Qu’est-ce qui peut bien trotter dans la tête de Nairo Quintana (Movistar Team), de Vincenzo Nibali (Astana) et de Rigoberto Uran (Etixx-Quick Step) quand, tour à tour, ils passent à l’attaque sur les routes plates qui mènent à Porrentruy dans les 20 derniers kilomètres ? Il est vrai que le lieu d’arrivée de 3ème étape du Tour de Romandie a inspiré les plus grands à une autre époque, Gino Bartali, Hugo Koblet ou Federico Bahamontes pour ne citer qu’eux. Vrai aussi qu’il est de bon ton d’afficher sa condition à 48 heures de la montée qui promet d’être décisive à Champex-Lac et où les deux Colombiens et l’Italien devraient se retrouver aux avant-postes. Vrai encore que le peloton dans son ensemble est très agité quand il a franchi le sommet de la dernière difficulté, la côte de Bure et que tout est mis en œuvre pour éviter un scénario comme celui d’hier.
A ce titre, l’équipe Movistar s’est particulièrement activée dans le col de la Croix à 60 kilomètres de l’arrivée. Dans quel but ? Peut-être de prendre ses automatismes en vue de samedi. Peut-être aussi pour tenter de surprendre l’un ou l’autre favori. Ce qui est sûr en revanche, c’est que l’accélération des hommes d’Eusebio Unzué, qui se substituent à l’équipe Orica-GreenEdge du leader Michael Albasini, condamne une échappée de trois coureurs qui n’avait déjà que peu de chance d’aller au bout. Kristof Vandewalle (Trek Facotry Racing) offre davantage de résistance que Brian Bulgac (Team LottoNL-Jumbo) et Cheng Ji (Giant-Alpecin). L’ancien champion de Belgique du contre-la-montre ne peut pourtant pas empêcher le regroupement qui intervient à une quarantaine de kilomètres de la ligne.
Les offensives vont alors se multiplier en tête de peloton pour tenter de prendre le relais du trio malheureux. Certains comme Winner Anacona (Movistar Team), Darwin Atapuma (BMC Racing Team) et Maxime Médérel (Team Europcar) parviennent à prendre quelques mètres d’avance, mais doivent rapidement rentrer dans le rang devant l’insistance des équipes qui contrôlent le peloton. Quintana, Nibali et Uran s’y essayent donc également, sans rencontrer plus de succès.
C’est donc plein pot que le paquet constitué d’une cinquantaine d’unités se dirige vers Porrentruy pour disputer la revanche de la veille. Certains absents hier s’invitent à la fête, comme Luka Mezgec (Giant-Alpecin), mais sur le faux-plat qui mène à la ligne, les acteurs seront les mêmes qu’hier. L’acte II du match Michael Albasini-Julian Alaphilippe (Etixx-Quick Step) peut avoir lieu. Ce sont eux qui abordent la dernière ligne droite en meilleure position. Le Suisse et le Français produisent leur effort de part et d’autre de la route, mais l’avantage va clairement au Maillot Jaune. Plus puissant qu’Alaphilippe, Michael Albasini s’offre son deuxième succès consécutif, sa cinquième victoire sur l’épreuve romande en deux éditions et dix secondes de bonifications supplémentaires qui lui permettent de conforter sa position au classement général.
Demain, la 4ème étape, vallonnée à souhait, entre La Neuveville et Fribourg (169,8 km) pourrait lui permettre de faire la passe de trois.
Classement 3ème étape :
1. Michael Albasini (SUI, Orica-GreenEdge) en 4h14’56 »
2. Julian Alaphilippe (FRA, Etixx-Quick Step) m.t.
3. Damiano Caruso (ITA, BMC Racing Team) m.t.
4. Rui Costa (POR, Lampre-Merida) m.t.
5. Simon Gerrans (AUS, Orica-GreenEdge) m.t.
6. Nathan Haas (AUS, Cannondale-Garmin) m.t.
7. Rigoberto Uran (COL, Etixx-Quick Step) m.t.
8. Ramunas Navardauskas (LIT, Cannondale-Garmin) m.t.
9. Luka Mezgec (SLO, Giant-Alpecin) m.t.
10. Sergei Chernetski (RUS, Team Katusha) m.t.
Classement général :
1. Michael Albasini (SUI, Orica-GreenEdge) en 8h57’38 »
2. Ivan Santaromita (ITA, Orica-GreenEdge) à 20 sec.
3. Chris Froome (GBR, Team Sky) m.t.
4. Simon Yates (GBR, Orica-GreenEdge) m.t.
5. Julian Alaphilippe (FRA, Etixx-Quick Step) à 24 sec.
6. Ilnur Zakarin (RUS, Team Katusha) à 25 sec.
7. Pavel Kochetkov (RUS, Team Katusha) m.t.
8. Yuri Trofimov (RUS, Team Katusha) m.t.
9. Egor Silin (RUS, Team Katusha) m.t.
10. Simon Spilak (SLO, Team Katusha) m.t.