Hugo Toumire (19 ans, Cofidis – Solutions Crédits)
Hugo Toumire sous le maillot de l’équipe de France Espoirs | © Cofidis
Son palmarès Junior est celui d’un grand. Et ses premiers pas en catégorie Espoirs sont vecteurs de splendides promesses. A 19 ans, Hugo Toumire est la figure de proue de la nouvelle génération française. Son profil et son attitude ne devront pas tarder à en faire la prochaine coqueluche du public. Enthousiaste, humble et sincère, il est le symbole même du cyclisme plaisir, saisissant pleinement s’associer passion et métier. Son sourire débordant soulignant une moustache rétro le démontre d’ailleurs, dégageant une sympathie authentique et une réelle décontraction, rappelant un certain Julian Alaphilippe.
Son charme se tire aussi de son profil, incroyablement varié et propice au panache. Capable de se hisser sur le podium de Paris-Roubaix Juniors en 2019 (2e), il est aussi un escaladeur insatiable de cols et un rouleur accompli. Son triomphe sur la course de la Paix en 2019 en témoigne. Propulsé leader de l’équipe de France sur le récent Tour de l’Avenir, il a réussi à se remettre d’une maladie pour réaliser une dernière étape d’exception, remontant de 8 places au classement général, pour atteindre finalement le top 5, sauvant ainsi la course des tricolores.
Passé par la structure Van Rysel – AG2R La Mondiale et par le centre de Chambéry, il court sous les couleurs de Cofidis depuis le 1er août en tant que stagiaire, avant de passer professionnel l’an prochain. Le rouennais pourra ainsi finir sa formation chez les rouges et blancs et poursuivre son ascension vers les sommets. On ne devrait pas tarder à entendre parler de lui.
Kévin Vauquelin (20 ans, Arkea-Samsic)
Kevin Vauquelin avec son maillot de champion de France du chrono Juniors, en 2018 | © FFC
Pour lui, pas question de choisir entre la piste et la route. Comme Benjamin Thomas, il veut faire les deux et prouver qu’ils ne sont pas incompatibles, à rebours des tendances de spécialisation. A 20 ans et à l’aube de sa carrière professionnelle, Kevin Vauquelin veut poursuivre sur sa lancée. Formé à l’UC Thilly Val de Seulles et au pôle de Bourges, le normand s’est construit un palmarès mixte, jouant sur ses qualités transversales. Puissant rouleur, il a pris l’habitude d’affoler les chronos, autant qu’en contre-la-montre qu’en poursuite. Médaillé d’or aux championnats nationaux en Juniors comme en Espoirs dans l’exercice en solitaire, il s’est aussi hissé au sommet du podium avec l’équipe de France Elite de poursuite à la Coupe du Monde de Milton 2019.
Stagiaire au sein du Team Arkea-Samsic en cette seconde partie de saison 2021, il intègrera la formation bretonne en tant que professionnel à partir de l’an prochain. A l’instar de son compatriote Donovan Grondin, il pourra profiter de libertés pour aller disputer les épreuves majeures du calendrier de piste. A ce titre, son premier objectif s’axe d’ailleurs sur l’échéance de Paris 2024. Aux côtés de Benjamin Thomas, Corentin Ermenault ou Donovan Grondin, il aura alors pour mission de hisser le drapeau tricolore sur le podium.
Valentin Paret-Peintre (20 ans, Chambéry CF)
Valentin Paret-Peintre sur la Ronde de l’Isard | © Ronde de l’Isard
Chez les Paret-Peintre, le cyclisme est un sport qui se pratique en famille. Après Aurélien le grand frère et Maëva la grande sœur, voici le cadet de la troupe : Valentin. Si son parcours suit les pas de son ainé, son profil s’en écarte. Une fois ses classes effectuées au VC Annemasse, il a ensuite été amené à rejoindre le fameux centre de formation de Chambéry, rejoignant-là un nouveau clan, celui d’AG2R. Passant un par un les échelons, franchissant progressivement les étapes de son évolution, il s’est forgé une place en équipe de France au gré de ses résultats prometteurs.
Son principal fait d’armes est tiré de la Classique des Alpes 2019, qu’il a remporté avec la manière. Pulvérisant le temps d’ascension de David Gaudu sur les âpres pentes du Mont du Chat (9km à 7,5%), il a rejoint le breton au palmarès de cette épreuve de référence, consacrant chaque année les meilleurs juniors de leur génération. Grimpeur de poche, le haut-savoyard a su développer son panel de qualités grâce à sa science de la course et du placement, lui offrant quelques victoires et beaucoup d’accessits sur des terrains a priori défavorables à son petit gabarit.
Si des pépins physiques ont momentanément freiné sa progression et retardé son explosion en Espoirs, Valentin Paret-Peintre n’a pas manqué de s’illustrer lorsqu’il en a eu l’occasion cette année, à l’image d’une belle 4e place au Giro del Belvedere, remporté par le prodige espagnol Juan Ayuso. Séduit, Vincent Lavenue lui a dès lors proposé un contrat de trois ans au sein de la formation AG2R-Citroën, lui offrant ainsi l’opportunité de prouver son talent en World Tour.
