N°1 : un trio français s’empare du podium du Tour de France
Quand les barrières qui contiennent l’énorme foule des Champs-Elysées s’ouvrent enfin, c’est toute la France qui se masse sur la plus belle avenue du monde pour assister au sacre du cyclisme français. Cette fois ce n’est pas un ni deux Français qui gravissent les marches du podium de la Grande Boucle mais bien trois, Warren Barguil et Romain Bardet entourant le Maillot Jaune Thibaut Pinot sur ce podium 100 % tricolore. Trente ans après la victoire de Bernard Hinault, qui faisait date dans les annales, un Français triomphe à nouveau dans le Tour de France. Et jamais une nation n’avait autant dominé son sujet sur les routes du Tour. A cinq reprises seulement le podium de l’épreuve s’était vu monopoliser par les Français, la dernière fois en… 1911 quand Gustave Garrigou, Paul Duboc et Emile Georget avaient rejoint Paris en tête du classement général. Mais jamais la France n’avait autant vibré pour le vélo qu’en ce mois de juillet 2015.
N°2 : Bradley Wiggins porte le record de l’Heure au-delà des 57 kilomètres
Qu’elle est loin, ce jour de juin 2015, la marque sur laquelle nous avions laissé le record du monde de l’Heure à la fin de l’année 2014, 51,852 kilomètres pour Matthias Brändle, marque sur laquelle sont venus buter tour à tour Jack Bobridge, Rohan Dennis et Alex Dowsett, puis Tom Dumoulin, Sylvain Chavanel et Adriano Malori. L’entrée en piste de Bradley Wiggins sur l’anneau de Majorque éclipse toutes ces tentatives restées vaines. Quand il franchit la barre des 52 kilomètres en 54’29 », ce n’est pas seulement le record du monde de l’Heure que s’en va chercher le champion londonien mais bel et bien la meilleure performance dans l’Heure attribuée depuis près de vingt ans à Chris Boardman en 56,375 kilomètres sur un vélo d’une autre génération. Quand le pistolet retentit au terme des 60 minutes, Wiggo a parcouru 57,265 kilomètres. Une performance qui marquera durablement l’Histoire du cyclisme, qui entre dans une nouvelle ère.
N°3 : un quadruplé mondial pour PFP
Si l’on s’est extasié devant sa formidable saison 2014, ce n’est rien en comparaison de ce que nous a réservé Pauline Ferrand-Prévot en 2015 ! Sa saison est tout bonnement exceptionnelle et commence sur les chapeaux de roue avec une victoire au Mondial de Tabor en cyclo-cross. Dominatrice lors de son passage en VTT en cours de saison, elle ne fait qu’une bouchée de Julie Bresset, pourtant de retour à son meilleur niveau, à Vallnord début septembre pour un deuxième titre mondial. Mais la consécration intervient à Richmond où ses progrès dans l’exercice chronométré lui permettent de dominer les meilleures rouleuses du peloton à l’occasion du Championnat du Monde. Pourtant surveillée de très près, et malgré la pression écrasante qui pèse sur ses épaules, PFP assume son statut sur l’épreuve en ligne et sort de sa roue Marianne Vos et Elisa Longo-Borghini dans la dernière portion pavée du circuit américain. Elle réalise au niveau mondial le même quadruplé qu’au niveau national en 2014 et entre dans la légende du cyclisme féminin.
N°4 : et Vincenzo Nibali conquiert Paris-Roubaix
Maintenant qu’il a inscrit son nom au palmarès des trois Grands Tours (Vuelta 2010, Giro 2013, Tour 2014), Vincenzo Nibali n’a plus qu’une obsession : gagner un monument du printemps. Pourtant, si on attend le Sicilien sur des terrains à sa convenance, Milan-San Remo ou Liège-Bastogne-Liège, c’est sur Paris-Roubaix qu’il va surprendre son monde. Officiellement, le grimpeur d’Astana est venu reprendre contact avec l’atmosphère des courses pavées dans la perspective du Tour de France, neuf mois après son admirable prestation sur les secteurs détrempés qui menaient à Arenberg. Mais quand il sort du secteur de Mons-en-Pévèle dans les roues des cadors, c’est un champion ambitieux qui se découvre. Tom Boonen et Fabian Cancellara occupés à se marquer ne prêtent pas tout de suite attention au démarrage de l’Italien sur le secteur de Cysoing-Bourghelles. Il ne relâchera plus son effort pour parader triomphalement jusqu’au vélodrome de Roubaix.
N°5 : Andy Schleck revient au sommet
On avait laissé Andy Schleck la gorge nouée annonçant sa retraite prématurée. Mais à 29 ans le Luxembourgeois est déterminé à montrer qu’il n’est pas fini. Surprise, les nouvelles analyses qu’il a demandées montrent que son genou abîmé est pratiquement guéri ! Mi-février, le vainqueur du Tour 2010 sort de sa retraite et se remet au travail. Personne ne semble lui faire confiance… sauf l’équipe Wanty-Groupe Gobert, invitée sur la Vuelta, qui se décide à miser sur lui. Sa reprise au Tour de Wallonie est poussive et Andy Schleck multiplie les contre-performances, incapable de terminer la moindre course avant de se présenter au départ du Tour d’Espagne. La première semaine est délicate, mais il semble monter en puissance au fil des jours. Profitant de sa position éloignée au classement général, il se glisse dans une échappée au long cours qui prend 12’47 » au peloton. Le revoilà en course pour la victoire finale avec le maillot rouge sur le dos pour 2’23 ». Sa fraîcheur lui permet de tenir le coup face aux assauts de Nairo Quintana en dernière semaine et de remporter enfin son premier Grand Tour à la pédale.