Si le Tour de Bavière présente un parcours tout à fait classique – pour ne pas dire terriblement banal – qui ne favorise pas les attaquants, il présente au moins deux caractéristiques qui peuvent mettre du piment à la course. D’une part, elle se déroule sans oreillettes pour les coureurs. Loin de vouloir polémiquer à nouveau sur ce sujet ô combien sensible dans le monde vélocipédique, la majorité des suiveurs admettent qu’une course sans liaison radio entre directeurs sportifs et coureurs est nettement moins aseptisée et donc moins ennuyante. L’autre particularité du Tour de Bavière, c’est qu’il se rassemble des équipes de sept coureurs seulement. Ainsi, il est plus difficile pour une équipe de contrôler la course et d’entourer son leader. Là encore, c’est le spectacle qui y gagne.
La deuxième étape du Tour de Bavière a été l’exemple parfait d’une course désorganisée pour les raisons évoquées ci-dessus. Car sur les 195 kilomètres entre Penzberg et Kempten aujourd’hui, il n’y a pas eu de répit. Les coureurs ont pour une fois parfaitement exploité le parcours escarpé, comprenant notamment deux petits cols, qui se prêtait à une course de mouvements. Tout commence avec l’échappée de Thomas Voeckler (Team Europcar), Karsten Kroon (Team Saxo Bank) et Christian Mager (Team Heizomat). Ce trio est repris à moins de 100 kilomètres de l’arrivée par un peloton mené par le Team Sky. Leur rythme élevé dans le premier col a pour conséquence de décanter considérablement la course. Moins de 80 coureurs composent le peloton au sommet.
Vient alors le deuxième col. C’est l’endroit choisi par Michael Rogers et Kanstantsin Siutsou (Team Sky) de passer à l’attaque. L’attaque est surprenante et fait des dégâts. Seuls Jérôme Coppel (Saur-Sojasun), Vladimir Gusev (Team Katusha) et Haimar Zubeldia (RadioShack-Nissan) peuvent les suivre. Il reste encore 45 kilomètres. Les cinq hommes prennent rapidement de l’avance, au-delà de la minute sur un peloton qui peine à s’organiser. Mais dans les derniers kilomètres, les cinq hommes de tête commencent à se regarder et perdent de précieuses secondes dans l’optique du classement général final. Ils se disputent tout de même la victoire d’étape et c’est Michael Rogers qui l’emporte devant Gusev et Coppel. Un peloton réduit franchit la ligne avec 23 secondes de retard. L’Australien Rogers prend la tête du classement général.
La troisième étape se déroule demain entre Kempten et Treuchtlingen (196,4 km).
Classement 2ème étape :
1. Michael Rogers (AUS, Team Sky) les 195 km en 4h43’38 »
2. Vladimir Gusev (RUS, Team Katusha) m.t.
3. Jérôme Coppel (FRA, Saur-Sojasun) m.t.
4. Haimar Zubeldia (ESP, RadioShack-Nissan) m.t.
5. Kanstantin Siutsou (BLR, Team Sky) m.t.
6. Alessandro Petacchi (ITA, Lampre-ISD) à 23 sec.
7. Allan Davis (AUS, Orica-GreenEdge) m.t.
8. John Degenkolb (ALL, Argos-Shimano) m.t.
9. Tony Gallopin (FRA, RadioShack-Nissan) m.t.
10. Tim Declercq (BEL, Topsport Vlaanderen-Mercator) m.t.
Classement général :
1. Michael Rogers (AUS, Team Sky) en 10h12’36 »
2. Vladimir Gusev (RUS, Team Katusha) à 5 sec.
3. Jérôme Coppel (FRA, Saur-Sojasun) à 9 sec.
4. Kanstantin Siutsou (BLR, Team Sky) à 12 sec.
5. Haimar Zubeldia (ESP, RadioShack-Nissan) à 13 sec.
6. Alessandro Petacchi (ITA, Lampre-ISD) à 26 sec.
7. Allan Davis (AUS, Orica-GreenEdge) à 30 sec.
8. Thomas Voeckler (FRA, Team Europcar) à 31 sec.
9. Markus Fothen (ALL, Team NSP-Ghost) à 33 sec.
10. Michael Schwarzmann (ALL, Team NetApp) à 34 sec.