«Take the risk or lose the chance». C’est la phrase qu’on peut lire sur le cadre du vélo de Romain Bardet. Un cadre de série en taille 56. C’est d’ailleurs la taille la plus répondue dans l’équipe française sur ce Tour de France 2018. « Pierre Latour, Sylvan Dillier, Oliver Naesen et Tony Gallopin roulent eux aussi avec des cadres de cette taille. Ça peut servir comme on a pu le voir dans le final de Mûr-de-Bretagne » confie Axel Genet. La potence fait quant à elle 130mm et la selle, une Fizik Arione 00, comporte un grip en son centre.
Le groupe est un Shimano Dura-Ace Di2 électrique. Au niveau du développement, l’Auvergnat a choisi des plateaux de 53 et de 36 pour l’étape d’hier (Annecy > Le Grand-Bornand). De l’aveu de son mécanicien « il est assez rare que Romain souhaite un 36 à l’avant, et s’il le demande c’est que l’étape va être vraiment dure ».
A l’arrière il a opté pour une cassette en 11-30. « Avant il était souvent en 32 dents mais depuis quelques temps il fait le choix du 30. Il préfère maintenant mettre moins gros devant et être plus souple à l’arrière. Au niveau du pédalier, le 36 était spécifique à l’étape d’hier (10ème étape, ndlr). Ce choix est une grande première. C’est assez rare de le voir mettre un 36. Il a d’ailleurs choisi de passer sur ce plateau après la reconnaissance des étapes alpestres. Généralement il est tout le temps en 39. Il a fait le Dauphiné avec le 39 et durant cette épreuve on a jamais eu à changer son développement au niveau du pédalier. C’est un coureur assez véloce et son choix est mûrement réfléchi » explique Axel Genet.
Les roues sont des Mavic Ultimate en carbone, plus légères pour une étape comme celle d’hier. Les boyaux utilisés sont des semi-slick de chez Continental et la pression, de manière générale, est de 8 bars, à l’avant comme à l’arrière. Toutefois, lorsque c’est nécessaire, l’équipe française procède à des ajustements: « Lors d’une étape comme celle d’hier, avec la partie en chemin de terre sur le plateau des Glières, on préfére baisser un peu en pression. On oscille entre 7 et 7,2 bars. On joue la sécurité plutôt qu’être surgonflé et avoir un risque d’éclatement. On essaye d’éviter au maximum tout problème même si le chemin était propre et qu’il ne se situait pas en fin de parcours. On a déjà eu des petits soucis sur l’étape des pavés avec des crevaisons, ce sont les aléas de la course, mais il faut éviter au maximum toutes ces petites choses » analyse Axel Genet.
Concernant les manettes, on note la présence de petits coussinets. Il y en a au niveau des cocottes afin d’obtenir plus de confort pour les poignets. Chaque matin les mécaniciens essayent de les replacer et de les réajuster selon les besoins du cycliste.
Mis à part cela, Romain Bardet n’a pas de demande spécifique. Il reste cependant vigilant et méticuleux quant à son matériel comme nous l’explique son mécanicien: « Il ne fait pas vraiment le contrôle du vélo avant le départ mais il sent très vite si quelque-chose n’est pas réglé comme il faut. Dimanche à Roubaix il m’a fait relever la selle d’un millimètre. Ça peut paraître minime mais pour lui c’est important » .
« En début de saison il avait pour habitude de prendre une petite clé pour régler certaines choses. Ça reste un champion, il a ses petites habitudes, et ça se respecte. Je pars du principe que toutes ces petites choses, que ce soit les coussinets ou la précision des réglages, aussi minimes soient-ils, sont pour lui un confort. Si ça lui apporte un équilibre, il faut jouer le jeu » conlut Axel Genet.
(Photos: Cheeky Wheel)