Vous l’avez forcément aperçu, Thomas Voeckler utilise sur le Tour de France un Colnago C60 de taille S d’un peu plus de 6,8 kg. Un changement flagrant comparativement au C59, un peu plus souple d’utilisation et plus confortable. « Le C60 est un cadre très rigide qui nécessite un temps d’adaptation, quelques bonnes heures d’entraînement, pour qu’on s’habitue à ses nouvelles caractéristiques, reconnaît l’ex pro Mickaël Pichon, mécanicien de l’équipe depuis huit ans. Ce n’est pas un vélo qu’un coureur va pouvoir prendre après une coupure. Il est fait pour des terrains relativement plats, avec quelques relances mais sans plus. »
Le coureur du Team Europcar est très attentif au matériel qu’il utilise. « Thomas fait très attention au profil des étapes, aux conditions climatiques. Dès le soir après l’étape il nous dit ce qu’il veut pour le lendemain. » Notamment en matière de jantes : 50 millimètres sur un beau revêtement rectiligne, 35 pour une meilleure conduite du vélo dans des conditions de vent, jantes basses Hyperon pour la montagne.
Privilège du leader ravitaillé en course par ses équipiers, Thomas Voeckler ne fait usage que d’un seul porte-bidon. Une façon de gagner du poids. « Thomas est toujours à la recherche du gramme gagné, précise Mickaël Pichon. Il est toujours à la limite, comme dans tout ce qu’il fait. Le superflu, ce n’est pas pour lui. »
L’ancien Maillot Jaune s’autorise toutefois une incartade dans sa recherche de la légèreté : la selle, choisie confortable. « Le vélo est tellement raide, il faut privilégier un minimum de confort pour pouvoir terminer l’étape dans de bonnes conditions ! »
Comme tous les autres coureurs d’Europcar, Thomas Voeckler est passé au dérailleur électrique. « Il y est passé un peu difficilement, admet son mécanicien. Thomas, c’est l’ancienne génération. Il adore que ça fasse clac, clac, clac au changement des vitesses. Il aime le son, la sensation… Mais il ne rechigne pas à utiliser l’électrique pour développer le produit et nous faire des retours de sensations que nous retournons ensuite à Campagnolo. »
Dernière spécificité du vélo de Thomas Voeckler, une course de leviers de freins longue car l’Alsacien adore que son levier vienne taper sur le guidon !