Avec deux Anglais sur les plus hautes marches du podium du Tour de France et huit titres olympiques glanés en cyclisme sur ses terres londoniennes, la Grande-Bretagne s’est soudain prise de passion pour un sport ancestral. Et puisque 2012 restera à tout jamais associé à la prééminence des Britanniques, il fallait bien encore que le Royaume-Uni soit mis à l’honneur, une dernière fois, à l’approche de la dernière quinzaine d’une année prodigieuse pour le pays. C’est fait ce matin avec l’annonce officielle du point de départ de la 101ème édition du Tour de France. Le samedi 5 juillet 2014, c’est de Leeds, dans le Yorkshire, que partira pour la toute première fois l’épreuve conquise l’été dernier par Bradley Wiggins. La course visitera ensuite l’Angleterre durant quelques jours, trois vraisemblablement, pour terminer son périple au cœur de Londres.
De nombreuses destinations avaient été évoquées quant au Grand Départ du Tour 2014. On avait avancé l’idée d’un coup d’envoi inédit en Italie, du côté de Florence, 100 ans après la naissance de Gino Bartali. La cité olympique de Barcelone rêvait elle aussi de recevoir le Grand Départ du Tour, ce qu’avait déjà obtenu en 1994 la ville de Lille, également dans les starting-blocks pour l’accueil de l’événement. Sans oublier l’Ecosse et le charme de sa capitale, Edimbourg. D’autres sites britanniques s’étaient aussi manifestés. C’est le cas de Leeds, dans le comté du Yorkshire, à qui Christian Prudhomme et son équipe confieront donc le soin d’organiser dans un an et demi le Grand Départ du 101ème Tour de France, dont les modalités précises ne seront pas dévoilées avant le jeudi 17 janvier.
Ce qu’on peut en dire d’ici là, c’est que le Tour fera étape outre-Manche pour la cinquième fois de son histoire. Un premier pas avait été franchi entre la côte bretonne et la cité de Plymouth en 1974. Le temps d’une journée et d’un aller-retour en avion puis en bateau, les coureurs du Tour avaient fait une rapide escale en Angleterre au succès mitigé. Il aura fallu attendre vingt ans et l’inauguration du tunnel sous la Manche pour voir l’épreuve renouveler l’expérience. En 1994, un très large public s’était alors massé au bord des routes, entre Douvres et Brighton, puis autour de Portsmouth, pour saluer une édition entamée en jaune par l’Anglais Chris Boardman, dépossédé du maillot de lumière juste avant l’emprunt du tunnel. Il était dit alors que le Tour explorerait plus régulièrement ce nouveau territoire. Ce qu’il fit quatre ans plus tard.
En 1998, c’est l’Irlande et Dublin qui reçut la Grande Boucle. Cette fois pour un Grand Départ en trois temps bâti autour du prologue de Dublin, d’une première étape autour de la capitale et d’une liaison entre Enniscorthy et Cork. Neuf ans plus tard, en 2007, ce fut au tour de Londres et l’Angleterre de démontrer son savoir-faire en qualité d’organisation d’événements sportifs majeurs. En deux étapes : un prologue dans les rues les plus prestigieuses de la capitale, et une étape Londres-Canterbury. Pour un succès populaire phénoménal, sans conteste l’un des plus prodigieux Grands Départs jamais proposés dans le cadre du Tour de France. Il était donc acté que la course ferait très vite son retour en Angleterre. Le triomphe de Bradley Wiggins a semble-t-il précipité ce comeback en terres britanniques.
Le jeudi 17 janvier, on saura donc précisément ce qui attendra les coureurs du 101ème Tour de France. Leeds est une ville de 800 000 habitants située 315 kilomètres au nord de Londres, que les coureurs devront rallier pour quitter l’Angleterre et rejoindre le continent. Après combien de jours sur le sol anglais et au terme de quelle formule ? Nul ne peut encore le dire. Jusqu’au mois prochain, toutes les hypothèses seront admises. Un prologue suivi de deux étapes en ligne ? Un contre-la-montre par équipes ? On en saura plus d’ici un mois, après la conférence de presse durant laquelle seront présentés en deux temps, à Leeds et à Paris, les détails de ce Grand Départ et des étapes qui le composeront. Sept ans après le Grand Départ du Tour 2007 et deux ans après les Jeux, l’Angleterre peut dès à présent cocher un nouveau rendez-vous majeur.