C’est une épreuve au passé prestigieux qui s’efface du calendrier français en ce début d’année. Et le coup de bluff de l’organisation, qui avait annoncé vendredi dernier trois étapes pour son édition 2015, n’y changera rien : il n’y aura pas de Tour Méditerranéen la semaine prochaine. C’est un déficit budgétaire qui est à l’origine de cette annulation, déficit qui a empêché l’organisateur de régler les prix aux coureurs en 2013 et 2014 pour un montant estimé à 150 000 euros d’arriérés. Pour la Ligue Nationale de Cyclisme, il n’était pas question d’autoriser une nouvelle édition du Tour Med tant que ce dernier n’aurait pas régularisé sa situation auprès des acteurs des éditions passées.
La Ligue aura pourtant cherché à plusieurs reprises à trouver une solution avec André Martres, qui avait repris l’organisation en 2013, mais ce dernier n’a jamais respecté ses engagements. Les documents comptables demandés pour examiner la situation financière de l’épreuve n’ayant jamais été envoyés, la LNC et la Fédération Française de Cyclisme avaient pris la décision début décembre de ne pas autoriser le départ du Tour Méditerranéen 2015. Décision contestée tardivement par l’organisateur, la semaine dernière, auprès du Comité National Olympique et Sportif Français. Juste avant qu’il n’annonce trois étapes (Figueres-Figueres, Béziers-Béziers, Cadolive-Pegomas) du jeudi 12 au samedi 14 février…
C’était avant la conciliation qui s’est donc tenue hier mais n’a malheureusement pas permis d’obtenir le règlement des sommes dues. « Ne souhaitant pas voir le montant de la dette s’alourdir encore plus en y ajoutant les prix, les droits d’organisation, d’assurances et antidopage 2015, la Ligue Nationale de Cyclisme a donc dû se résigner à ne pas inscrire le Tour Méditerranéen au calendrier 2015 », précise la LNC dans un communiqué.
Pas de Tour Med en 2015, donc, une première pour cette épreuve créée en 1974 par l’ancien vainqueur du Tour de France Lucien Aimar, qui avait passé les rennes à André Martres en 2013 après des différends déjà avec la Ligue. S’il semble que l’organisation ait accepté la sentence, il faut lui souhaiter de pouvoir rebondir la saison prochaine, le refus opposé pour 2015 ne préjugeant en rien de la décision qui pourra éventuellement être prise pour l’édition 2016. Et la LNC de conclure : « dans cette affaire, ce sont les coureurs qui sont les victimes car non seulement ils n’ont pas perçu leurs prix de ces deux dernières années mais ils voient disparaître pour 2015 une épreuve au passé prestigieux du calendrier professionnel français. »