N°1 : Alexander Foliforov (Gazprom-RusVelo), Giro # 15
Le contre-la-montre en côte à l’Alpe di Siusi devait mettre aux prises les principaux candidats à la victoire finale du Tour d’Italie, au lendemain de la première véritable étape de montagne. Pourtant, tous les cadors seront devancés par un jeune coureur russe de 24 ans : Alexander Foliforov. Le pensionnaire de l’équipe Gazprom-RusVelo réalise une montée étonnante. 14ème au pointage intermédiaire, il reprend 39 secondes au Maillot Rose Steven Kruijswijk sur la deuxième partie de la montée pour le devancer à l’arrivée de quelques centièmes ! Vainqueur de deux étapes de la Ronde de l’Isard et 4ème du Tour de l’Avenir il y a deux ans, Alexander Foliforov n’était pas un total inconnu. Il n’empêche que sa prestation le 22 mai dernier était pour le moins étonnante. Une semaine plus tard, il prenait la 5ème place de la dernière étape de montagne du Tour d’Italie, en étant cette fois échappé.
N°2 : Primoz Roglic (Team LottoNL-Jumbo), Giro # 9
Quelques jours avant ce contre-la-montre en côte, le deuxième rendez-vous chronométré du Tour d’Italie avait déjà accouché d’une surprise. Son nom ? Primoz Roglic. Le Slovène avait déjà fait sensation le premier jour en accrochant Tom Dumoulin sur le chrono inaugural. Le coureur de 26 ans, sauteur à ski jusqu’en 2011, avait manqué le coche pour 22 centièmes à Apeldoorn. Neuf jours plus tard, le voilà qui tient sa revanche dans le Chianti en bouclant les 40,5 kilomètres à près de 47 km/h de moyenne. S’il réalise le meilleur temps, Primoz Roglic peut remercier le ciel. Le Slovène s’est élancé avant que la région du vignoble soit copieusement arrosée dans l’après-midi, ce qui empêchait les principaux candidats à la victoire finale de lutter pour la victoire d’étape sur ce tracé technique.
N°3 : Mathew Hayman (Orica-BikeExchange), Paris-Roubaix
Et dire qu’il n’aura jamais dû y être ! Quand il se fracture le radius au Circuit Het Nieuwsblad, Mathew Hayman semble devoir tirer un trait sur sa campagne de classiques. Mais sa convalescence se passe mieux que prévu, au point de reprendre la compétition le week-end précédent Paris-Roubaix en Espagne au GP Miguel Indurain puis au Tour de la Rioja. Insuffisant pour encaisser une course de 250 bornes ? Que nenni ! L’Australien allait jouer crânement sa chance, anticipant l’explication finale en prenant part à l’échappée matinale. En tête depuis le kilomètre 75, Mathew Hayman fait encore partie du quintet de tête avec Edvald Boasson-Hagen, Tom Boonen, Ian Stannard et Sep Vanmarcke à l’entrée du Carrefour de l’Arbre. Malgré les multiples offensives, malgré un petit accrochage qui lui coûtait quelques mètres de retard à l’entrée du dernier secteur décisif, Mathew Hayman allait s’accrocher héroïquement pour entrer dans Roubaix avec la tête de course. Et même s’il tente de fausser compagnie à ses adversaires le long de l’avenue Alfred Motte qui mène au vélodrome, l’Australien trouve les ressources nécessaires au sprint pour priver Tom Boonen d’un cinquième sacre sur l’Enfer du Nord.
N°4 : Marc Fournier (FDJ), Circuit de la Sarthe
Deux semaines et demie seulement après ses premiers pas dans le monde professionnel, Marc Fournier remporte à la surprise générale le Circuit de la Sarthe. L’Ornais de 21 ans réalise la course parfaite. Le peloton ne saisit pas le danger au premier jour de course quand il laisse au néo-pro un avantage de près de 20 minutes. C’est mal connaître les qualités de celui qui avait remporté deux manches de Coupe de France DN1 l’an dernier et qui se présente sur la ligne d’arrivée en vainqueur 2’15 » avant le peloton. Fort de cet avantage, Marc Fournier pouvait aborder la suite de l’épreuve avec sérénité. Ni le contre-la-montre angevin où il prend la 5ème place ni l’étape du Mont des Avaloirs n’allaient changer la donne. Marc Fournier remportait ce Circuit de la Sarthe avec une avance presque intégralement préservée.
N°5 : Jasper Stuyven (Trek-Segafredo), Kuurne-Bruxelles-Kuurne
Que Jasper Stuyven soit un coureur de classiques en devenir, c’est indéniable. De là à ce qu’il remporte la classique flandrienne qui convient le mieux aux routiers-sprinteurs, c’est un autre débat. Frustré par un Circuit Het Nieuwsblad où une hésitation au moment fatidique l’empêchait de se glisser dans le bon coup, le Flamand devait laver l’affront le lendemain sur Kuurne-Bruxelles-Kuurne. Il le fait avec brio, intégrant, cette fois, l’échappée décisive à une quarantaine de bornes de l’arrivée. Puis en portant une offensive en solitaire à 17 kilomètres du but quand le regroupement général semblait inéluctable à l’amorce de la dernière boucle. A 23 ans, Jasper Stuyven enlève donc avec la manière la première grande classique de sa carrière, quelques mois après avoir remporté au sprint une étape de la Vuelta.