Chaque mois, Vélo 101 part à la rencontre d’une femme active dans l’univers du cyclisme. Elles sont nombreuses à graviter autour d’une discipline qui n’est plus, depuis longtemps, réservée qu’à la seule gente masculine. Cette rubrique, notre saga de l’année 2010, permet ainsi de mettre en lumière ces femmes impliquées dans le cyclisme. Elles sont championnes ou assistantes, elles sont épouses de coureur ou bien hôtesses, elles sont mamans de champions ou bien élues… Ce mois-ci, rencontre avec Stéphanie Maurice, élue Miss Pays de l’Ain 2009. Nous l’avons rencontrée sur les routes du dernier Tour de l’Ain, où elle était chargée de remettre chaque jour les prix et la bise qui va avec aux différents lauréats des étapes.
Stéphanie, pouvez-vous d’abord vous présenter ?
J’ai 23 ans et j’ai été élue Miss Pays de l’Ain 2009 et également 4ème dauphine de Miss Rhône-Alpes 2009. J’avais déjà vécu un peu l’expérience du Tour de l’Ain l’année dernière puisque j’avais été hôtesse pendant deux jours, sur deux étapes. J’étais alors dauphine de Miss Pays de l’Ain. Cette année, je suis Miss et c’est donc avec mon titre que j’ai participé à cette manifestation. C’est d’autant plus important pour moi. En plus je connais déjà beaucoup de monde étant donné que j’avais déjà fait deux étapes l’année dernière. C’est une grande famille, on retrouve toujours les mêmes personnes. C’est un monde de bénévoles et c’est ce qu’il y a de plus joli.
Intervenez-vous régulièrement en tant que Miss dans le monde du vélo ?
Je n’interviens que sur le Tour de l’Ain au titre de Miss. Je ne suis pas allée sur des étapes du Tour de France ou sur d’autres courses. En fait, la Miss Pays de l’Ain a toujours été sollicitée pour participer au Tour de l’Ain. C’est un petit peu une tradition et il s’agit de la seule manifestation cycliste à laquelle je participe.
Vous intervenez en revanche dans d’autres domaines sportifs ?
Oui, j’ai participé à plusieurs matchs de la JL Bourg-en-Bresse en basket, des matchs de football aussi auprès du Football Club Bourg Péronnas, des matchs de volley… Nous sommes souvent invitées pour jouer les supportrices aux premières loges.
Comment devient-on Miss ?
Je suis devenue Miss un petit peu par hasard. J’ai rencontré Andrée Michon, la présidente du comité Miss Rhône-Alpes, qui est venue me chercher. Après, c’est un challenge personnel que je me suis lancé. Ca s’est un peu présenté comme ça. Je n’avais rien qui me destinait à faire ce genre de choses. Ce n’était pas du tout dans ma nature étant plutôt très naturelle, jeans-baskets et très sportive. Le jour où je me suis retrouvée avec des talons, ça a surpris pas mal de monde dans ma famille. Ca a beaucoup changé. C’est venu par hasard même si je pense que dans toute chose il y a une petite part de destin alors j’en profite beaucoup.
Vous semblez aimer la communication…
En fait, je suis étudiante en Masters en Communication. Je pense que l’élection avait un lien avec mes études. Je sais que j’ai été élue par rapport au discours que j’ai fait, ma présentation sur scène. C’est ce qui m’a différenciée des autres candidates, et c’est aussi aujourd’hui mon atout en tant que Miss : être près des gens et savoir leur parler, communiquer avec eux.
Le côté « Miss potiche » que les gens ont parfois à l’esprit est-il quelque chose de perturbant ?
Disons que c’est une image que je prends plaisir à casser. Il s’avère que quand on discute avec des personnes, on sent ce qu’elles ressentent. Bien souvent elles nous prennent justement pour des potiches mais après avoir discuté ensemble, elles me confient que j’ai changé l’image qu’elles avaient d’une Miss. J’ai énormément de plaisir à faire ça car je sais que dans les idées reçues les Miss sont très populaires, mais les gens ont malgré tout une image assez fausse de nous. Je trouve ça dommage.
Madame de Fontenay dit que le côté commun entre l’élection des Miss et le vélo, c’est ce côté populaire, vous confirmez ?
Tout à fait. Effectivement, le vélo est l’un des sports les plus populaires en France. On le voit par le Tour de France. Ca rassemble les foules. Et une élection de Miss, quand on regarde les audiences de TF1, c’est l’émission la plus regardée sur l’année. Il y a toujours ce côté populaire, c’est indéniable.
Qu’envisagez-vous de faire après vos études ?
J’ai fait un stage à la direction de la communication aux aéroports de Lyon. J’ai été embauchée en CDD donc je vais faire une année de césure dans mes études avant de reprendre mon Masters. Les aéroports m’attirent énormément mais je cherche encore la voie dans laquelle je veux aller.
Le vélo est un monde masculin, comment gérez-vous cet aspect ?
C’est paradoxal parce que nous sommes dans un monde d’hommes avec ce que ça peut supposer comme jeu de séduction, mais malgré tout nous sommes dans un milieu sportif qui reste très sain. J’apprécie vraiment ce côté-là. Nous sommes finalement tous rassemblés pour la même chose, l’aspect sportif, et la différence hommes-femmes s’estompe assez rapidement.
Conseilleriez-vous à une jeune fille de suivre une voie telle que la vôtre à travers une présence sur des événements sportifs ?
Oui je le lui conseillerais. C’est quelque chose qui apprend énormément. Ca m’a fait grandir, mûrir, ce sont de belles expériences dans la vie qui permettent de s’enrichir. Après, il faut aussi savoir pourquoi on est là, ce qu’on veut en faire et être prêt dans sa tête. Je ne l’aurais pas fait plus jeune mais aujourd’hui je suis assez mûre et mâture pour savoir ce que je veux en retirer, et avoir aussi du répondant face à certaines personnes qui peuvent parfois nous titiller un petit peu dans la caravane publicitaire.
Quand vous regardez le Tour de France, nourrissez-vous l’envie d’être un jour hôtesse protocolaire pour remettre les maillots distinctifs ?
Oui c’est vrai que j’adorerais être sur le Tour de France. En même temps ce qui me ferait peur c’est le caractère « usine » de l’événement. Ici au Tour de l’Ain ça reste quand même très familial, très bénévole. L’ambiance est particulière et je ne regrette pas d’être sur des étapes comme ça.
Selon vous, comment l’image du vélo devrait-elle évoluer pour que les filles soient plus attirées par cette discipline ?
C’est une très bonne question, et je pense qu’il faudrait peut-être qu’il y ait des courses féminines directement liées aux courses masculines, comme sur le Tour de l’Ain avec les compétitions Cadets qui précèdent la course des pros. Une épreuve féminine avant celle des garçons serait une idée, pour que du coup nous ne soyons pas présentes que pour remettre des maillots, et qu’on ne soit pas remarquées comme la seule présence féminine !