Parmi les nations émergentes du cyclisme en Asie, l’Iran n’est pas en reste. Ce n’est pas un hasard si cet état grand comme deux fois et demie la France a remporté en 2013, l’Asia Tour, le classement qui regroupe toutes les courses non WorldTour se déroulant sur le continent asiatique. Pourtant, les coureurs iraniens semblent être destinés à rester sur leur circuit. Les échecs de Mahdi Sohrabi chez Lotto-Belisol et d’Amir Zargari chez Ag2r La Mondiale, respectivement 1er et 3ème de ce classement en 2011, sont là pour le rappeler. Qu’à cela ne tienne, il existe malgré tout de belles épreuves sur le continent asiatique, à commencer par le Tour de Langkawi. L’épreuve malaisienne a ouvert la voie il y a presque vingt ans et a ainsi contribué au développement du cyclisme sur le continent le plus peuplé du globe.
Pourtant, ce ne sont pas les Iraniens que l’on attendait aujourd’hui dans l’étape reine du Tour de Langkawi. L’arrivée à Genting Highlands a bien souvent souri aux coureurs sud-américains par le passé. L’an dernier encore, Julian Arredondo, passé chez Trek Factory Racing, s’y était révélé. Un signe positif pour le leader Duber Quintero (Colombia) ? Difficile à dire tant les limites du Colombien en montagne sont floues. Il est en revanche acquis que cette montée fera des écarts au général et qu’elle pourrait bien être décisive pour l’obtention du maillot jaune. On était en revanche loin de penser que des favoris comme Esteban Chaves (Orica-GreenEdge), Steven Kruijswijk (Belkin) ou Yonathan Monsalve (Neri Sottoli-Yellow Fluo) prendraient la poudre d’escampette dans un groupe de 31 coureurs en début d’étape.
Les équipes de ces leaders semblent réussir leur coup et abordent la montée finale avec une avance confortable. La sélection s’opère et il ne reste bientôt plus que l’ancien vainqueur du Tour de l’Avenir Esteban Chaves et Isaac Bolivar (Unitedhealthcare), alors que Quintero semble bien loin. Pourtant, les Sud-Américains resteront bredouilles sur cette ascension de Genting Highlands. Le peloton n’a pas dit son dernier mot et entre temps, le jeune prodige africain Merhawi Kudus (MTN-Qhubeka) et l’Iranien Mirsamd Pourseyedigolakhour (Tabriz) sont parvenus à sortir du paquet et ont fait leur retard sur l’avant de la course. Contre toute attente, les deux hommes reprennent le tandem colombien dans le dernier kilomètre et s’expliquent entre eux pour la victoire finale. Dans ce duel entre nations émergentes du cyclisme, l’Iranien Pourseyedigolakhour s’impose devant l’Érythréen ancien stagiaire chez Bretagne, et prend le maillot jaune.
Mais les pièges sont encore nombreux avant l’arrivée finale samedi prochain, à commencer par l’étape Karak-Rembau (139,3 km) demain.
Classement 4ème étape :
1. Mirsamd Pourseyedigolakhour (IRA, Tabriz) les 110,9 km en 2h54’44 » (38,0 km/h)
2. Merhawi Kudus (ERY, MTN-Qhubeka) à 4 sec.
3. Isaac Bolivar (COL, Unitedhealthcare) à 5 sec.
4. Esteban Chaves (COL, Orica-GreenEdge) à 10 sec.
5. Petr Ignatenko (RUS, Team Katusha) à 26 sec.
6. Jacques Janse Van Rensburg (AFS, MTN-Qhubeka) à 34 sec.
7. Steven Kruijswijk (PBS, Belkin) à 46 sec.
8. Gianfranco Ziloli (ITA, Androni Giocattoli) à 59 sec.
9. Ghaffari Vahid (IRA, Tabriz) à 1’17 »
10. Carlos Quintero (COL, Colombia) à 1’36 »
Classement général :
1. Mirsamd Pourseyedigolakhour (IRA, Tabriz) en 12h09’21 »
2. Merhawi Kudus (ERY, MTN-Qhubeka) à 8 sec.
3. Isaac Bolivar (COL, Unitedhealthcare) à 11 sec.
4. Esteban Chaves (COL, Orica-GreenEdge) à 20 sec.
5. Petr Ignatenko (RUS, Team Katusha) à 36 sec.
6. Jacques Janse Van Rensburg (AFS, MTN-Qhubeka) à 40 sec.
7. Steven Kruijswijk (PBS, Belkin) à 52 sec.
8. Gianfranco Ziloli (ITA, Androni Giocattoli) à 1’09 »
9. Ghaffari Vahid (IRA, Tabriz) à 1’27 »
10. Carlos Quintero (COL, Colombia) à 1’46 »