Paul Penhoët (19 ans, Conti Groupama-FDJ)
Paul Penhoët sous le maillot de la Conti Groupama-FDJ | © Groupama-FDJ
Ce n’est pas un crack, mais un bosseur. Longtemps cantonnés aux rôles anonymes, aux places sans valeur et aux saisons sans podiums, Paul Penhoët est allé chercher sa progression à force d’abnégation. Foudroyé par le vélo à l’âge de sept ans, sans qu’aucun membre de son entourage ne s’y intéresse, le francilien a rejoint un an plus tard le club local de Clamart. Les victoires se font lentes à venir avant la consécration de son sérieux à l’entraînement. Forgé aux plaines des Hauts-de-Seine et aux lignes droites de la zone industrielle voisine, Paul Penhoët développe ainsi d’intéressantes qualités de vitesse pure, qui provoquent un véritable coup de foudre lors de sa rencontre avec la piste. Il en fait alors son dada, jouissant enfin du bonheur du succès qui le fuit sur route. Sélectionné aux championnats du monde juniors en américaine, son association avec Donovan Grondin l’emmène jusqu’en finale, où, pris de crampes, il échoue à la sixième place. Frustré mais lancé. Champion régional sur route, il récolte une belle série de places d’honneur au niveau national, lui ouvrant les portes de l’équipe de France, et des courses d’ampleur mondiale. Auteur de quatre tops 5 sur la Course de la Paix 2019, en remportant notamment le sprint du peloton de la 1e étape, il se hisse dans le gotha des sprinteurs de sa génération.
Repéré puis recruté par la toute nouvelle Conti Groupama-FDJ, Paul Penhoët se voit offrir la chance d’acquérir un statut professionnel dès les rangs Espoirs, en évoluant dans l’antichambre de l’équipe dirigée par Marc Madiot. Si la pandémie et le confinement ont freiné sa progression en 2020, le Clamartois a bien rebondi cette saison en remportant la troisième étape et le classement général du Tour d’Eure et Loire, avant de collecter un nouveau succès à l’Etoile d’Or. Désormais, vous pouvez le voir évoluer à la télé, à l’occasion du Tour du Poitou-Charentes, où il revêt le maillot de la formation mère, et en prend même les devants sur les sprints. Une nouvelle étape dans un apprentissage au succès exponentiel.
Antoine Raugel (22 ans, Conti Groupama-FDJ)
Antoine Raugel sous le maillot de la Conti Groupama-FDJ | © Groupama-FDJ
Antoine Raugel est un peu l’opposé de Paul Penhoët. Fils d’un solide coureur amateur et vainqueur de la toute première course à laquelle il a participé, à l’instar de Bernard Hinault, l’alsacien a pris l’habitude de collectionner les bouquets. Véritable ogre régional, il s’est construit un palmarès long comme le bras en catégories jeunes, sous les couleurs du Vélo Club d’Eckwersheim. S’adonnant très tôt au cyclo-cross, sa discipline de cœur, il termine dans le top 20 de la première manche du Challenge National au départ de laquelle il se présente.
Pourtant, ce sont surtout ses résultats sur route qui attirent l’œil et le font entrer au sein de la structure Btwin U19 Racing Team, où il engrange énormément de conseils pour parfaire sa progression. La qualité de l’équipement, le soin du programme d’entraînement et le prestige des épreuves dont ils bénéficient le propulsent aux premiers rangs du niveau national. Des places d’honneur sur le Trophée Madiot ou une dixième place sur les championnats de France de chrono garnissent ainsi sa besace, avant une seconde année Juniors exceptionnelle. Champion national, deuxième du chrono des Nations, vainqueur du classement par points de la Juniorendriedaagse, l’alsacien brille de mille feux. Ces résultats pèsent dans son palmarès et restent dans la tête de Nicolas Boisson, recruteur de la Conti Groupama-FDJ, lorsqu’il l’engage pour la saison 2021, malgré trois années galères en catégorie Espoirs. Bien lui en prend. Saisissant sa chance à pleines mains, Antoine Raugel se classe 3e de Paris-Troyes dès le mois de mars, lui offrant même une sélection avec la WorldTeam pour le Tour de la Communauté de Valence. Coureur complet orienté puncheur, il s’illustre notamment sur les courses casse-pattes, où sa petite pointe de vitesse peut le propulser à l’avant d’un groupe restreint, comme en témoignent ses trois tops 10 sur le dernier Tour de l’Avenir. Chipé à Marc Madiot par Vincent Lavenue, il fera sa grande entrée dans le World Tour sous les couleurs d’AG2R-Citroën Team l’an prochain. A suivre !
Par Jean-Guillaume Langrognet