toujours présent. « C’est vrai, j’aime beaucoup l’équipe cette année. Dimitri Champion et Geoffroy Lequatre, qui arrivent de grandes équipes, nous donnent de nombreux conseils qui sont toujours bons à prendre, qui ne peuvent que nous apporter de bonnes choses. » Une bonne équipe, des objectifs, du talent, que peut-il souhaiter cette année en trois mots ? « Des victoires, Plouay et le Tro Bro Leon. » A seulement 25 ans, Laurent Pichon peut prétendre à de grandes choses. Il en a déjà donné un petit aperçu au cours de ses deux premières années professionnelles. Mais comme le dit Germaine Blondin, « le talent n’est jamais une chose définitivement acquise, il se fait et se défait comme la fortune. » Alors, pour que le pistard breton devienne véritablement un grand de ce sport, il va falloir continuer à travailler, à prendre confiance, et bien sûr à gagner. Cette année pourrait bien être la sienne. Et pourquoi pas sur les routes du Tour ? – Mathilde L’Azou